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A LA JEUNE

FLORE.

N dit que Momus Fabulifte
Vous a paru fort amusant.

Ce fuffrage fera des premiers fur ma lifte :
Ceci n'eft point difcours de complaisant.
Le préjugé dans les cours de votre âge
Sur les plaifirs n'établit point fes loix,
Vous ne connoisez pas encor fon vain
langage

Vous qui déja fçavez l'Anglois,

L'Italien & le François.

C'est la langue de la nature

Qui parle feule à votre esprit ;

Cet efprit des leçons prévenant la culture,
Chaque jour augmente & meurit.
Lorsqu'on vous voit, qui ne s'étonne ̧
Qui n'eft frappé dans ces inftans,

De trouver un efprit fi voifin de l'Automne,
Avec de doux appas qui n'entrent qu'au

Printemps.

Dans la Scene de la Praline,

Aglé, dit-on, paroit trop fine:
Quoi,s'écrie unCenfeur charmé decontrollers
A dix ans fe peut-il qu'on explique une
fable,

Où la Métaphifique à tort vient se mêler?
Si l'on vous entendoit parler,

Ma Scene paroîtroit auffi-tôt vrai fem

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Que ne fait point pour eux votre reconnois

Lance?

Imiter leurs vertus c'est paier leurs bienfaits

Je n'entreprendrai pas de peindre ici vo.

charmes ;

Cupidon ne craint plus qu'il lui manque de

armes :

Que de talens divers fecondent vos attraits! Que d'agrémens, fur-tout, brillent dan votre dance!

De pas fins & legers,une jufte cadence.
Terpficore feroit fort bien

De fuivre déformais vos traces ;
Votre gefte ravit comme votre entretien,

Et vous ne faites jamais rien

Que de concert avec les Graces.

Revenons à Momus, ce Fabulifte heurence:

Jufqu'ici fon deftin a furpaffe fes vœux ;

Son effai nouveau fur la Scene

Aflatél Auditeur,mais fa victoire eft vaine,

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Si fes vers font profcrits par le Lecteur

mutin.

Puiffe fous votre nom (a Mufe protegée,
Recevoir du Public encor de la Dragée s

Les Auteurs ont toujours affez de chicoting

FUZELIER

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