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elle répand sur la vie un charme secret; ses plaisirs seront toujours les mêmes; toujours les êtres chériront l'existence; toujours les papillons caresseront les fleurs, et les bergers leurs amantes. . . Bergers fideles, vous goûtez en paix les douceurs de l'amour, vous chantez ses plaisirs, au sein de l'innocence.

, au

PAPILLONS heureux, vous volez de beautés en beautés ; vous vous livrez sans contrainte doux penchant qui vous entraîne. Quand je vous vois sur cette rose nouvelle; dans ce moment, où F'aile immobile, vous pompez, dans son sein, un suc délicieux;

j'aimerois mieux être vous, sur cette rose, qu'un monarque sur son trône d'or.

Vous êtes heureux aussi, petits oiseaux qui voltigez dans ce sillon, en béquetant la semence, sous les pas du laboureur chantant.

VOYEZ Ces nuées d'insectes qui s'élèvent en tournoyant, comme une pouffiere brillante; l'amour les agite dans tous les sens; ils s'attirent, s'élancent, s'unissent, se perdent dans l'ombre, et renaissent dans des essaims nouveaux. C'est ainsi que brillent et disparoissent les nations et les empires; c'est ainsi que s'élèvent,

se meuvent, se renouvellent, aux yeux du grand être; ces amas d'étoiles et de mondes, ces tourbillons sans nombre, répandus dans l'univers.

GRAND ÊTRE ! dans cette immensité, l'ame étonnée voit partout, l'empreinte de ta puissance et de ta bonté; partout tes mains puissantes, tes mains bienfaisantes répandirent des germes de vie et d'amour.

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CES germes se déploient dans Vos cœurs, hommes sensibles ; ils se déploient dans les vôtres habitans des airs, habitans des eaux, habitans invisibles des végétaux et des minéraux.

ET vous, brillantes fleurs; quand vous ouvrez vos calices aux rayons du soleil; quand vous recevez dans votre sein, cette poussiere féconde, ce principe de vie, qui passe de générations en générations, avec ces formes, ces couleurs, cette beauté qui nous enchante; n'éprouvez-vous pas un doux frémissement, dans tous les points de votre existence ?

Tous les êtres sont chers à la Nature.Ce vermisseau qui sillonne la terre, ces fourmis qui s'y creusent un afile ces oiseaux rassemblés à la hauteur des nuages; c'est la Nature, c'est l'instinct qui les rassemble, et qui dirige leurs leurs travaux.

Courses

monumens

PENDANT que l'homme, environné d'équerres, de regles, de compas; chargé de leviers et de marteaux; trace, dessine, efface, élève ou détruit de fastueux des monumens de haine, de vengeance, ou d'inutiles tombeaux; l'oiseau construit son nid, l'abeille sa cellule octogone, sans regle, sans compas: et tandis que le navire, hérissé de voiles et de mâtures, est arrêté par le calme, ou battu des vents et des flots; la grue et l'hirondelle, traversent des mers inconnues; et vont, par une route sûre, dans les climats où l'instinct les conduit.

INSTINCT Conservateur, sans toi tout périroit sans retour; tu réveles

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