> 74. ans. Il tint pendant longtemps chez J. DE lui tous les Lundis de Conferences , LAUNOY. où se trouvoient plusieurs Sçavans ; mais il eut en 1676. ordre de la Cour de les discontinuer. Il mourut le 10. Mars 1678. après deux ou trois jours de maladie , âgé de Son corps fut enterré dans l'Eglise des Minimes de la Place Royale, où il difoit ordinairement sa Mesle, comme il l'avoit ordonné par son Testament. M. le Camus, Premier President de la Cour des Aydes , qui avoit pour lui une estime particuliere , & qu'il avoit nommé son exécuteur Teftamentaire, lui fit dresser par M. Clement, ancien Conseiller de cette Cour, l'Epitaphe suivante. D. 0. M. Hic jacet Joannes Launoius Conftantiensis, Parisiensis Theologus ; qui veritatis Affertor perpetuus, Jurium Ecclefia e Regis acerrimus vindex, vitam innoxiam exegit : Opes neglexit, e quantulumcunque ui relicturus ! ܕ J. De fatis habuit : multa fcripfit nulla fpe, mamque venerationem apud probos Hoc monumentum amico jucundiffi- Certe Epitaphe fut donnée au Minimes ; mais quelques expressions, qu'ils y trouverent, sur tout celles de veritatis affertor perpetuus leur déplurent, & ils s'excuferent de la taire graver sur son tombeau , fur les défenses qu'ils pretendirent en avoir reçues de leur General, & ensuite de la Cour. Au reste l'Auteur de cette Epitaphe s'est trompé sur son âge. De Launoy laissa à ses freres & à ses neveux fon Patrimoine , dont il leur avoit abandonné la jouissance pendant sa vie ; & donna la moitié de sa Bibliotheque aux Minimes, avec la somme de 600. livres, & l'autre moitié au feminaire de Laon, » Le grand nombre d'Ouvrages » qu'il a faits, & la maniere dont ils w sont . 1 ر » font composés, font, assez con- J. DE » nostre combien il avoit de lectu-LAUNOY, » re & d'érudition, & avec quelle so asiduité & quelle facilité il tra vailloir. Son stile n'est ni orné ni » poli. Il se fert de termes durs & » peu usités. Il s'énonce d'une maw niere toute particuliere , & donne » des tours singuliers aux choses Já dont il traite. Il accable non seuso lement ses adversaires, mais en>> core ses Lecteurs par le grand nombre, & par la longueur des ; passages, qu'il rapporte tous enso tiers, & qu'il repete continuelleso ment dans ses Ouvrages : mais au: so reste il est abondant dans ses cita» tions, & épuise une matiere, quand! » il l'entreprend. Ses raisonnemens » ne font pas toûjours justes, & ili >> semble quelquefois avoir eu d'auw tres vûës que celles qu'il paroît: qu'il se propose dans son ouvraso ge. Quant à ses mæurs, il étoit fimple , bon ami, desinteresse, o sobre., laborieux, ennemi du viDice, fans ambition , charitable & , H J. DE avoit sur tout en recommandation LAUNOY, o la verité ; il ne pouvoir souffrir les fables & les fuppositions. Il a déso fendu avec fermeté les droits de l'Eglife & du Roi , & attaqué avec so liberté les maximes contraires des Théologiens Ultramontains. Enfin so l'on ne peut douter que la Republique des Lettres, l'Eglise de só France, & l'Ecole de Paris ne lui so foient bien redevables des découso verres qu'il a faires sur des points » d'Histoire & de Critique; de la so force avec laquelle il a soutenu l'autorité des Conciles, les droits un des Rois & des Evêques; de fa sagacité à dicouvrir la fausseré de » quelques histoires des Saints , & » la supposition de quantité de Pri vileges. C'est le jugement que M. Du Pin porte de ce fameux Auteur. Caralogue de ses Ouvrages. 1. Syllabus rationum , quibus cansa Durandi de modo conjunétionis concurfuum Dei & Creature defenditur , inofficinfa quorum dam Cenfura repellitur. Parif. 1.636. in 8". It. dans le premier tome du Recueil de fes Oeuvres. p. 3. De Launoy fait voir > ici ; qu'on ne peut condamner le J. de sentiment de Durand, qui prétend LAUNOY. que Dieu ne concourt point immediatement aux mauvaifes actions des créatures libres , fans faire injure à l'ancienne Faculté de Théologie de Paris , qui n'a point crû cette opinion censurable, & à plusieurs Théologiens de cette Ecole, qui l'ont foutenue. De Launoy renvoye ici à un Ouvrage du P. Louis de Dole Capucin, dont il avoue avoir tiré la plus grande partie des Materiaux de son livre. Cet ouvrage est intitulé. Disputatio doctissima quadripartita de modo conjunctionis concursuum Dei do Creatura ad ačtus liberos ordinis naturalis, præfertim ad pravos ; adversus Predeterminantium Affertorum scientia media modernorum Opiniones. Lugduni 1634. in-4°. De Launoy a mis à la fin de son Traité un Probleme ou Cas de Conscience, dans lequel après avoir rapporté la condamnation des livres d'Aristote , faite par un Concile de Paris en 1209. & par le Pape Grégoire IX. en 1265. & la Censure faite à Rome du sentiment de Copernic & de Galilée |