Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

nément au-delà de 2 pouces à Paris; on l'y voit rarement au-deffous de 27 pouces moins un quart, ainfi qu'au deffus de 29 pouces moins un quart; mais cette variation du baromètre eft plus grande dans nos Provinces feptentrionales & moindres dans nos Provinces méridionales.

Du Thermomètre.

Le thermomètre eft un inftrument qui fert principalement à faire connoître les changemens de température qui arrivent dans l'atmofphère, ou à comparer entr'eux les degrés de chaleur & de froid qu'on y reffent habituellement. On ignore quel a été précisément fon premier inventeur; les uns attribuent à Galilée cette importante découverte ; d'autres à Sandorius, Profeffeur de Médecine dans l'Univerfité de Padoue; ceux-ci au Pere PierrePaul Sarpi, célebre Vénitien, plus connu fous le nom de Fra-Paolo; ceux-là enfin à Corneille Drebel, Philofophe Alchimifte, né en 1572, à Alcmaer en Hollande.

Ce n'eft que par degrés & par nuances infenfibles que les découvertes fe perfectionnent: le premier thermomètre qu'on a construit confiftoit en une boule de verre creufe & jointe à un

long tuyau de même matiere cuvert à fon extré mité. Après avoir échauffé la boule, pour ra réfier l'air intérieur, on plongeoit verticalement le tube dans un vafe qui contenoit de l'eau commune, mélangée d'un peu d'eau régale pour l'empêcher de geler en hiver, & de diffolution de vitriol, qui lui donnoit une cou leur verte; enfuite on fixoit l'inftrument dans cette pofition verticale la boule en haut, le tube en bas, en l'attachant à une planche graduée; l'air contenu dans la boule, ayant été raréfié par la chaleur & chaffé en partie, l'eau colorée s'élevoit dans le tube, & y confervoit une même hauteur, tant que la température de l'air ne changeoit pas; mais, quand la chaleur ou le froid augmentoit, cette variation étoit indiquée par l'abaiffement ou l'élévation de l'eau contenue dans le tube, parce que la force élastique de l'air enfermé dans l'inf trument, venant à augmenter par le chaud ou à diminuer par le froid, repouffoit en bas, ou laiffoit monter l'eau contiguë, foutenue par la preffion de l'air extérieur fur la furface de l'eau du vafe.

On voit affez que la variation du poids de l'air extérieur, indépendamment du chaud ou du froid, contribuoit auffi à faire monter plus ou moins la liqueur dans le tube, &

que,

que, par conféquent, en faisant ufage de ce thermomètre, on auroit toujours à confulter le baromètre pour réduire le premier à la hau teur qu'il indiqueroit, s'il n'étoit pas modifié par la preffion de l'air extérieur, ce qui ne seroit pas un petit inconvénient. Il y auroit bien un moyen d'y remédier, ce feroit d'opposer au reffort de l'air compris dans la boule, une colonne de mercure de même hauteur que celle du baromètre, qui monteroit & defcendroit uniquement par la variation de chaleur ou de froid, & qui n'éprouveroit pas la moirdre résistance, parce que le tube communiquant, qui contiendroit le mercure feroit vide d'air dans fa partie fupérieure ; c'eft un moyen que M. Balthaffare a employé avec fuccès, comme on peut le voir dans les Actes de Léipfick, année 2729, page 228. Mais, malgré cela, le thermomètre dont il eft ici queftion, feroit une fource d'erreurs pour chaque Obfervateur, & on ne pourroit rien conclure. des obfervations qu'on feroit dans différens lieux avec des inftrumens de la même espece, parce que le tempéré, qui eft le point d'où l'on part pour graduer ces thermomètres, & pour compter les degrés de chaleur & de froid qui affectent l'air compris dans ces inftrumens, n'est point un terme que l'on puiffe regarder Оо

comme fixe ; on juge en effet de cette température moyenne de l'air, par l'impreffion qu'en reçoivent nos organes: or, il eft certain que le fentiment ne peut nous faire remarquer que les grandes différences, & ne les exprimer que d'une maniere affez vague, & par les effets qu'elles produifent.

D'ailleurs, une infinité de circonftances particulieres contribuent à nous faire porter un jugement très-fautif fur le degré de froid ou de chaud de l'air; tel eft le vent, l'humidité de l'air, les degrés plus ou moins grands de chaleur ou de froid des jours précédens, l'expofition des lieux où l'on habite, la conftitution actuelle du corps, & beaucoup d'autres caufes particulieres qu'il feroit trop long de détailler. Rien n'eft donc moins fixe que le point qui indique le tempéré fur le premier des thermomètres, & par conféquent on ne peut compter que jusqu'à un certain point fur fes indications: auffi ne s'en fert-on plus depuis long-tems, fi ce n'eft dans certaines expériences où fa sensibilité le rend précieux.

Peu de tems après l'invention du thermomètre, parut celui de Florence. Les Savans de l'Académie Del - Cimento, établie dans cette Ville, imaginerent de remplir la boule & une partie du tube avec de l'efprit-de-vin coloré,

qui eft une liqueur que la chaleur dilate, & que le froid condense affez promptement; ils fcellerent hermétiquement le tube, c'est-àdire, qu'à la maniere d'Hermès, ils amolli rent, au feu de la lampe, l'extrémité ouverte du tube, afin que la matiere fe joignît & s'unit de toutes parts. Après avoir ainfi fermé le pass fage à l'air, ils affujettirent le tube fur une planche, & dans un tems que la température de l'air leur paroiffoit moyenne, ils marquérent le tempéré à l'endroit où aboutiffoit alors le filet de liqueur compris dans le tube; ils diviferent enfuite la longueur de la planche en un certain nombre de parties égales; par ce moyen ils curent une échelle qui mefuroit toute la longueur du tube, en s'étendant audeffus & au-deffous du point qui indiquoit le tempéré.

Comme la liqueur contenue dans la boule de cet inftrument fe dilate par la chaleur & fe condenfe par le froid, la liqueur monte ou defcend dans le tuyau : on peut donc regarder cet inftrument comme une mefure de la chaleur, non qu'il faille entendre par-là qué l'élévation & l'abaiffement de la liqueur foient réellement proportionnels à l'augmentation ou à la diminution de chaleur, car on n'en eft pas encore parvenu à ce point;

mais on peut

« AnteriorContinuar »