Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]

OBSERVATIONS SUR UN livre intitulé Herm. Alexandri Roell. Differtatio de Religione rationali &c. c'est-à-dire, Differtation d'Herman Alexandre Roell touchant la Religion fondée fur la raifon. Quatrième édition à Franeker chez Jean Guyzelaar Imprimeur ordinaire des Etats de Frife & de leur Academie 1701. in 12. pagg. 214.

[ocr errors]

Roell déclare qu'il ne fait

M profeffion de la Religion

prétendue reformée que parce qu'il la croit vraye:

fi cela eft ainfi, il feroit bien à fou

Septembre.

A ij

haiter qu'il voulût examiner felon les regles qu'il fe propofe lui-même, le caractere des Auteurs de la reformation, la doctrine qu'ils ont prêchée, les motifs qui les engagerent à fe feparer de l'Eglife, la manicre dont ils fe font maintenus dans le fchifme, le ftyle de leurs li vres, leurs variations, les fignes & les preuves qu'ils ont données de leur miffionil n'en faudroit pas davantage à Mr. Roell avec le fecours du Ciel qui ne lui manqueroit pas, pour le détromper, & pour le mettre dans la voye du falut.

Le deffein de fon livre eft de faire voir que la Religion eft appuyée fur la Raifon : parceque nous ne croirions pas les Myfteres les plus obfcurs de la Foy, fi la droite raifon ne nous dictoit que Dieu eft infiniment au deffus de la portée de nos efprits; qu'il peut faire des chofes que nous ne fçaurions comprendre; & qu'il ne peut tromper perfonne, ni être lui-même trompé. Ainfi lorfque Dieu daigne nous parler, & qu'il nous revele des veritez que nous ne fçaurions conce

voir, la raifon doit examiner fi c'est Dieu en effet qui nous parle : & quand les marques qu'il nous en donne font certaines, c'eft renoncer au bon fens que de refufer de le croire. On ne fçait au refte quels font les Theologiens que l'Auteur attaque dans fon ouvrage. Car on n'en connoît pas un feul qui ne convienne avec lui que la Religion Chrétienne eft raifonnable, & que tout homme fage qui pefe les raifons fur lesquelles elle eft appuyée ne peut manquer de s'y rendre.

Mais il fe trouvera fans doute des gens qui ne pourront paffer à Mr. Roell les principes fur lefquels roulent fes demonftrations. En effet un des principaux qu'il pofe eft l'affemblage d'idées & de notions communes qu'il appelle innées, c'està-dire qui font dans nous & que nous n'avons point formées. Tous nos raifonnemens, dit-il, les fuppofent; & c'eft à ces idées que nous rapportons les chofes fingulieres que nous connoiffons.

Outre ces idées genérales qui font la regle certaine de nos juge

mens, l'Auteur en bon Cartefien en reconnoit une autre qui nous reprefente à la verité un être fingulier,mais dont les perfections font infinies. Cette idée, ajoute-il,ne peut être l'ouvrage de l'efprit humains puifqu'il n'apperçoit rien dans luimême, ni parmi les objets qui l'environnent, qui puiffe lui faire former l'image des perfections qu'il contemple dans cette idée. De là il conclut qu'elle a été imprimée dans nos efprits par un être fouveraine ment parfait. C'eft fur ces fortes d'idées innées que Mr. Roell bâtit comme fur un fondement inébranlable tout l'édifice de la Religion foit naturelle, foit revelée. Car il prétend montrer par là qu'il y a un Dieu, quel il eft, & de quelle maniere il veut être honoré.

Mr. Roell infere l'existence de Dieu non feulement de l'idée que nous en avons, & de ces notions genérale, dont nous avons parlé, mais encore de tout ce que nous remarquons en nous mêmes, & en particulier de l'union de l'ame avec le corps. Il n'y a que Dieu, dit-il, qui

« AnteriorContinuar »