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foit de beaucoup l'ordinaire. Sa con- J. B. verfation étoit des plus agréables, & MARINO il y difoit librement ce qu'il penfoit mais cette liberté lui fit plufieurs ennemis. Il aimoit beaucoup l'étude, & quand il fe couchoir, il mettoit toûjours des livres auprès de lui, parce qu'il ne dormoit jamais que deux heures: c'étoit à ce peu de fommeil qu'il attribuoit fa grande. maigreur. Il fe levoit cependant affez tard, & travailloit dans fon lit. Son application à l'étude étoit fi forte qu'un jour étant en France, & travaillant auprès du feu, un charbon, qui étoit fauté fur une de fes jambes, y fit, fans qu'il le fentît, une brûJure fi confiderable, qu'il fut longtemps à la guerir.

Il avoit l'imagination extrêmement vive, mais peu de jugement; c'eft ce qui fit qu'abandonnant le ftile des Poëtes Italiens de fon temps, il donna dans les Pointes & les Concetti, & gâta pour long-temps le goût

des Italiens.

Catalogue de fes Ouvrages.

I.

1. Rime di Giov. Bat. Marino, In Venetia 1602. 1605. 1608. in-16. It.

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J. B. fous le titre de La Lira, Rime del MARINO. Cavalier Marino. In Venetia 1629. in-16. Il y a eu plusieurs autres éditions de ces Poëfies Italiennes, qui font divifées en deux parties,dont la premiere contient Rime Amorofë, Maritime, Bofcherecce, Heroiche Lugubri, Morali, Sacre, e Varie. Le fecond comprend Madriali e Can

zoni.

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2. La Lira, Parte terza, divifa in
Amori, Lodi, Lagrime, Divotioni, o
Capricci. In Venetia 1614. in-16.

3.
La Galeria del Cavalier Mari-
no, diftinta in Pitture e Sculture. In
Venetia 1620. in-16. Les Epitres de-
dicatoires des deux parties font da-
rées de Paris le 16. Novembre 1619.
La premiere de ces parties, qui eft
la plus longue, eft divifée en Favo-
le, Hiftorie, Ritratti, & Capricci. La
feconde l'eft en Statue, Rilievi, Mo-
delli, Medaglie, & Capricci. Tout
cela eft en vers. Paganin Gaudenzio
a fait à l'occafion de cet Ouvrage un
livre qu'il a intitulé: La Galleria
dell' inclito Marino confiderata vien
dal Paganino. In Pifa 1648. in-8°. Ce
font des additions, des explications,

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& le plus fouvent des corrections de J. B. ce que Marino a dit dans fes Ritratti MARINO. de plufieurs fçavans, tant auciens que modernes. Cet Auteur avoit, neuf ans auparavant, c'est-à-dire, en 1639. fait l'Apologie de la Poëfie de Marino à la p. 95. de fon Inftar Aca

demicum.

4. La Murtoleide, Fifchiate del Ca valier Marino, con la Marineide, Rifate del Murtola. In Francfort 1626. in-4°. pp. 163. It. In Nuremberg 1643in-12. On voit d'abord dans ce Recueil la Murtoleide, en 81. Sonnets, aufquels Marino a donné le nom de Fifchiate, ou Coups de fifflet, enfuite la Marineide de Murtola en 30. Sonners, qu'il a appellés Rifate, ou Rifées. Ce font de pieces fatyriques, dont j'ai rapporté ci-deffus le fujet. Après cela viennent trois pieces de vers & deux de profe de Marino, fur divers fujets burlefques.

5. Il Padre Nafo del Cavalier Marino, con le fue due Prigionie, di Napoli, e di Torino, con un Sonetto fopra il Tebro, e trè Canzoni, cioè Fede, Speranza, e Carita dell' Ifteffo. In Parigi 1626. in-24. p. 149. It. În Pa

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J. B. rigi 1626. in-24. pp. 128. La premieMARINO. re piece de ce Recueil eft un Eloge burlefque du Nez en Profe, qui fe trouve auffi parmi les Lettres de Marino, imprimées à Venife en 1627. in-8°. p. 197. La prifon de Naples eft en vers & burlefque, celle de Turin eft en profe & ferieufe.

6. L'Adone, Poëma del Cavalier Marino, con gli Argomenti del Conte Fortuniano Sanvitale,

l'Allegorie di Don Lorenzo Scoto. In Parigi 1623. in-fol. in-16. It. In Venetia 1623. in4°. It. Amfterdam 1651. in-16. deux vol. It. Avec les figures de Seb. le Clerc. Amfterdam 1678. in-32. quatre volumes. Ce font là les principales éditions de ce Poëme, qui a été imprimé plufieurs autres fois. On voit à la tête de la premiere, faite à Paris in-fol. une Lettre ou difcours de M. Chapelain à M. Favereau, Confeiller du Roy en fa Cour des Aydes, portant fon opinion fur le Poëme d'Adonis du Chevalier Marino, où l'Ouvrage eft extrêmement loué.

On peur juger de l'eftime qu'en fit l'Italie, par les défenfes qui parurent de tous côtés contre Thomas Sti

gliani, qui ofa l'attaquer. Il n'eft pas

J. B.

inutile de donner ici un détail abre- MARINO.

gé de cette affaire.

Stigliani, jaloux de la réputation

de Marino, publiant en 1617. la premiere partie de fon Poëme intitulé: Il Mondo nuovo, y fit entrer quelques ftances, où fous pretexte de décrire un Poiffon, appellé l'Homme Marin, il fit une Peinture trèsmaligne, mais très-reffemblante de Marino, Celui-ci lui rendit bientôt le change par certains Sonnets, qu'il intitula le Smorfie, les Grimaces, & par divers traits piquants qu'il répandit dans fes lettres, & fur tout dans celles qui précedent la Sampogna & la Galleria, auffi-bien que dans I'Idylle intitulée : 1 Sofpiri d'Ergafto, & dans fon Adone. Stigliani réAcchiffant fur les fuites facheufes qu'une difpute fi frivole pouvoit avoir, prit le parti d'écrire en 1619. à Marino, qui étoit alors à Paris pour fe juftifier du mauvais fens qu'on avoit donné à fes ftances contre fon intention. La Lettre à ce qu'on prétend fit fon effet, Marino s'étant contenté de cette fatisfaction.

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