A. DE che, mais imbecille de corps & d'efMONT-prit; & époufa cette Dame clandeCHRES- ftinement après le decès du Mari; mais ce mariage lui fut difputé après la mort de la femme.

TIEN.

Ayant depuis été accufé d'avoir tué en trahifon le fils du fieur de Grichy-Moynnes près de Bayeux, en feignant de lui demander la vie, il s'enfuit en Angleterre, & y demeura jufqu'à ce que le Roi de la Grande-Bretagne, à qui il dedia fa Tragedie de l'Ecoffoife, .eut obtenu fa grace du Roi Henri IV.

Revenu en France, après avoir effayé de plufieurs profeffions, qui ne pouvoient fixer fon humeur legere & inconftante, il fe retira vers la forêt d'Orleans, & enfuite à Châtillon fur Loire, où il travailla à faire de l'acier, & cn fit faire des lancettes, des couteaux, des canifs & autres inftrumens femblables, qu'il vint vendre à Paris, fe logeant pour cela dans la rue de la Harpe chez un Taillandier. Il s'occupa quelques années de ce metier, foupçonné violemment pendant tout ce temps-là de faire de la fauffe monnoye.

11 fe mit depuis à caballer parmi A. DE les Eglifes des Huguenots des Pro- MONTvinces d'Orleans, du Gaftinois, & CHRESdu Berry, & eut entrée à leurs Af- TIEN. femblées à la recommandation d'un Miniftre de Normandie.

En 1619. voulant faire un embarquement, il eut un procès à Rouen contre le fieur de Pont-Pierre pour un Navire.

En 1621. il fut choifi par les Eglifes P. Reformées pour aller au fecours de Gergeau, affiegé par le Comte de Saint Paul, mais il ne pût empêcher la reddition de cette place.

Il fe jetta après cela dans Sancerre avec 400. hommes; mais M. le Prince, qui l'affiegeoit, le determina en lui donnant fix mille livres, à en fortir, & le rendit ainfi Maître de la ville.

Montchreftien retourna alors en Normandie, dans le deffein de s'y faire declarer Lieutenant de Province pour l'Affemblée de la Rochelle. Il paffa pour cela au mois de Juillet de la même année 1621. à la Rochelle, où il demeura quinze jours, Comme il étoit beau parleur, &

A. DE qu'il promettoit merveilles, il gaMONT- gna les Membres de l'Affemblée, & CHRES- on lui delivra plus de cent commifTIEN. fions, avec de l'argent & des lettres

de change, pour lever des Regimens de Cavallerie & d'Infanterie dans les Provinces du Maine, & de Normandie, & dans les circonvoifines.

Montchreftien delivra auffitôt après fes commiffions à plufieurs Gentilshommes de ces Provinces, afin d'affembler des troupes, & courut dans tout le pays, pour fe faire des partifans. Il arriva le 7. Octobre fur les neuf à dix heures du foir au bourg des Tourailles, diftant de cinq lieues de Falaife & de Domfront, accompagné feulement de fix Capitaines, & de fon valet de Chambre. L'Hôte perfuadé fur quelques indices, que c'étoit Montchretien, dont on parloit beaucoup dans le pays, crut devoir en avertir le Seigneur de Tourailles, qu'il fçavoit être fort affectionné au fervice du Roi.

Ce Gentilhomme ayant fait aufficôt part de cette nouvelle à quelques-uns de fes voifins, fe rendit

avec eux, fes domeftiques & quel- A. re ques foldats, tous au nombre de MONTvingt, à l'Hôtellerie qu'ils entour - CHREST rerent; Monichreftien, qui entendit TIEN. du bruit, fortit avec fon monde, & tua deux Gentilshommes & un Sof dat; mais il fut peu après tué lui même de plufieurs coups de pistolet & de pertuifane.

M. de Matignon ayant eu avis de cette mort, fit tranfporter le corps à Domfront, où les Juges du lieu le condamnerent à être traîné fur la

claye, a avoir les membres rompus, & à être enfuite jetté au feu & reduit en cendres: ce qui fut exécuté le même jour du Jugement, c'est-à-dire, le 12 Octobre. Le Parlement de Rouen avoit ordonné la veille que le corps feroit tranfporté à Rouen inais fon Arrêt ne put être exécuté, n'ayant été fignifié qu'a près l'execution du Jugement de: Domfront.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Tragedies & autres œuvres d'Antoine de Montchreftien., in-8°: pp. 400Je ne fçai de quelle année eft ce Re-cueil, auquel je n'ai point vû de tia Tome XXXII,

A. De tre general, inais qui a feulement MONT- deux Privileges pour les Tragedies CHRES- Poëmes, Paftorales, & autres diverTIEN. fes Poeftes d'Ant. de Montcreftien fieur

de Vatteville, l'un du 12. Decembre 1600. & l'autre du 19. Janvier 1601. Les pieces qui y font contenues, font les fuivantes.

L'Efcoffoife, ou le defaftre. Tragedie, en cinq Actes, en vers, coinme toutes les fuivantes. Les actes ne font point diftingués par Scenes; quelquefois une feule perfonne y parle; d'autrefois ce font deux ou trois qui s'y entretiennent: quelque, fois auffi il y vient differens perfonnages. Ils font tous fuivis d'un chœur, qui eft fouvent auffi long que l'Acte même. L'Auteur paroît avoir fuivi la methode de Seneque le Tragique. Au refte il n'y a point d'intrigues; ce n'eft proprementqu'une hiftoire par dialogues. Toutes fes autres Tragedies font dans le même gout.

La Carthaginoife, on la Liberté, Tragedie.

Les Lacenes, ou la Conftance, Tra

gedie..