Ic deux limaçons se rencontrent, se donnent le signal de l'amour, et vont sous une campanette, s'unir d'un double lien. LA mouche importune voltige, pique, bourdonne, et s'étourdit elle-même du vain bruit qu'elle fait; puis elle passe, repasse ses pieds crochus, sur l'oripeau de sa tête mouvante; tandis qu'à côté d'elle, l'araignée tend le filet fatal. C'est ainsi qu'entouré des piéges de la mort, emploie la vie. l'homme frivole Là, d'une coque légère, où s'ensevelit un insecte rampant, je vois fortir un papillon, étonné de fa forme nouvelle. LES demoiselles, roulant rapidement leurs aîles transparentes, volent autour de la marjolaine et du coquelicot ; elles se balancent, s'élancent, s'arrêtent ; et, du bout de leur trompe allongée, sucent légérement les pistils. LES grillons montent au bord de leur trou, écoutent, s'appellent, se répondent. Leur cri répété, le bourdonnement sourd et continu des abeilles, invitent au sommeil. UNE langueur plus douce que le sommeil même, s'empare de mes sens; les objets s'éloignent, et ne laissent à mes yeux assoupis, qu'une image confuse qui s'efface et s'évanouit. Je ne vois plus, je n'entends plus. Un sentiment de vie tranquille et doux, repose dans tout mon être. J'existe indépendant des sens, dans une heureuse quiétude. MAIS un rayon du soleil vient ébranler l'organe de ma vue. Sa lumiere me pénetre, sa chaleur me ranime. Le sentiment de l'existence se réveille, et se répand dans mon ame, comme le sourire de la beauté dans le cœur d'un amant. Je revois ce beau ciel, ces vergers, cette plaine fleurie : je respire avec volupté. QUELS Sons enchanteurs frappent en ce moment mon oreille!.. C'est la voix de l'aimable Zémire. Assise à l'ombre d'un tilleul, elle chante les douceurs d'un hymen assorti par l'amour. Son tendre époux l'écoute, la regarde, et, d'une main distraite, dessine les bords du ruisseau qui serpente dans la prairie. LE gazouillement des oiseaux, leurs cris amoureux, leurs rou coulemens, leurs caresses, rappellent, à ce couple fortuné, ses premieres amours. LES chardonnerets, les pinçons, les fauvettes, se poursuivent de branche en branche, volent du frêne au cerisier. Le rossignol fait retentir le bosquet de son paix, Zémire!... je vois, dans le buisson voisin, sa jeune compagne qui l'écoute; elle est couchée dans le nid qu'ils construisoient ensemble, sur le duvet qu'il amassa pour elle; elle couve les œufs qu'il a fécondés. Initiée au mystere de la Nature, l'œil fixe, le sein palpitant, elle acheve l'organisation secrète des fruits de leur hymen. Et lui, dit Zémire, dans » ses chants variés, mêle aux » éclats de l'allégresse, les sons |