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pour le fécher, en obfervant de ne point le frotter, pour qu'il ne s'allume point; le pofer avec une pince, dans la petite cuiller de l'expérience précédente, & n'en prendre que la quatrième partie, de la groffeur d'un pois, fuffifante pour un bocal contenant 30 à 40 pouces cubiques d'air déphlogistiqué. Si l'on en employoit un morceau plus confidérable, la flamme feroit trop étendue au moment de l'immerfion, & le vaiffeau fe briferoit.

Pour que cette expérience faffe tout fon effet, il convient de la faire de nuit; on allume le phosphore à une petite bougie, que l'on éteint immédiatement après. Cela fait on plonge ce phosphore dans l'air déphlogiftiqué environ jufqu'à la moitié de la profondeur du vafe; auffi-tôt il y jette un éclat que l'œil ne fauroit foutenir, & le vase ne tarde pas à fe remplir d'une vapeur plus brillante que la flamme du phosphore même.

que

On n'a point à craindre d'explosion, parce que le phofphore, qui fe trouve dans le centre de l'inflammation, confume l'air fulminant, à mesure fa combuftion le produit par le mélange de l'air inflammable qui s'en dégage avec l'air déphlogistiqué du bocal; il ne faut cependant pas fermer exactement le col de celui-ci, afin de laiffer un paffage à l'air que

la flamme dilate; & l'on doit user de la même précaution, & pour la même raison, dans l'expérience précédente, ainsi que dans toutes celles du même genre (1).

9o. M. Forfter, Profeffeur célebre de l'Univerfité de Gottingue, avoit raffemblé huit versluifans mâles, de l'efpece que Linné nomme lampyris fplendidula; il en prit quatre, & les mit fous un bocal fermé, rempli d'air déphlogistiqué. A l'inftant même, il apperçut une différence très-considérable; la lumiere de ces vers, vacillante à l'air libre, très-claire un moment, terne un inftant après & imperceptible, lui parut être permanente dans l'air déphlogistiqué & infiniment plus brillante.

Ces mêmes infectes fembloient fe plaire dans l'air déphlogistiqué; ils s'y promenoient vivement, & s'animerent beaucoup, après qu'on eut tranfporté le bocal qui les contenoit dans un endroit chaud.

M. Forfter voulut s'affurer que les vers-luifans, dont il s'étoit fervi, n'étoient pas précifément les quatre les plus lumineux; il introduifit, dans le même bocal, les quatre versluifans qu'il avoit laiffés en réserve dans l'air

(1) Journal de Phyfique, Juillet, 1783.

atmofphérique, & ces derniers éprouverent auffi-tôt le même changement.

La lumiere étoit fi forte, qu'un feul de ces infectes fuffifoit pour lire les Annonces favantes de Gottingue, tandis qu'on ne les lifoit que difficilement avec les quatre réunis en plein air peut-être cette difficulté provenoit-elle du peu de ftabilité de leur lumiere dans ce dernier cas; ces feuilles périodiques font imprimées en très-petit caractere.

Les vers-luifans, retirés de l'air déphlogiftiqué, conferverent encore, pendant quelques minutes, tout leur éclats enfuite leur lumiere s'obscurcit, & ils revinrent à leur état variable; l'air pur n'avoit été que très-peu phlogiftiqué par le féjour des vers-luifans dans le bocal; le bois y brûloit encore avec la plus grande vivacité.

M. Forfter croit que, dans les vers-luifans, la refpiration contribue à la production de leur lumiere qu'il fait dépendre d'ailleurs d'une matiere phofphorique diffoute dans un fluide animal, en partant de ces deux observations qu'une dissolution de phosphore artificiel dans l'huile de gérofle, rend de la lumiere à l'air libre fans brûler, & que fi on écrase un verluifant, la matiere gluante qui s'attache aux doigts reluit encore quelque tems.

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Le même Physicien penfe qu'il convient de reftreindre infiniment l'opinion, adoptée juf qu'à préfent, que la lumiere du ver-luifant dépend de fa volonté ; il croit que la refpiration la détermine, que la lumiere brille au moment même de l'inspiration, & qu'elle s'affoiblit à mesure que l'air infpiré fe charge de plus en plus de phlogiftique, & néceffite une nouvelle refpiration. L'air déphlogistiqué, à raifon de fon extrême pureté, fe charge d'une plus grande quantité de ce principe inflammable, & foutient la lumiere phosphorique d'une respiration à l'autre dans le même éclat; tandis que, dans l'air atmosphérique, cette lumiere difparoît fouvent en entier, foit que les respirations de ces animaux fe fuccèdent très-lentement, & que, vers la fin de leur durée, ils n'aient plus que la quantité d'air dont ils ont befoin pour vivre, mais point celle qu'il faut pour l'entretien de leur lumiere; foit qu'en effet ils ferment à volonté les canaux qui conduifent l'air vers la fecrétion phofphorique. L'air déphlogistiqué rendant cette lumiere permanente, il vaincroit donc ce mouvement volontaire de l'animal, s'il exifte, & le forceroit à luire malgré lui (1).

(1) Journal de Phyfique, Juillet, 1783.,

10°. Si l'air déphogistiqué est mêlé avec deux fois fon volume d'air inflammable, & que ce mélange foit renfermé dans un vaiffeau très-réfiftant où l'on puiffe diriger une étincelle électrique, fuffifante pour l'allumer; on produira, de cette maniere, une inflammation plus brufque & une explofion incomparablement plus forte que fi l'on fe fervoit, dans cette expérience, de l'air atmosphérique, même le plus pur, mêlé avec la moitié de fon volume d'air inflammable; c'est une obfervation que j'ai déjà faite en traitant de ce dernier fluide, & que je crois devoir rappeler ici.

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11o. Si l'on fait paffer, dans une veffie de cochon liée très- exactement fur un robinet, deux parties d'air inflammable, & une feule partie d'air déphlogistiqué, en un mot, un mélange de ces deux fluides, fait de maniere à ce que l'air inflammable puiffe brûler en entier & inftantanément. Si l'on monte enfuite, fur le robinet de la veffie, un tuyau de métal de 8 à 10 pouces de longueur, & dont le canal foit très-étroit, fur-tout à l'extrémité la plus éloignée de la veffie; on pourra, l'aide de ce tuyau, diriger & faire paffer à travers de l'eau de faven, les deux efpeces d'air que contiendra la veffie: il fuffira, pour

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