ARTICLE III. CASPARI BARTHOLINI Thomæ f. Specimen hiftoriæ anatomicæ partium corporis humani ad recentiorum mentem accommodatæ novifque obfervationibus illuftratæ. Hafniæ, typis viduæ Joh, Phil. Bockenhoffer in 4°. 1701. C'est-à-dire, Essay d'une hiftoire anatomique du corps humain felon les fentimens des modernes, avec de nouvelles obfervations par Cafpar Bartholin. A Copenhague 1701. in 4. pagg. 187. L 'Auteur de ce livre digne heritier de la haute reputation de fes peres eft le quatriéme Medecin de pere en fils. Le nombre des grands hommes que cette illuftre famille a donné à la republique des lettres eft trés-confidérable, & fans y comprendre plufieurs Auteurs du même nom, on peut dire que celui de leurs ouvrages feroit fuffifant pour faire une Bibliotheque complette, dans laquelle on trouveroit de fort bons livres fur la Théolo gie, fur la Jurifprudence, fur la Medecine, fur les Mathematiques fur les belles lettres, fur l'hiftoire, fur les medailles, fur la critique, fur les antiquitez & principalement fur les nouvelles découvertes de phyfique. En particulier Cafpar Bartholin dont nous avons à parler maintenant, fils de Thomas, petit - fils de Gafpar le vieux, & arriere fils de Barthole Bartholin nous a donné un nombre de livre très - confiderable defquels celui-cy n'eft pas le moindre. Cet Auteur y fait voir en peu de mots dans fa Préface l'impoffibilité de fçavoir la Medecine fans être bien versé dans l'anatomie.C'est auffi par là qu'il commence fon livre, & il en prend occafion de parler d'un Traité de Thomas Bartholin fon pere, qui étoit un recueil d'observations fur l'ouverture des cadavres pour connoître la partie affectée. Ce livre étoit en état d'être mis fous la preffe, lorfqu'il fut brulé par un malheur qu'on ne fçauroit trop déplorer. L'ouvrage de Mr. Cafpar Bartho lin contient deux parties.La premiere eft l'Effay de l'hiftoire anatomique des parties du corps humain. L'auteur commence par l'analogie du corps humain avec les corps des bêtes, dont la diffection eft fi utile que nous lui fommes redevables. de la meilleure partie des nouvelles découvertes. Au lieu des divifions ordinaires il divife le corps en parties folides & en parties fluides comme l'a fait Hippocrate, & fubdivife les unes & les autres en celles qui fervent à la confervation de l'individu & à celle de l'efpece,& en celles qui fervent aux fenfations & au mouvement. Il parcourt dans cet ordre fon anatomie entiere, fuivant tout ce qu'il y a d'obfervations plus nouvelles & plus conftantes. Cet abregé d'Anatomie eft parfaitement bon & fort methodique. On ne s'y arrête point à nous faire en détail l'hiftoire de chaque découverte particuliére, de ceux à qui nous en avons l'obligation, des circonftances qui les ont accompagnées, & de cent autres chofes qui font plus cu rieufes rieufes qu'utiles. Mr. Bartholin fçait tout cela mieux que perfonne, & on voit dans la feconde partie qu'il n'a point ignoré cette partie de l'hiftoire anatomique, & qu'il rend juftice à tout le monde dans l'occafion, mais il a fçû encore ne mettre dans fon livre que ce qui y devoit entrer, & n'a point voulu le charger d'une érudition hors d'œuvre ; c'eft aufli par la même raifon qu'il ne s'arrête guéres à certaines controverfes anatomiques,qui ont exercé de fort grands efprits & dont il n'eft point neceffaire de parler à fonds aux perfonnes qu'on veut commencer à inftruire par rapport à la pratique de leur profeffion. Cette premiére partie contient 7. chapitres fçavans,précis & methodiques. La feconde partie contient des analectes d'obfervations divifez en dix Articles, qui font pour ainfi dire les preuves & les fondemens de ce qu'il ya de plus nouveau & de plus remarquable dans l'Hiftoire anatomique. Dans le premier * l'Auteur foû *..139. Septembre 1792. B fient le fentiment deFernel, qui avoit dit que le peritoine n'étoit point percé pour donner paffage aux parties contenues dans le bas ventre, comme l'avoit crû Galien, mais qu'il couvroit toutes ces parties comme fi elles s'étoient formées fous luy, ce que l'Auteur appuie par de nouvelles obfervations & qu'il explique d'une maniere très fenfible. Dans le 2.il commence par rendre juftice aux anciens, chofe affez ráre chés les modernes,en faifint voir que les vaiffeaux falivaires ne leur ont point été tout à fait inconnus, non plus qu'une infinité de chofes qu'on veut faire paffer pour nouvelles. I rapporte enfuite ce que Stenón & Warthon qui les ont découverts en ont écrit. Outre le vaiffeau falivaire fuperieur qui vient de la parotide decrit par Stenon, & celuy qui vient de la glande de la machor re inferieure dont Warthon nous a donné la premiere figure, l'Auteur en ajoûte un troifiéme qu'il prétend avoir décrit & deffiné le premier'; & qu'il nomme inferieur, lequel vient de la glande fublinguale, accompagne celuy de Warthon & 4 |