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tifia le Curé du lieu, qui le trouva vers les trois heures après-midi.

Des résultats auffi fatisfaifans, ont fait concevoir les plus grandes espérances d'une découverte qui eft encore à fon aurore & qui fera époque dans l'Hiftoire des Sciences, ainsi que dans celle des fiecles, fur-tout fi l'on parvient à lui donner le degré de perfection dont elle eft fufceptible: il eft inconteftable que, fi l'on n'applique pas aux machines aéroftatiques une force motrice qui ferve à les diriger à volonté, elles ne pourront être employées avantageusement que dans un petit nombre de circonftances. Cette vérité a été très-bien fentie d'un grand nombre de Savans & d'Artiftes, qui s'occupent des moyens de rendre les aéroftats plus utiles & moins difpendieux; les uns, en cherchant à diriger ces machines en tout fens, ainfi que la maniere de s'élever & de s'abaiffer fans laiffer échapper l'efpece d'air dont elles feroient remplies; les autres, en travaillant à la production d'un fluide qui pût réunir le bon marché à la légèreté qui caractérise l'air inflammable tiré de la diffolution du fer: plufieurs ont encore pour objet, dans leurs recherches, de fe procurer une enveloppe abfolument imperméable à l'air inflammable, propriété que ne préfente point le taffetas, quoi

qu'enduit de gomme élastique; cette étoffe eft d'ailleurs très-chere & peu folide. Enfin, comme le voyage ne feroit pas abfolument fans danger, on cherche les moyens de parer aux poffibilités d'une chute fur la terre & dans l'eau; on veut auffi fe preferver des influences d'une température froide ; ainfi que de l'étincelle électrique, qu'un nuage orageux pourroit lancer, foit fur la machine aéroftatique, foit fur ceux qui l'accompagne roient. Voilà bien des indications à remplir, avant qu'on puiffe obtenir de la découverte de MM. Montgolfier, tous les avantages qu'elle femble promettre: mais la plupart des Compagnies favantes de l'Europe s'en occupent ; & il faut efpérer qu'on pourra achever, aved le tems, ce qui a été fr heureusement com

mencé.

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CHAPITRE III.

De l'Air déphlogifliqué.

Les noms d'air déphlogistiqué, d'air pur, d'air dépuré, d'air vital, d'air empiré, d'air du feu, &c. conviennent à un fluide permanent élaftique, dans lequel on découvre toutes les propriétés connues de l'air de l'atmosphère, & principalement celle d'entretenir la combustion & la refpiration. Cette qualité précieuse, qui ne fe trouve point dans les fluides aériformes, fe montre avec plus d'énergie dans l'air déphlogistiqué que dans l'air commun: en effet, tous les corps combuftibles brûlent environ cinq fois plus vite dans le premier que dans le fecond, & la lumiere qu'ils y répandent eft plus brillante & plus vive; on y peut calciner cinq fois plus d'un métal quelconque, & les animaux peuvent y vivre cinq fois, & même, dans quelques circonftances, huit à neuf fois plus long-tems que dans le meilleur air atmosphérique.

L'air déphlogistiqué fe trouve abondamment répandu autour de nous: il fait partie de l'air commun; & celui-ci paroît lui devoir sa salubrité.

Les végétaux, de quelque efpece qu'ils foient, transpirent cet air très-pur; ils le répandent dans notre atmosphère, & contribuent par-là à l'entretenir dans le degré de pureté néceffaire pour la vie de l'homme & des animaux. Les plantes ne s'acquittent de cette fonction importante qu'autant que le foleil eft fur l'horizon, & que cet aftre les éclaire de fa lumiere; car toutes, en général, corrompent l'air environnant pendant la nuit, & même en plein jour, fi elles font ombragées par des bâtimens élevés, ou les unes par les

autres.

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La production de l'air déphlogistiqué paroît être réservée, dans les plantes, aux feuilles ; aux tiges & aux rameaux verts qui les fuppor→ tent; les racines, les fleurs & les fruits, à quelque genre de plantes qu'ils appartiennent, exhalent toujours un fluide dangereux à refpi rer, un air méphitique. Ces parties des plantes infectent ainfi l'air qui les environne, pen dant le jour & pendant la nuit, à la lumiere & à l'ombre; il faut cependant en excepter quelques racines.

Toutes ces vérités, entrevues d'abord par M. Priestley, font établies fur un grand nombres d'expériences, connus de tous ceux qui A a iij

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ont lu l'ouvrage de leur favant Auteur, M.

Ingen-Houfz (1).

Indépendamment de cette quantité prodigieufe de plantes, que la lumiere du foleil rend propres à la production d'un air trèspura, le feul qui foit capable d'entretenir la vié des animaux, un très-grand nombre de fubftances différentes contiennent également de cer air dit déphlogistiqué.

On peut le retirer du nitre, du mercure précipité per fe, du mercure précipité rouge, du minium, de la magnéfie & de la pierre calaminaire, en exposant séparément ces différentes fubfe tances à la chaleur des charbons allumés ou à celle que produifent les rayons du foleil au foyer des loupes & des miroirs ardens,

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Je dois cependant obferver, à l'égard du minium, que cette chaux de plomb, faite récemment, ne donne point d'air ou n'en donne que fort peu, quoiqu'expofée à un feu très violent, tandis qu'elle en produit une grande quantité, fi elle eft demeurée pendant longtems en contact avec l'air commun,

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L'air, qui fe dégage du nitre & des chaux

(1) Expériences fur les Végétaux. vok in-8°, traduit de l'Anglois, par l'Auteur, 1780.

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