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Nous fommes peut-être encore loin de recueillir les fruits de ces découvertes récentes; on ne pourra jamais prononcer fur la falubrité d'un endroit, en comparaison avec un autre, avant qu'on ait adopté affez généralement des inftrumens conftruits à peu-près fur les mêmes principes & fujets à peu d'erreurs, au moins entre les mains des bons Phyficiens; avant que différentes perfonnes aient eu la patience d'examiner, pendant le courant de quelques années, la conftitution de l'atmofphère du lieu où elles réfident, & qu'on ait comparé entr'eux les réfultats de toutes ces obfervations.

Jufqu'à ce qu'on ait fait ces recherches, avec tout le foin qu'elles méritent, on ne pourra évaluer, avec connoiffance de caufe les avantages qui paroîtroient devoir réfulter de paffer fa vie plutôt dans un pays que dans un autre, foit pour y conferver un bon état de fanté, ou y chercher la guérifon de quelque maladie particuliere qui demanderoit un pur & falubre, foit pour y prolonger fes jours dans certains états de la conftitution corporelle (1).

air

Pour terminer ce qui concerne l'air nitreux,

(1) Ingen - Houft, Expériences fur les Végétaux, pag. 108 & 109.

il

nous obferverons que le fluide vaporeux & rouge, qui réfulte de fon union avec le véritable air, n'étant autre chofe que l'acide nitreux lui-même dans un état de vapeurs, peut fe combiner aux alkalis & décomposer certains fels neutres. L'alkali volatil concret eft un de ceux fur lefquels il paroît avoir le plus d'action; la décomposition de ce fel; la défunion de fes principes conftituans, qui font l'alkali volatil & l'air fixe en tant qu'acide; la combinaison du premier avec l'acide nitreux nouvellement formé, d'où réfulte un fel ammoniacal nitreux : cet enfemble de phénomè nes chimiques a quelque chofe de furprenant. Pour les obferver comme il convient, fufpendez, au haut d'un récipient, quelques morceaux d'alkali volatil concret, enveloppés d'un morceau de gaze; faites entrer, dans ce vaiffeau, quelques pouces d'eau, en le plongeant fimplement, l'ouverture en bas, dans celle de la cuve, fi vous avez ménagé, vers la voûte de ce récipient, une iffue pour une partie de l'air commun qu'il, renferme naturellement; bouchez cet orifice fupérieur avec de la cire verte ou du maftic de Vitrier, & amenez enfuite le récipient fur l'ouverture de la planchette foutenue dans la cuve. Les chofes étant ainfi difpofées, faites paffer dans le récipient

affez d'air nitreux pour en déplacer l'eau, il fe mêlera avec l'air commun qui y fera con→ tenu; & au milieu des vapeurs rouges, qui réfulteront de l'union & de la combinaison de ces deux fluides, on verra des vapeurs blanches fortir du nouet de gaze fous la forme de nuages, & defcendre le long des parois du récipient, après en avoir été frapper la voûte ; ces vapeurs deviendront de plus épaiffes en plus épaiffes, à proportion que celles de l'acide nitreux difparoîtront; elles fe raffembleront par couches au-deffus de la furface de l'eau, & finiront par remplir tout le récipient.

TABLEAU

HISTORIQUE

DES PROPRIÉTÉS ET DES PHÉNOMÈNES

DE

L'AIR.

TROISIEME PARTIE.

De l'Air confidéré comme atmosphère terreftre.

LA maffe aérienne qui environne notre globe par une fuite de fa pefanteur & de fa fluidité, & qui participe, par la même raison, aux mouvemens diurne & annuel de cette planète, cet immenfe volume d'air, qui s'éleve à une affez grande hauteur au-deffus de la furface de la terre, eft toujours uni ou combiné avec une quantité confidérable de vapeurs & d'exhalai

fons qui s'échappent du fein des mers & des rivieres, ainfi que des différens corps terref tres, animaux, végétaux, minéraux.

On nomme atmofphère terreftre cette grande maffe d'air, de vapeurs & d'exhalaifons, dans le fein de laquelle nous vivons, que nous refpirons fans ceffe, & dont la terre eft le noyau.

Comme l'atmosphère a les mêmes mouvemens journalier & annuel que la terre qu'elle enveloppe, il eft très-vraisemblable que fa figure est la même que celle de cette planète, applatie vers les pôles & renflée vers l'équateur. Les colonnes d'air ayant d'autant moins de force centrifuge qu'elles s'éloignent, plus de l'équateur, elles doivent néceffairement pour refter en équilibre avec les colonnes adjacentes qui fe trouvent placées plus près ou moins loin de l'équateur, devenir d'autant plus courtes, qu'elles perdent moins de leur gravité.

Quoique la raréfaction de l'air foit plus. grande entre les tropiques qu'autour des pôles, & que les vapeurs s'élevent plus dans certains lieux que dans d'autres, néanmoins l'atmosphère doit conferver la figure que nous venons de lui affigner; car, l'air étant un fluide élaftique, fa gravité & fon mouvement d'expan

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