دو در pour Joug fuffe battu, votre condition en deviendroit pire, n'avoir pas voulu reconnoître votre roi légi» time & naturel, puifque vous tomberiez fous le & la domination des Efpagnols, les maîtres les plus fiers & les plus cruels qu'on puiffe avoir. Ainfi, je vous prie de vous fouvenir, de ce qui s'eft » paffé, & me reconnoître pour tel que vous devez, » votre roi & votre ami. » Mais cette lettre fit d'autant moins d'impreffion fur l'efprit du duc de Nemours, que les ligueurs avoient déja reçu des nouvelles affurées de l'arrivée du duc de Parme, qui s'empara en effet de plufieurs places, & obligea l'armée du roi à fe féparer, & à fe cantonner en divers endroits. duc de Parme vient au fecours de Paris. w2,1. 4 p. 347• LF. Départ du légat Gaetan, pour 11 talie.. De Thou, hift. I. Cayet, chron. no Le cardinal Gaëtan, légat du pape en France étoit retourné en Italie peu de tems après que le duc de Parme eut fait lever le fiége de Paris. Les évêques d'Aft & de Ceneda, auffi-bien que le Jefuite Bellar- 99. min l'avoient fuivi. Il paffa par le camp pour faluer le vern. t. 1. prince de Parme & le duc de Mayenne, & de-là après avoir pris congé d'eux, il continua fa route, marchant à grande journée. Il prit pour prétexte d'un départ fi précipité la mort de Sixte V. dont nous allons parler, afin d'être à tems pour se trouver au conclave; mais outre que fon empreffement fut fort inutile, les cardinaux ne l'aïant pas attendu pour donner un fucceffeur à Sixte, plufieurs crurent que cette raison n'étoit qu'un prétexte, & que les fraieurs qu'il avoit eues durant le fiége de Paris, les dépenfes qu'il y avoit faites, le peu d'efpérance qu'il avoit de procurer la couronne de France au roi d'Efpagne, & la haine qu'il s'étoit attirée de la part des Fran çois, même de ceux qui étoient dans le parti de la AN. 1590. ligue, le déterminerent à fe retirer si promtement. Il s'étoit rendu fi odieux pendant falégation, que paffant à la vûe de Crecy en Brie, onlui enleva une partie de fon équipage, & lui-même fut arrêté par les ligueurs qui d'abord le traiterent fort mille croïant complice de la mort des Guises, mais le duc de Nemours aïant écrit qu'il n'y avoit aucune part, il fut relâché en païant rançon, & poursuivant fa marche au travers de la Champagne bien escorté, il arriva heureufement en Lorraine. LII. Differentes bul. les du pape Sixte V. In magno bul 731. & p. Le pape Sixte V. avoit publié cette année différentes bulles; une du 21. de Janvier pour la Jurifdiction & les pouvoirs du tréforier général, & du relario, t. 2. conftit. ceveur des dépouilles qui concernent la chambre 120. & feq. P. apoftolique; une autre "du 18. de Février pour la conduite des eaux à Rome, & l'infpection des chemins, des fontaines & des ponts, pour laquelle il avoit établi une congrégation; une troifiéme du 4. de Mars, pour établir la jurisdiction d'un cardinal archiprêtre de saint Pierre, qui connoîtroit des caufes des perfonnes de ladite églife, & de ce qui regarde fa fabrique; par une quatriéme rendue le i 1. de Mai, il accordoit aux chevaliers de l'ordre de faint Etienne en Toscane, le privilége de percevoir des pensions fur les biens eccléfiaftiques jufqu'à la valeur de deux cens ducats, fans être obligez de porter l'habit clérical; une cinquième du 2. de Juin; établit un prevôt, un sacriftain & des chapelains, avec un portier pour l'églife de l'Echelle fainte proche faint LIII. Jean de Latran. Quatre mois avant qu'il mourut, il se sentit in de, & n'inter Seq. difpofé d'une douleur de tête ; mais il fe perfuada qu'elle ne venoit que de fa trop grande application AN. 1590. au travail; s'étant un jour trouvé à une fignatu- ronp: point fon ture, il y parla long-tems fur la nature de fon mal, travail. il s'étendit fur fa complexion & fur fa maniere de 15. p. 1378. Ở vivre : & quoiqu'il eût déja la voix fort foible, il fit un détail de tous les remedes que les médecins lui avoient ordonnez, fans s'être affujettis à leurs ordonnances; cette indifpofition ne l'empêcha point de vaquer aux affaires. Il répétoit fouvent les paroles de l'empereur Vefpafien, qu'il faut qu'un prince meure debout, c'est-à-dire, en travaillant pour le bien de fon état, jufqu'à fon dernier moment. Il voulut aller à l'église de sainte Marie des Allemands, fuivi d'un affez nombreux cortege, un famedi 18. du mois d'Août. Le protecteur de cette nation l'avoit prié de venir rendre graces à Dieu de la converfion d'un feigneur Allemand, qui avoit abjuré le Luthéranifme pour rentrer dans l'églife, & qui s'étoit fait inftruire par des religieux de faint François. Le pape, pour donner peut-être des marques d'une plus grande dévotion, fit le voyage pied pour affifter à cette cérémonie, & en revint de même. LIV. tum V.1.4.p. 18г. Le lundi fuivant 2c. du même mois, il eut un Mort de ce pape. violent accès de fiévre, qui commença par un frif-ho, hift. l. fon ; & quelques inftances qu'on lui fit de prendre Ciacon, in Sixdu repos, il fe leva, croïant fe porter beauconpend ad hune mieux, donna audience, & travailla à quelques af- annum, n. 18. faires qu'il auroit pû remettre. Il fit de plus venir le tib. gouverneur de Rome, auquel il ordonna de condamner aux galeres tous les prifonniers accusez de Lud. Jacob. in: pont. que le pre crimes, voulant les voir partir dans la femaine pour AN. 1590. Civita- Vecchia. Il eut le mercredi fuivant un second accès de fiévre beaucoup plus fort mier. Il se leva le lendemain; & affista à la congrégation du faint office, dans laquelle il voulut qu'on traitât en fa présence de quelques affaires d'une très difficile discution, & demanda avec chagrin la liste des prifonniers du faint office. Son mal s'augmenta fi fort le jour fuivant, qu'il fe trouva dans une extrême foibleffe; il ne laiffa pas d'entendre la messe, à laquelle il communia. Mais fe fentant affoiblir de plus en plus, on fe hâta de lui donner l'extrêmeonction; & dans le même tems il fit appeller le cardinal Caftagna, qu'il regardoit comme fon fucceffeur, lui recommanda plufieurs affaires qui fe traitoient en différentes congrégations, & dit à son neveu qui étoit préfent, que ce cardinal étoit le plus digne fujet du facré collége. Il expira fur le foir du même jour entre les bras de fon neveu, âgé de près de foixante & dix ans, après cinq ans, quatre mois & trois jours de pontificat. On crut qu'il avoit été empoisonné, & les médecins lui aïant ouvert le crane, trouverent la fubstance du cerveau gâté par la malignité du venin qui y étoit attaché : les douleurs de tête qui précéderent sa mort, lui en donnerent à lui-même quelque foupçon, & l'on rapporte qu'il dit alors à son médecin ordinaire : » Je crois que les Espagnols » sont si las de me voir pape, qu'ils chercheront les moyens d'abréger mes jours & mon pontificat. Henri IV. apprenant la nouvelle de cette mort, ne pût s'empêcher de dire que ce coup étoit un trait de વ de la politique Espagnole, & il ajouta : » Je perds un pape qui étoit tout à moi, Dieu veuille que fon fucceffeur lui reffemble. » Son corps fut porté la nuit suivante, du palais de Montecavallo, où il mourut, dans l'églife de faint Pierre, où il fut enterré avec les cérémonies ordinaires. Pendant la vacance du fiége qui fut de dix-huit jours, quelques mécontens, au nombre defquets on ne manque pas de mettre les Espagnols, coururent au capitole pour y brifer la ftatue que les Romains avoient érigée de fon vivant à Sixte V. Ils fe plaignoient des exactions & des nouveaux tributs dont il avoit chargé le peuple, pour fatisfaire sa passion d'amaffer de l'argent, dont il avoit fait unamas immenfe dans le château Saint Ange. Quelques feigneurs envoïez par les cardinaux, arrêterent la fureur de cette populace, qui donna occafion à un décret rendu par le fénat, qui défendit d'ériger dorénavant de ftatue à aucun pape pendant fa vie. Le vendredi 7. de Septembre, les neuf jours des obfeques du défunt pape étant accomplis, felon la coutume, cinquante-quatre cardinaux qui se trouverent pour lors à Rome, entrerent dans le conclave, après que le cardinal Gefualdo, fous-doïen du facré college, eut célébré dans le Vatican la messe du faint Efprit en la chapelle de Sixte IV. & qu'Antoine Roccapudali eut fait un éloquent difcours fur l'élection d'un nouveau pape. Les cardinaux ce jour-là dinerent tous dans le conclave, & en firent fermer les portes. Sur le foir ils s'affemblerent dans la chapelle Pauline, & firent prêter ferment à tous Tome XXXVI. Τε |