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diftingué des autres dès fa naiffance, ayant çu indépendamment des hommes, & par opération du faint-Efprit : Que pour cette raifon, l'Ange dit à Marie, que le fils dont elle feroit la mere, feroit appellé le fils de Dieu, & par conféquent qu'il feroit le propre fils & le fils unique de Dieu,puifque jufqu'à ce tems, il n'en avoit point eu par cette voie, jufqu'alors inconnue à tous les hommes : Que Jesus- Chrift n'a point été avant fa mere : Qu'il eft appellé par saint Paul le premier de toutes les créatures, parce qu'il eft le premier en dignité de toutes les nouvelles créatures, qui font les Chrétiens : Que sa conception divine & fon exemption de toutes ta- ches, le font encore un nouvel homme & une nou- velle créature. Ceux qui ont lû les écrits de Socin, fçavent quelles interprétations violentes il a été con- traint de donner à l'écriture, & fur-tout au commen- cement du premier chapitre de l'évangile deS. Jean, comme on le voit dans fon livre contre Wickus. Et comme il avoit entrepris de détruire le mystère de la Trinité, il falloit par une conféquence nécessaire de fes principes, détruire auffi le mystére de l'Incarna- tion. Auffi, dit-il, en expliquant ce premier chapitre: & le Verbe fut chair, & Verbum caro fuit, & non pas, le Verbe a été fait chair, & Verbum caro factum eft: c'est-à-dire, felon lui,cet homme qui eft né de Marie & à qui S. Jean a tant donné de louanges, l'appellant Dieu, & la parole par qui toutes chofes ont été faites, cet homme a été foible, couvert de miféres, méprifé du monde, humilié, abject, & fujet à la mort comme tous les autres hommes.
Il ajoute que le Christ a été un prophéte, parce
que avant que le monde le connût, il fut ravi au AN. 1595 ciel auprès de Dieu fon pere, qui l'a parfaitement inftruit de tout ce qui regarde l'économie du falut des hommes & de tout ce qui avoit du rapport à fon ministére. Après quoi revêtu d'une pleine autorité, il eft defcendu vers les hommes faire les vopour y lontés de fon pere, dont il avoit une parfaite connoiffance. C'est ainsi que pour défendre fon impiété, Socin a eu recours à un voyage de Jesus-Chrift au ciel après fon batême, afin d'expliquer ce passage de l'évangile de faint Jean, chapitre 3. verfet 13. où Jefus-Chrift dit lui-même, que perfonne n'est monté au ciel que celui qui eft defcendu du ciel. Dans fa réponse à Wickus, & dans plufieurs autres endroits, il dit que le culte, ou que l'honneur que l'on rend à Jefus-Christ, que c'est à Dieu à qui on le rend directement, & qu'on ne le rend à JesusChrist que par rapport à fon pere: Que Jesus-Christ n'eft pas reffufcité par fa propre vertu : Qu'il eft bien reffufcité dans le même corps avec lequel il a converfé avec les Apôtres, & qu'il leur a apparu dans ce corps; mais que ce n'étoit que dans le deffein de leur donner des marques certaines qu'il étoit reffufcité, ce qui a difparu à l'Ascension : de forte qu'il n'y a plus rien de la chair & du fang de Jesus-Christ; qu'il est tout fpirituel, & tel que ceux qui n'ont ni chair, ni os, ni fang; & que fi l'on dit qu'il a un corps, ce n'est que par rapport à l'effence, c'est-àdire, comme il l'explique lui-même, que le corps de Jesus-Christ avant fon Afcenfion, n'étoit pas immortel, impaffible, fpirituel, &c. quoique reffufcité, & qu'il n'a eu ces qualités qu'après fon Afcenfion. Il
même
anéantit
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anéantit la rédemption de Jefus-Christ, & réduit ce qu'il a fait pour fauver les hommes, à leur avoir enseigné la verité, à leur avoir donné des exemples de vertus héroïques, & avoir fcellé fa doctrine par fa mort. Il ajoute que Jesus-Chrift n'a a pas. été prêtre avant fon Afcenfion,& même qu'il n'a pas fait l'offi- ce de prêtre dans le tems qu'il étoit attaché à la croix: Que la mort n'a point été un facrifice, mais une pré- paration pour accomplir fon oblation, & que fon oblation n'a été cofommée qu'après fon Afcenfion. Touchant l'homme & les facremens, voici ce que Socin enfeignoit : Que l'homme avant fa chûte n'é- toit pas immortel: Que la mort naturelle, & la mor- talité ne font pas entrées dans le monde par la voie du péché, mas bien la néceffité de mourir, & la mort éternelle ; qu’Adam avant sa chûte n'avoit pas la justice originelle. Ainfi le péché originel, la gra- ce,la prédestination abfolue,paffoient chez lui pour des chimères ; Que le batême d'eau n'a point été ins- titué par Jefus-Chrift: Que le Chrétien peut s'en paf- fer: Qu'il y a quelque chofe néanmoins dans le ba- tême inftitué après la réfurrection de Jefus-Christ, qui fert à la remiffion de quelques péchés, parce qu'il fert à une confeffion publique du nom de Jesus-Christ, fans laquelle nulle ne peut obtenir la rémission de fes péchés. Mais auffi, ajoute-t-il, cette rémiffion n'eft pas tellement attachée à cette profeffion de foi, qu'on ne puiffe l'avoir fans elle. On peut l'avoir con- formément au tems, aux lieux & aux chofes que l'é- glife aura déterminées pour cette remission. Ainfi, le batême ne fera pas nécessaire à celui qui indépen- demment de cette confeffion publique du nom de Tome XXXVI. Iiii
Jesus-Christ aura eu la remiffion de fes péchés ; & AN.-1995. de-là on doit conclure que le batême ne donne point la génération nouvelle ou fpirituelle aux enfans ni aux adultes. Quant à l'ufage de la céne,il dit que le pain & le vin qu'on y prend n'eft autre chofe que manger du pain & boire du vin, foit qu'on faffe cette cérémonie avec foi ou non, fpirituellement ou corporellement. Que la cêne n'eft point un facrement, & qu'elle n'a point d'autre fin que de nous rappeller la mémoire de la mort du Seigneur. Que c'eft un abus de croire que la céne nous procure quelques nouvelles graces, ou qu'elle nous conferve dans celle que nous avons. Que toutes les chofes extérieures qui peuvent nous affurer dans la verité divine, c'eft-àdire,dans la foi & dans la grace, c'eft l'eau, le fang & l'efprit, ou l'innocence, le martyre, & les miracles de Jesus-Chrift, des Apôtres, & des fidéles.
Sur la foi, la grace & la juftification, il dit qu'il n'y a que l'efprit de Dieu qui nous affermiffe dans la foi. Que les juftes de l'ancienne alliance n'ont pas été juftifiés par la foi de Jefus-Chrift & que les promeffes de la vie éternelle n'ont jamais été pour eux. Que les préceptes moraux du nouveau teftament font différens des préceptes moraux de l'ancien. Que tous les hommes ont naturellement la volonté & le pouvoir de faire tout ce que Dieu ordonne, à moins que ces hommes par une longue habitude dans le péché, ne fe plaisent à aller contre la volonté de Dieu. Que les forces de l'homme ne font pas fi petites,que s'il vouloit fe faire violence, aidé du fecours de Dieu, il ne pût obferver tous les commandemens. Or ce fecours divin eft
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double, l'un intérieur & l'autre extérieur. Celui-ci confifte dans les promeffes que Dieu a faites dans la loi de récompenfer les œuvres ; car ces promef- fes excitent le courage & portent à agir avec zéle : ou les menaces que Dieu a faites de punir le péché ; car ces menaces détournent l'homme de violer la loi: ou la cofirmation & la répétition de ces promesses & de ces menaces. Le fecours intérieur eft double. L'un eft le don que Dieu fait à l'homme qui lui obéit, fe- lon les promeffes qu'il a bien voulu sui faire ; l'autre est lorsque Dieu inftruit lui-même l'homme pour lui faire mieux comprendre fes volontés. Socin dit encore : Qu'il n'y a point en Dieu de décret par le- quel il ait prédestiné de toute éternité ceux qui fe- ront fauves, & ceux qui ne le feront pas. Que Dieu n'a point eu de connoiffance parfaite, certaine, in- faillible des chofes futures qui dépendent de la li- berté de l'homme, qu'il n'a fait aucun décret sur les chofes qui ont rapport au falut ou à la damnation.
Sur l'ame & fur la réfurrection, il dit, que les ames ne font point vaincues par la mort : Que les impies feront anéantis, & qu'il n'y aura jamais de réfurrec- tion pour les fcélérats. Qu'il n'y aura que ceux qui resteront à la confommation des fiécles, qui feront jugés & précipités avec les démons dans les feux éter- nels. Que ces feux font dits éternels non, parce qu'ils affligeront éternellement les damnés,& que les dam- nés ne fe confommeront pas, quoiqu'ils foient dans les feux; mais qu'ils font dits éternels, parce que les damnés n'en feront jamais délivrés.De-là on conclut qu'il nie que les damnés & les démons fouffriront éternellement. En effet, il avance qu'ils feront anéan Iiii ij
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