» Le poids de l'air déplacé & celui du gas >> inflammable, fe trouvant déterminés par-là, » on en déduit leurs pefanteurs refpectives, » qui font dans le rapport de 5 gà và peu» près (1).

à.

Premiere afcenfion.

» MM. Charles & Robert ont jeté environ 6. » livres pefant pendant leur premiere ascen» fion, ce qui a réduit le poids total de 604 » livres 598 1.1. » Ainfi, d'après le rapport de pefanteur qui » vient d'être établi entre les deux airs, & » qui refte le même, à quelque point qu'ils

foient dilatés l'un & l'autre, la machine » n'a pu fe mettre en équilibre, que quand » le poids de l'air inflammable a été réduit

» Et celui de l'air déplacé, à

· 739 1.2. » La machine étant alors parfaitement tendue, & le poids de l'air qu'elle auroit déplacé en cet état à la furface de la terre

(1) L'air inflammable qui rempliffoit le ballon du Champ de Mars, n'étoit que quatre fois plus léger que l'air ordinaire ; cette opération s'eft donc perfectionnée depuis, & il faut l'attribuer à la précaution prife par M. Charles de faire paffer le gas à travers l'eau.

» étant de 800 livres, il s'enfuit, par la comparaifon des poids, que pendant la pre» miere afcenfion, le baromètre a dû defcen» dre de 28 pouces 4 lignes à 26 pouces 2

כן

lignes & demie, ce qui, pour la tempéra»ture de 10 degrés, donne, fuivant la regle » de M. de Luc, 334 à 335 toifes d'élévation.

Suite du voyage & arrivée dans la Prairie de Nefle.

» La hauteur qui vient d'être déterminée, » a éprouvé plufieurs variations par la déper»dition du gas inflammable que faifoit len»tement la machine, & par les portions de >> left que jetoient les Voyageurs pour en répa» rer l'effet

» Après avoir jeté en tout 36 livres & de » mie, ils font defcendus dans la Prairie de » Nefle, & le poids déplacé faifoit alors équi» libre à tous ceux que contenoit la machine » ces poids fe trouvent donc réduits de 604 livres & demie à.

568 1.

e;

» Et celui de l'air déplacé, de.. 702 1. » Ce réfultat donne, comme on voit, la » perte d'air inflammable que faifoit l'enve

loppe, de 7 livres à peu-près dans une heure

>> & demie.

Seconde afcenfion.

» M. Robert ayant quitté la machine aéroftatique, le poids total a fouffert une diminu>tion de 130 liv. ce qui l'a réduit à . .438 1.

L'équilibre n'a donc pu avoir lieu de nou» veau, qu'à une hauteur où il ne feroit refté » d'air inflammable que

D

103 1.

>> Et où l'air déplacé auroit pefé...541 1.
» Il fuit de-là que, d'après les confidéra-

tions précédentes, la hauteur du baromè » tre auroit dû diminuer dans le rapport de 800 à 541 lignes, ce qui donneroit 19 pou» ces lignes, aulieu de 18: pouces 10% lignes que M. Charles a obfervé; mais il

»

>>

tandis

» faut faire attention que l'air étant à dé5 grés de congélation dans la région de l'atmosphère à laquelle ce Phyficien s'eft élevé, que c'eft pour une température de 10 degrés au-deffus de la glace que le ballon >> auroit déplacé 800 livres d'air aux environs » de la furface de la terre; ce font 15 degrés » de différence qu'il faut faire entrer dans >> cette comparaifon des poids d'un même » volume d'air. En appliquant, à cette ques >>tion, la regle donnée par M. de Lue, pour tenir

دو

» compte des diverfes températures, on trou

vera que le baromètre auroit dû baiffer jufqu'à 17 pouces 9 lignes; ce qui fait 13 li» gnes encore plus bas que M. Charles ne

>> l'a vu.

» Il réfulte de ce calcul, qu'en évaluant la » température moyenne de la colonne d'air, » parcourue par la machine aéroftatique, à » un degré au-deffus de la glace, le point, auquel cette machine auroit été en équili» bre, fe trouve à 1878 toifes 4 pieds; mais » en calculant, d'après les 18 pouces 10 li» gnes annoncés par M. Charles, la hauteur » à laquelle il eft parvenu fe réduit à 1643 >> toises 5 pieds; il fuit de-là que la perte du » gas, & fur-tout l'iffue que M. Charles lui » a donné pendant fon afcenfion, en tenant » la foupape fupérieure ouverte, ont déter» miné la machine à redefcendre avant d'être » parvenue au point où elle fe feroit tenue en équilibre; il faut feulement observer en» core que, le mercure s'élevant dans le ré>> fervoir du baromètre, en même tems qu'il » s'abaiffoit dans le tube, la hauteur réelle » de la colonne, foutenue par le poids de » l'air, a pu être moindre de 3 à 4 lignes » qu'elle ne le paroiffoit par la graduation; » on doit donc augmenter encore de

>>

>>

70

toifes

» environ

environ la hauteur qui vient d'être déter»minée; & il en faut conclure que la ma →chine aéroftatique ne s'eft pas élevée à moins » de 1700 toifes ». Voyez le Journal de PaDécembre 1783.

ris,

du 25

M. le Marquis de Bullion enleva, le trois Février fuivant, à l'Hôtel de M. le Duc de Luynes, un ballon fait en papier petit raifin, dont le diamètre étoit de 14 pieds. Pour le dilater, on employa un fourneau de réverbère de 9 pouces de diamètre, furmonté d'un tuyau de poêle de quatre pieds de long. M. de Bullion brûla, dans ce fourneau, du charbon, & le ballon fut gonflé en trois minutes; auffi-tôt il mit trois ou quatre bottes d'allumettes dans le fourneau, ce qui compléta la diftenfion de l'aréoftat: alors M. le Marquis de Bullion fixa une éponge plate d'un pied de largeur, dans une capfule de fer-blanc, dans laquelle il mit une pinte d'efprit-de-vin, ayant eu foin d'en imbiber l'éponge, qui fe chargea d'environ une pinte & demie d'efprit ardent, auquel il mit le feu.

Ce ballon, ainfi appareillé, partit à deux heu res quarante-cinq minutes, & parcourut plus de neuf lieues en moins de trois quarts-d'heure ; il tomba en effet dans une vigne à S. MauriceMontcouronne, près Baville, comme le cer

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