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DES Volcans s'éteignent, d'autres s'allument : des torrens de lâve inondent les champs; et l'homme, dans ces lâves, plante la vigne et le palmier mais plus loin, il égorge son frere, arrache ses vergers. La guerre, plus terrible que les volcans, détruit par le fer et la flamme, les peuples, les cités, les monumens des arts, des sciences, des loix. Dans son sein dévorant, sur des monceaux de morts, de mourans, de mourans, de ruines sanglantes, s'élève le despotisme effrayant; il s'élève, le casque sur la tête et le fer à la main. Il frappe, il renverse, il foule aux pieds; chancelle et tombe sur les débris de son trône abhorré.

LES tribus magnanimes se relèvent, fleurissent sous l'étendart

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de la liberté : la terre renaît s'embellit sous leurs mains triomphantes. Les peuples avilis passent courbés, sous de nouveaux empires, et disparoissent dans la poussiere du tems.

Là, dans le silence des forêts, les chênes antiques, les antres, les rochers, retentissent d'oracles imposteurs. L'erreur se propage', elle enfante des dieux; les victimes palpitent, les entrailles de l'innocence fument aux pieds de leurs autels. Des prêtres cruels chantent leur bonté, leur justice; et des pontifes s'arrogeant leur

puissance, disputent le sceptre des rois.

PARTOUT S'entre-choquent, étincellent, autour des idoles de la superstition et de la fortune, les poignards du fanatisme et de l'ambition. Partout s'élèvent et sont renversés, des systêmes, des loix, des religions, des empires.

DANS ce chaos, dans cette nuit d'erreurs, mon ame inquiéte cherche la vérité. J'invoque la Nature, j'écoute. . . . j'entends, à travers les siècles, le pieux hommage, l'hymne touchant que la terre naissante adresse au Créateur j'entends la Nature qui

dit à l'homme: "SOIS JUSTE,

"SOIS BON, SOIS CE QUE TU " PEUX ÊTRE, ET TU SER AS

» HEUREUX.

LE sage grave dans son cœur cette loi sainte; il suit paisiblement le sentier de la justice, et jouit sans remords des dons de la Nature; mais la foule insensée étouffe sa voix. L'homme perverti dédaigne les biens que la terre lui donne, et va ravir, au-delà des mers, ce qu'elle destinoit à d'autres; il porte de climats en climats, les vices, l'esclavage, la dévastation et la mort.

PENDANT que

la terre,

l'homme ravage

elle va, revient, de l'un

à l'autre tropique; et tournant chaque jour sur son axe, poursuit, autour du soleil, sa route annuelle. Elle se couvre, tour-à-tour, de mers, de forêts, de déserts, de moissons, de verdure: le calme et la tempête, le jour et la nuit s'y succèdent; les élémens s'en disputent l'empire. Tout change autour d'elle, mais l'ordre ne change point: il regne au milieu des vicissitudes; et, du sein même de la divinité, où il repose avec la justice, il regle les mouvemens de la terre et la marche des cieux.

MON ame s'élève à ces objets sublimes, elle contemple l'univers, elle adore la puissance qui le créa, l'ordre éternel qui le

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