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maffe, d'eau qui reftreint fon volume, & par conféquent qu'il oblige ce liquide à s'échapper par tuyau montant, & à continuer le jer produit par la chute du pifton.

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Tel eft, en peu de mots, le mécanisme de la pompe afpirante-foulante-condenfante, qui préfente, dans fon service, le même avantage que la pompe double, & qui a fur cette derniere, celui d'être tout à la fois moins difpendieufe, & plus portative.

Les piftons & les foupapes jouent de trèsgrand rôles dans les pompes, &, par cette raifon, ils vont fixer un inftant notre attention.

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On fe fert de différentes matieres pour faire les piftons, & on leur donne différentes formes, fuivant les ufages auxquels on les deftine. Il en a que l'on fait en bois & à qui on donne la forme d'un étrier ouvert à fon milieu; on adapte, à leur partie inférieure, un cuir de veau très-fouple; ce cuir, qui déborde le piffe replie deffus quand on le fait entrer dans la pompe. Ce pifton eft bien fait, s'il s'applique exactement aux parois de la cavité cylindrique calibrée; s'il refuse paffage à l'eau, ainfi qu'à l'air, & s'il peut fe mouvoir graffement dans cette cavité fans que fon frottement foit trop grand.

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On fait encore des piftons en enfilant, fur

un même axe, plufieurs rondelles de cuir fort épais & peu poreux, que l'on travaille au tour, après les avoir ferrées fortement entre deux plaques circulaires de métal; mais ces pistons, ainfi que ceux qui font faits en bois, font fujets à beaucoup de réparations; les uns & les autres augmentent de volume lorfqu'ils font inouillés, & par conféquent ils frottent plus qu'il ne convient contre les parois des corps de pompes. En font-ils enfuite féparés & mis en réserve, ils perdent, en fe defféchant, plus de volume qu'ils n'en avoient acquis. A la vérité, l'eau tuméfie davantage les piftons qui font en bois que ceux qui font de cuir; mais, malgré cela, les premiers font préférables, parce qu'ils ne fe pourriffent point auffi promptement que les derniers.

On fait auffi, mais rarement, des pistons avec du cuivre le fervice de ceux-là ne préfente aucun des inconvéniens que l'on rencontre dans celui des piftons de bois ou de cuir; mais la matiere & la conftruction de ces derniers coûte beaucoup moins, & ç'en est assez pour qu'on les préfere avec leurs défauts.

On a également imaginé différentes manieres de faire les oupapes, tant celles qu'on place dans l'intérieur des pompes, que celles qu'on établit fur les piftons, afin qu'on pût

faire monter, à chaque coup de piston, la plus grande quantité d'eau qu'il foit poffible.

Il y en a qui ne font qu'un fimple clapet de cuir, chargé d'un poids de plomb vers fon centre; ce clapet porte, vers une partie de fa circonférence, une espece de queue de même matiere, qui forme une efpece de charniere; la mobilité de ce clapet fait qu'il cede aifément de bas en haut & de haut en bas; on en fait aufli avec des lames de cuivre mobiles dans des charnons.

On a encore imaginé de conftruire des foupapes avec deux lames de cuivre femi-circulaires, réunies par une charniere, qui forme un des diamètres de ces lames, & qui fe trouve placée au milieu du trou qu'elles re

couvrent.

On en fait auffi avec une plaque de cuivre, dont la charniere eft placée vers une de fes extrémités, & non à fon milieu; par ce moyen, cette foupape forme une efpece de bafcule, de forte que, quand l'eau fouleve la partie la plus large de cette foupape, la partie la plus étroite fe renverfe en fens contraire & defcend dans l'eau.

Toutes ces foupapes exigent de fréquentes réparations; celles qui font en cuir fe pourriffent promptement; celles qui ont des char

nons de cuivre font mifes en peu de tems hors de fervice, par le verd-de-gris qui fe forme dans ces charnons; enfin les unes & & les autres ne bouchent pas toujours exactement les ouvertures auxquelles on les a appliquées.

Quoique les foupapes, qui nous reïtent à faire connoître, aient auffi leurs défauts, elles font cependant préférables à celles que nous venons de décrire.

On prend une lame ronde de métal qui s'ajufte très-bien fur le bord du trou qu'elle doit boucher; cette plaque porte un fil-defer faillant qui joue librement dans une traverfe, il fert à diriger la foupape lorfque l'eau la fouleve. Cette foupape eft fort ingénieufe; mais fon fervice n'eft pas fans inconvénient : elle laisse refluer Peau, lorfqu'elle ne s'applique point exactement fur l'ouverture ou qu'elle a été négligeamment dreffée; il ne faut il ne faut cependant pas qu'elle foit dreffée exactement, parce qu'elle adhere alors, à la maniere des corps polis, avec le bord de l'ouverture qu'elle recouvre, & l'eau n'a pas la force de la foulever. M. Amontons eft le premier qui ait fait cette remarque. Ce célebre Académicien avoit donné tous fes foins à la conftruction d'une pompe foulante; il espéroit lui voir produire

fon effet; mais il fut trompé dans fon attente, car les foupapes de cette pompe fe refuserent au fervice; il crut d'abord que quelque fédiment vifqueux & ténace empêchoit qu'elles ne fuffent foulevées par l'eau; il les fit démonter, mais inutilement. Imaginant alors que cet effet pouvcit venir de l'ahdérence qu'on remarque entre les corps polis: pour rémédier à ce défaut, il fit dépolir fes foupapes & l'adhérence n'eut plus lieu; mais M. Amontons s'étant apperçu que ces foupapes avoient un autre défaut, celui de laiffer refluer l'eau; il fubftitua à leur place des clapets de cuir, qu'il avoit d'abord rejetés.

M. Amontons auroit pu fe fervir, avec avane tage, de foupapes faites d'un morceau de cuivre taillé en forme de cône tronqué, & ajufté dans un cône creux de même matiere, ouvert à fa bafe & à fa pointe.

La forme de cône, que l'on donne à ces foupapes, réunit plufieurs avantages; elle les rend propres à fermer affez exactement le paffage à l'eau, & en cela elle fupplée à l'exactitude qui leur manque du côté du poli, car elles ne doivent point être ufées au point de contracter une adhérence fenfible; d'ailleurs ces foupapes ont pour modérateur, une petite tige de métal qui s'éleve du centre de leur

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