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mercent ensemble; c'eft par fon moyen encore que l'on extrait les farines & les huiles de certaines femences, que l'on foule les étoffes, que l'on fcie les planches & les marbres, que l'on broie les couleurs & autres matieres, Combien d'hommés ou de chevaux ne faudroit-il pas employer pour tous ces Ouvrages, qui s'opèrent à très-peu de frais par le moyen

des moulins à vent ?

Qu'eft-ce donc que l'air? quelles en font les propriétés, les différentes affections? Comment agit-il fur les corps de différentes efpeces? Comment concourt-il à la production de tant de phénomènes variés que nous obfervons tous les jours? C'est l'objet de cet Quvrage. Mais de quelle manière le diftribuerons-nous pour y mettre tout l'ordre qui convient, & pour faire qu'une connoiffance acquife nous conduife à une autre? Confidérerons-nous d'abord l'air comme principe conftituant des corps compofés ? Le retirerons-nous de ces corps pour en étudier enfuite la nature & les propriétés ? Mais qui nous affurera que nous l'obtenons alors dans fon état de pureté, dégagé de tout prin

cipe hétérogène, parfaitement ifolé ? Le con fidérerons-nous dans fon état libre, hors des corps & faifant partie de la maffe atmosphérique dans laquelle nous vivons? Mais perfonne n'ignore qu'il eft, dans ce cas, le véhicule de différentes vapeurs & exhalaisons qui s'élevent continuellement de la terre, des mers, des fleuves & des marais, des animaux putréfiés, des végétaux corrompus, brûlés ou fermentés, des corps des animaux & des hommes, foit fains, foit malades, matieres hétérogènes qui alterent fa conftitution & qui mafquent plusieurs de fes propriétés. L'arracherons-nous, pour ainfi dire, d'entre les parties intégrantes des corps où il eft communément en affez grande quantité? Mais là, il n'est point différent du fluide atmosphérique; c'est une portion de cette masse réduite à différens degrés d'atténuation, & participant à toutes les affections qu'on découvre dans celle-ci; voilà le germe des difficultés qui fe font toujours préfentées à ceux qui ont voulu étudier & faifir la nature de l'air. Voilà fans doute ce qui arrêteroit les recherches de

ceux qui viendront après nous, fi, pour connoître convenablement ce fluide, il falloit néceffairement commencer par en découvrir la nature,

Mais s'il eft fatisfaifant, pour le Phyficien comme pour le Chimifte, de faifir la nature d'un être dont il veut expofer les propriétés, les avantages qu'on en peut tirer & les applications qu'on en peut faire; cette connoiffance ne nous eft point indifpenfablement néceffaire par rapport à celui dont il eft ici question. Cela pofé, voici l'ordre dans lequel nous croyons devoir préfenter les connoiffances que nous avons acquifes fur l'air & fes différens effets. Comme la maffe de ce fluide dans laquelle nous vivons, doit par cette raifon fixer davantage notre attention, nous confidérerons 1o. fes propriétés phyfiques; & pour les établir plus aisément, nous ferons abstraction des modifications qu'elles éprouvent de la part des différentes fubftances qui circulent continuellement dans la maffe de l'air.

2o. Les effets que l'air produit dans l'économie animale & végétale, par l'exercice de fes propriétés permanentes & variables.

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3o. La propriété qu'on reconnoît à l'air de propager ou de tranfmettre les fons, & ce qui a rapport à ces derniers.

4o. La propriété qu'il a, exclufivement à tout autre fluide, de concourir avec le feu au phénomène de la combuftion des corps. 5o. Enfin les avantages & les effets agréa que l'air préfente dans plufieurs machines où fon action eft employée.

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Après avoir ainfi développé les propriétés de l'air & fes effets les plus remarquables, nous pafferons à un autre genre de connoiffances étroitement liées à l'objet de notre travail; nous fixerons l'attention de nos Lecteurs fur plufiqurs fluides qui ont les attributs phyfiques de l'air, mais dans lefquels on découvre plufieurs autres propriétés qui fervent à les diftinguer non-feulement de l'air, mais encore les uns des autres. En parcourant les qualités diftinétives de ces fluides, nous trouverons tout-à-la-fois des remedes à nos maux

les moyens de connoître les degrés différens de falubrité de l'air que nous refpirons, & enfin de quoi fatisfaire notre curiofité, tant

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fur les machines ou ballons aérostatiques nouvellement imaginés, que fur la maniere dont l'air înflue dans la refpiration des animaux dans la végétation des plantes, dans la com buftion & la calcination, ainfi que fur les changemens que lui font fubir ces trois grandes opérations de la Nature.

Nous reviendrons enfuite à l'air proprement dit: nous le confidérerons alors chargé des exhalaifons qui s'élevent continuellement du plus grand nombre des corps qui appartiennent à notre globe, & de plus éprouvant dans cet état ces fecouffes, ces agitations plus ou moins violentes que l'on défigne, fous le nom de vent. Nous trouverons, dans ces mouvemens de l'atmosphère & dans les fubftances étrangeres qui y circulent journellement, la caufe des viciffitudes continuelles qui s'y font obferver, tels que les changemens qui furviennent dans la denfité & dans le reffort de l'air, & les qualités accidentelles de ce fluide, comme la chaleur & le froid, la féchereffe & l'humidité.

Nous préfenterons, dans l'anémomètre, un

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