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dans le Senat de propofer aucune nouvelle affaire après dix heures, c'eft à-dire après quatre heures du foir felon notre ufage de compter les heures.

: Les affemblées du Senat étoient précedées de grandes céremonies; Celui qui y prefidoit immoloit un animal,& en confultoit les entrailles. Augufte changea ce ceremonial, & ordonna des libations de vin ; après quoy chaque Senateur juroit de dire fon avis avec fincérité.

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Les Confuls avoient droit de propofer les affaires dans le Senat. D'autres Magiftrats, comme les Preteurs, les Cenfeurs, & les Tribuns du peuple avoient la même droit, mais avec moins de diftinction. On propofoit d'abord les affaires qui regardoient la Religion. Celui qui confultoit le Sénat demeuroit debout & découvert: un des Confuls avoit foin de recueillir les avis. Autrefois celui des Senateurs que les lės Cenfeurs avoient nommé le pre-: mier, opinoit auffi le premier. Cela changea enfuite.

Les Senateurspouvoient dire leur

avis ou par un feul mot, ou par quelque figne. D'ailleurs, en le faifant il leur étoit permis de parler fur toutes fortes de fujets. Ils fe fervoient quelque fois de ce droit pour confumer le tems, fans qu'on pût rien conclure.Caton d'Utique ayant ufé de cet artifice, Jules Cefar alors Conful le fit mettre en prifon.

C'étoit au Conful à refumer les avis differens, & alors le Senatus confulte fe faifoit, fuppofé que le nombre de voix füt fuffifant. Lesi Tribuns du peuple ou les grands Magiftrats, quelquefois même un fimple Senateur pouvoit s'oppo fer à un Senatus- confulte; en reprefentant à celui qui préfidoit,qu'il n'avoit pas bien pris les aufpices, & empefchoit qu'il ne fe conclût rien ce jour là; fi la remontrance étoit approuvée du College des Augures, on deliberoit dans le Senat fi l'acte d'oppofition étoit valable: & s'il n'étoit pas jugé tel, celui qui l'avoit formé étoit puni, à moins qu'il ne fe defitiât.

Il y avoit des Greffiers établish

pour mettre par écrit les délibérations du Senat. Mais dans les affaires qui demandoient un plus grand fecret, les Senateurs faifoient euxmêmes cette fonction. L'on mettoit au haut des actes d'un Senatusconfulte, le lieu de l'affemblée, l'année, & le nom de celui qui prefidoit, & des principaux Senateurs. Les Confuls étoient chargez de la garde des Arrêts: mais les abus qu'ils commirent, furent caufe qu'on les mit dans le temple de Cerés fous la foy des Ediles. On les porta enfuite dans celui de Saturne, où étoit le threfor du peuple Romain. Un Senatus - confulte duroit tant qu'il plaifoit au Senat.

La puiffance du Senat n’a pas toujours été égale. Durant le gouvernement Republiquain les mutineries du peuple l'avoient fouvent ébranlée, mais le pouvoir des Empereurs l'aneantit depuistout-à-fait.Elle s'étendoit fur la difpenfation des deniers publics, fur les crimes d'Etat, fur la nomination des Gouverneurs, des Genéraux d'armée, & des Am

baffadeurs de la Republique, fur la reception des Ambaffadeurs étrangers &c.

Quelque foin qu'ait pris l'Auteur à faire bien connoître le Senat Romain, il feroit à fouhaiter qu'il eût marqué d'avantage le caractere par ticulier des Magiftratures & des charges dont il a été obligé de parler dans fon livre. Quelques pages du Traité du P. Cantel de Romana Republica ou de quelque autre, cuffent donné un plus grand jour à cedui-cy.

ARTICLE XXIII.

ACTA SANCTORUM Ordinis fan&i Benedicti,in fæcu lorum claffes diftributa. Sæculum fextum, quod est ab anno Chrifti M. ad M C. Colligere capit Domnus Lucas d'Achery Congreg. fancti Mauri Monachus. D. Joannes Mabillon & Theodoricus Ruinart ejufdem Congregationis illuftrarunt, edideruntque cum indicibus neceffariis. Pars fecunda.Lutetiæ Parifiorum,apud

Carolum Robuftel via Jacobea, fib arbore Palma. 1701. fol. pa gin. 771.

Lya à la tête de ce Volume une Preface, dans laquelle, comme dans celle du premier tome, le Pere Mabillon traitte des principaux points de Hiftoire Ecclefiaftique du onziéme fiecle. Il y parle d'abord du fchifme des Grecs renou vellé par Michel Cerularius, qui avoit été fait Evêque de Conftantinople, n'étant encore que Neophite. Comme c'étoit un homme ambitieux, il voulut s'élever tour à fait au deffus des Patriarches d'Alexandrie & d'Antioche: mais il falloit pour cela gagner le Pape, ou rompre entierement avec l'Eglife Romaine, qui pouvoit s'opposer à fes deffeins. Il écrivit donc au Pape des lettres refpectueufes en apparence,fous pretexte de rétablir la bonne intelligence entre les deux Eglifes; mais qui ne tendoient en effet qu'à renouveller le fchifme que Photius avoit commencé depuis près de deux fiecles. Cerularius aïant fçû que

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