PIER. S. CHAM-fameux Chevalier Bayard; on lui fit dans ce difcours compliment fur la beauté de cette femme en ces termes finguliers. Veni Gemma fulgida, veni Margarita preciofa, cujus uxor eft Margarita Speciofa. Il avoit déja compofé alors plufieurs Ouvrages, & il en compofa depuis un grand nombre d'autres qui eftimés dans leur temps, n'attirent plus maintenant l'attention de perfonne. S'il fe fût borné à écrire fur la Medecine, fa reputation fe feroit mieux foutenue qu'elle n'a fait; mais il a voulu fe mêler de travailler fur l'hiftoire, en laquelle il n'entendoit rien, ne l'ayant apprife que dans de vieux Romans, ou dans des livres pleins de fables, outre qu'il étoit entierement ignorant dans la Chronologie. Il fut deux fois un des douze Confeillers Echevins de la ville de Lyon, en 1520. & en 1533. Cette ville lui cft redevable de l'établiffement de fon College des Medecins, dont il forma le deffein, & auquel il donna le premier mouvement, quoique cette affaire n'ait été confommée que Hong-temps après la mort, c'est-à- S. CHAM dire, en 1576. Ce qu'il fit pour fon PIER. établiffement, lui a fait prendre le titre d'Aggregator Lugdunenfis en quelques-uns de fes Ouvrages. Ce fut auffi lui, qui par fes foins & par fon crédit contribua à l'établiffement du College de la Trinité de Lyon, qui fut d'abord donné à des Profeffeurs feculiers, & paffa enfuite aux Jefuites. On ignore le temps de fa mort. Gui Patin dans une Lettre du 27. Decembre 1658. dit qu'il croit avoir lû quelque part qu'il étoit mort en 1535. mais M. de la Monnoye pretend dans fes Additions MS. aux Bibliotheques Françoifes, qu'il mourut en 1539. ou 1540. On lui a prodigué pendant fa vie les louanges les plus outrées. On l'a appellé un Theologien excellent, (apparemment parce qu'il prend en quelques Ouvrages la qualité de Docteur en Théologie) un Philofophe du premier ordre, un Medecin d'une experience & d'un merite consommé, un homme habile dans toutes fortes de genres de Litterature. Mais on a bien PIER. S. CHAM-rabbatu depuis de ces Eloges, & l'on en a parlé sur un ton bien different. Jules Cefar Scaliger fur tout, dans fon Ata, Poëme en vers Scazons fort obfcurs, en a fait un portrait, qui quoique chargé, ne laille pas d'être reffemblant, au jugement de M. de la Monnoy:. Le voici. Champerius quis ille, fi petit quif quam, Refpondeo, fed Scavola modo pau cis. Ardelio mirus, infolens, tumens, turgens Titulo Archiatri, quod Deus fit atro rum ; Nam candida ille mentis haud tenet micam, Falfarius fed invidufque ineptufque, cas. Quid fi ille falfitaverit fuum nomen Campegium è Champerio. Et tacitus dormis Democrite! ô nec rumperis cackin nando. Catalogue de fes Ouvrages. 1. La Nef des Dames vertuenfes, compofée par M. Symphorien Champier, Docteur en Medecine, contenant quatre livres. Le premier eft intitulé la Fleur des Dames: le 2e. eft du regime de Mariage; le tiers eft des Propheties des Sibylles; & le quart eft le livre de vrai amour. Lyon, Jacques Arnolles grand in 4°. On lit à la fin ces mots : Ce livre a été fini ce penultieme d'Avril l'an 1503. en la ville de Lyon par S. Champier. Il y a dans cette édition des figures en bois en plufieurs endroits. Il s'en eft fait une autre à Pa ris en 1515. in-4°. Gothique. On y lit à la fin par Simphorien Champier, Confeiller premier Medecin de M. Antoine, Duc de Calabre, de Lorrai de Bar. La Croix du Maine fait encore mention d'un autre édition, faite à Paris en 1531. chez Philippes le Noir. Cet Ouvrage eft en profe, avec quelques vers femés en differens endroits. Le premier livre contient l'éloge des Dames en general, & enfuite celui de plufieurs Dames illuftres. 2. La Nef des Princes & des batail S. CHAM MER. P.ER. SCHAM-les de Nobleffe, avec autres enfeigne mens utiles & profitables à toutes manieres de gens, pour connoître à bien vivre à bien mourir, dediqués, j. envoyés à divers Prelats & Seigneurs ; compofés par noble &puiffant Seigneur Robert de Balfat, Confeiller & Chambrelan du Roy notre Sire,& fon Senechal au Pays d'Agenes. Item plus lė“ Regime d'un jeune Prince & les Proverbes des Princes, & autres petits livres très-utiles & profitables, lefquels ont été composés par Maître Symphorien Champier, Docteur en Théologie Medecine, Jadis natif du Lionnois. Lyon 1502. in-4°. feuillets 65. Ce titre femble faire entendre que la meilleure partie du livre eft de Robert de Balfat, au lieu qu'il n'y a que les deux dernieres pieces de la fin, qui foient de lui, tout le refte eft de Champier. L'Ouvrage eft affez rare. pour que je marque ici en detail ce qu'il contient. Voici donc les pieces qui le compofent. La Nef des Princes, en profe Latine, avec un Prologue François auffi en profe. Ce font des préceptes fur la conduite des Princes, & des |