eft vrai que quelques Parlemens ont confirmé les ligues & alliances contractées par les Rois: Mais cette approbation du Parlement n'a rien ajoûté à la validité de ces traitez. D'ailleurs de dire que les fecrets de l'Etat peuvent être mieux ménagez par un corps entier, que par quelques perfonnes choifics, c'eft une telle bevûë en fait de politique,qu'il n'y a que les ignorans qui la puiffent foûtenir. On a même fouvent vû que la Chambre des Communes étant priée de dire fon avis fur ces matieres a refufé de le faire, avoiiant que de telles affaires ne regardoient pas les déliberations du Parlement & n'étoient point de fon reffort. Et puisque les mariages & les alliances font fi néceffaires pour prévenir la guerre & pour entretenir la paix, & l'union entre les Princes, il faut néceffairement s'en décharger fur la prudence des Rois & de leur Confeil. , On trouve plufieurs autres chofes très curieufes dans ce recueil: mais il nous eft impoflible d'endonner l'extrait. Il y a en tout feize Traittez, dont nous n'avons donné l'extrait que de cinq qui nous ont paru les plus confiderables & d'ailleurs fuffifans pour donner idée du rette. ARTICLE XII CALENDARIUM ROMANUM Chronologorum causâ conftructum, gemino Epactarum difpofitu, ad Novilunia civilia fine Tabulis Aftronomicis accuratè & fa cilè ante & poft Chriftum natum invenienda, juxta methodum Periodi Annorum M.D. CCCCXXXII. directa ad Cyclum perpetuum Epactarum tetraëtericarum five quadriennalium, ftylo tam Juliano quàm Gregoriano. Auctore F. Guillelmo Bonjour Tolofano,Ordinis Eremitarum S. P.N.Auguf tini.Sicut Luna perfecta in aternum, &teftis in cælo fidelis Pf.LXXXVIII. 38.Romæ typis Jo.Francifci Buagni 1701. c'est-à-dire Calendrier Romain dans un nouvel arrangement par le R. P. Bonjour Toulon fain, Religieux Auguftin. A Rome, in fol. petit papier pagg. 84. A U comencement de ce fiecle les Mofcovites qui jusqu'à prefent avoient compté par les années depuis le commencement du monde à la façon des Grecs,fe font conformez à l'ufage du refte des Chrêtiens, & ont commencé à compter depuis l'Ere Chrêtienne, & les Proteltans d'Allemagne qui avoient refufé jufqu'à prefent de fuivre le Calendrier Gregorien, s'y font foumis, par ordre de l'Empereur, & fans aucun égard à l'autorité du Pape, le droit de regler le Calendrier étant felon eux de la jurifdiction temporelle, & non point de la fpirituelle. Mais pendant que la correction Gregorienne eft reçûë parmy les Proteftans, il eft arrivé par une bifarrerie qui n'eft que trop ordinaire, que les Catholiques ont commencé à douter fi cette correction étoit bien exempte de fautes, & fi elle n'avoit pas elle même befoin d'être reformée. Les aftronomes les plus habiles ont été partaGj gés là deffus, & les uns ont approuvé la difpofition que Clavius y avoit mife, les autres en convenant du merite & de la capacité de Clavius, & de la facilité de fon Calendrier pour l'ufage Civil & populaire, ont crû trouver une faute dans fon calcul, & ont prétendu que cette fauté qui n'a pas été jufqu'à prefent fort fenfible produiroit dans la fuite un grand dérangement pour peu que le monde durât encore 20. ou 30.mille ans. C'eft à ce fujet que N. S. Fere le Pape a établi une Congregation particuliere, & c'eft à cette Congregation que le P. Bonjour a prefenté fa nouvelle idée du Calendrier. Ce qu'il a de plus particulier & de plus beau, c'eft la double fuite d'Epactes qu'il met dans fon hypothefe, en forte que les mêmes mois peuvent être tantôt pleins & tantôt caves, felon qu'on fe fert de l'une ou de l'autre fuite d'epactes. Ileft vray que cette idée paroît embarraflante, fur tout dans une affaire qui doit être d'un calcul très-aifé & à la portée de tout le monde, outre que cette double fuis te d'Epactes n'eft pas une nouvelle invention. Le P. Bonjour commen→ ce fa Préface par advouer qu'il l'a trouvée dans le projet d'Aloifius Lilius, que Gregoire XIII. envoya en 1577 à tous les Princes Chrétiens & à toutes les Univerfités auffi bien que dans Clavius, qui l'a mife à la tefte de l'excellent livre qu'il a fait fur la reformation Gregorienne. Nous ne fçavons pas que la Congregation de Rome ait encore rien determiné fur la reforme qu'on propofe. Quoi qu'il en foit, le livre du P. Bonjour n'en vaut pas moins, & il merite affurément d'être connu. On y trouve une éruditions peu commune & on fent un homme qui poffede en perfection la Chros nologie & l'Aftronomie. Il a beaucoup profité des lumieres de l'E minentiffime Cardinal Noris, & il reconnoît qu'il ne fait qu'achever & mettre dans un plus grand jour ce que ce fçavant Cardinal avoit fi bien commencé dans fa belle Differtation fur le cycle pafcal des Latins. Pour faire comprendre tout le |