mon aimable Epouse & à lire avec elle les Madrigaux de fes Galans; je jetterois quelque Dieu par les fenêtres, APOLLON. Quoi, vous renoncez à l'hinen de Venus? MARS Ironiquement. * Je m'aperçoi dans ce moment qu'elle vous conviendra mieux qu'à moi, Vous êtes pacifique vous, prudent Appollon, vous ne vous vengerez des infultes conjugales qu'à coups d'épigrammes. * Tenez fr vous me faites la cour, jeprierai Venus de vous choifir pour mari; j'ai quelque petit crédit auprès d'elle.. Mais, Momus vient ici, confiez-lui vos peines, c'est un Dieu fort confolant. SCENE XI MARS, APOLLON, MOMUS J MOMUS fans les voir." Ai perdu mon temps là-bas. Je n'ai trouvé que Silene yvre, j'ai commencé à lur reciter une fable; il l'a écoutée affez paifiblement & s'eft endormi à la morale. Mais Appercevant Apollon & Mars, ) je trouve heu zeufement Apollon & Mars. Ne manquons pas ceux-ci, j'y perdrois trop. MARS. Ah! vous voilà, Momus, faites compliment au Dieu du Parnaffe, il va fe marier; il a déja fait tirer pour le feftin quinze douzaines dè bouteilles d'eau d'hipeerene. APOLLON. C'eft bien à Mars à me railler, un Dieu qui. n'a que la cape & l'épée. MOMUS. Voilà des difcours de Rivaux. MARS. Je me connois trop pour entrer en concurrence chez le fexe avec Apollon, je ne pourrois pas tenir contre les vers, je déferterois. APOLLON. On vous auroit bien de l'obligation, l'ennui déferteroit avec vous. MARS riant. Le blond Phoebus me traite d'ennuieux! je n'ai pourtant jamais été à fon école. APOLLON, Vous ne feriez pas mal d'y venir, on vous corrigeroit de bien des défauts. 悅 MARS. Morbleu je n'ai encore trouvé que vous qui n'ait parlé de défauts: Tout le monde me loue, on fe relaïe pour m'admirer. MOMUS. Oferois-je dire un petit apologue à Mars l'admiré ? MARS. Eh! quoi Momus, vous qui vous moquez éternellement de nous, vous vous amufez à faire des vers? fçavez-vous bien que c'est nous donner à tous notre revanche ? MOMUS. à Apollon. Prenez-là. Voici mes vers. Un Lion.. aurez-vous le temps de m'écouter. APOLLON. Oui, Venus que j'avois abordée à deux pas d'ici m'a prié de ne la pas fuivre pour éviter, les mauvais difcours... UN FABLE V. Le Lion petit Maître. Ñ Lion, jeune, brave, étourdi, querelleur, Portant longue criniere en boucles naturelles, Petit maître des bois fort couru des femelles, 4 Par fes tons petulans, par fa brufque valeur Primoit dans les forêts d'Afrique : Toûjours prêt d'en médite on le loüolt toû jours, On n'ofoit débiter que fon panegirique, que. Vanité. fatte avec fon train Logeant dans la tête du Sire Le Lion applaudi renfle fon omoplate,. Mais un jour dans fon antre il trouve ce qua train Sensé, mais dangereux ouvrage, N'avoit pas écrit de fa main... APOLLO N. J'attens le Quatrain avec impatience. MOMUS. Tranquilifez-vous, le voilà. D'un éloge éternel que la verité biffe Fier animal guerrier, fais toi rogner la griffe là. APOLLON. Voilà une fable que je trouve auffi bonne¡¡¡ Que fi vous l'aviez faite, n'eft-ce pas. Je lui donne mon approbation. MARS, Parbleu, je l'approuve auffi moi cette fables MOMUS à Mars. En voulez-vous une copie ? MAR S. Ouida, je la relirai volontiers. APOLLON. Plus vous la relirez & moins elle vous plaira, & alors gare la griffe. MARS. Je vous pardonne vos applications en faveur de l'indifference que Venus a pour vous. APOLLON. Venus a trop de goût pour ne pas m'aimer, Oubliez-vous fans me narguer ici de mes autres talens, que je fuis le maître de cet art enchanteur qui fait parler aux hommes le langage des Dieux, MARS. Oh! la Poëfie à prefent n'a pas plus de cours chez les Belles que chez les Banquiers. APOLLON. Eft-il rien de plus touchant que ma I,ire, & de plus féducteur que ma voix? MOMUS. A propos de voix, vous me faites fouvenir d'un certain Roffignol, qui, à cela près qu'il ne buvoit que de l'eau, étoit le plus pat fait Muficien du monde. Il comptoit fur les chants pour s'infinuer dans le cœur d'une jeune Li |