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AN. 1054.

Opufc. XIX.c.

6.

1081

To 9. cone p:

Mabill praf.

2.fac. 6.n. 23.

XIX.

Maurille ar

Rouen.

461.

cite pour témoin de ce fait le pape Calliste II. qui tenoit le faint fiége en 1120. & faint Hugues abbé de Clugni; & Pierre Damien dit l'avoir appris de Hildebrand même. Il ajoûte qu'il y eut fix évêques dépofez en ce concile pour divers crimes.

Le même Hildebrand & un Cardinal nommé Gerard auffi legat du faint fiége, tinrent la même année un concile à Tours, où Berenger fe trouva & Lanfranc auffi. On donna à Berenger la liberté de défendre fon opinion: mais ne l'ofant faire, il confeffa publiquement la foi commune de l'églife, & jura que deflors il croiroit ainfi. Il foufcrivit de fa main cette abjuration, & les legats le croïant converti, le reçurent à la communion.

La même année on tint un concile à Rouen, où chevêque de l'archevêque Maurille prefida, & où l'on traita de la continence des clercs & de l'obfervation des canons On croit que c'eft le même concile, où on dreffa une profeffion de foi, portant que le pain mis fur l'autel n'eft que du pain avant la confecration, mais qu'a2. Analect. p. lors il est changé en la substance du corps de JesusChrift; & de même le vin en fon fang, avec anathêGefta. Guill. me contre quiconque attaque cette créance. Maurille p. 194: 195 Or- avoit fuccedé la même année à Mauger, qui deshonoroit le fiége de Roüen par sa vie scandaleufe & en diffipoit les biens par fes prodigalitez. Il y avoit été mis jeune, & l'occupoit depuis dix huit ans fous les papes Clement II. Damafe II. & Leon IX. dont aucun ne voulut lui envoïer le pallium; & aïant été plufieurs fois appellé à Rome pour affifter à des conciles, il ne tint compte d'y obéir. Le duc Guillaume fon neuveu, l'avoit plufieurs fois averti de fe corriger:

der.Vital. lib.

V. c. 45.

LIVRE SOIXANTIE ME, I

A

Rothom. to. 2.

enfin il fit tenir à Lifieux cette année 1055, un concile, AN. 1055. où presida Hermenfroi évêque de Sion en Valais legat du pape Leon IX. avec tous les évêques de la province de Roüen, & Mauger y fut dépofé. Le duc lui donna une ifle prés du Cotentin, où il vécut plufieurs années d'une maniere indigne de fon caractere; & fe noïa enfin dans la mer: laiffant un fils nommé Michel, qui fut un brave chevalier.

Acta, arch. Analect.p.439. Cadom. hist. Norm. p. 1017

Chr.

Bon. par. 2. p.

Maurille, qui fut mis à la place de Mauger, étoit Elog. fac. 6. né d'une famille noble au diocefe de Reims, & fut 12. élevé dans l'église de la même ville, d'où il paffa à Liege & y apprit tous les arts liberaux; enfuite il fut écolâtre de l'églife d'Halberftat en Saxe, & y vécut honorablement pendant plufieurs années. Puis touché du defir du ciel & dégoûté du monde, il vint fe rendre moine à Fescamp, apparemment fous l'abbé Guillaume; & y demeura long-tems, donnant un grand exemple de vertu. Mais l'amour de la perfection l'en fit fortir par la permiffion de l'abbé. Il passa en Italie avec Gerbert fon ami faint & favant moine, depuis abbé de faint Vandrille, & ils menerent quelque tems la vie eremitique travaillant de leurs mains.

L'abbé de fainte Marie à Florence étant venu à mourir, le marquis Boniface feigneur du païs la donna à Maurille, qui malgré fa repugnance fut obligé de l'accepter par le confeil des gens de bien; & y demeura long-tems, faifant obferver la regle de faint Benoist autant qu'il lui étoit poffible. Mais les moines accoûtumez à la licence fous fon predeceffeur, s'efforcerent de l'empoifonner. Ainfi voïant qu'il expofoit fa vie fans aucun fruit, il les quitta & revint à Fefcamp: où il croïoit paffer en repos le refte de fes jours, quand il Tome XIII.

F

AN. 1055.

Thierri abbé

de S. Evroul. Elog. fac. 6. P. 127. ex. Orderic.lib.3.&

Act. Ben.par 2.

en fut tiré pour être ordonné archevêque de Roüen en 1055. & la même année il célebra dans fa cathedrale le concile dont j'ai parlé avec tous fes fuffragans, en presence du duc Guillaume: pour reparer la difcipline fi déchuë fous ces trois prédeceffeurs Hugues, Robert & Mauger, Maurille tint le fiége de Rouen douze

ans.

XX. L'année fuivante 1056. il alla à l'abbaïe de faint Eyroul, pour y mettre la paix entre l'abbé Thierri & le prieur Robert. Ce monaftere aprés avoir été ruiné & long-tems abandonné, venoit d'être rétabli par deux gentilshommes du païs, Hugues de Grentemaifnil & Robert fon frere, qui y mirent pour premier abbé Thierri moine de Jumieges natif du païs de Caux. Hugues évêque de Lifieux lui donna la benediction abbatiale l'an 1050. & dés qu'il y fut établi, il s'appliqua à reparer les bâtimens, & faire garder au dedans une obfervance exacte; en forte que ce monaftere devint une école celebre pour les mœurs & pour la doctrine. L'abbé Thierri s'occupoit pour travail des mains, à tranfcrire des livres, &y occupoit fes moines, & il enrichit fa maison d'une bibliotheque confiderable pour le tems.

Cette application à l'interieur, faisoit murmurer quelques-uns de fes moines. De quoi vivront, difoient-ils, ceux qui prient, fi perfonne ne travaille au dehors? Un homme ne merite pas d'être abbé quand il ne fonge qu'à lire ou écrire dans le cloître, au lieu de procurer aux freres de quoi vivre. Celui qui s'éle va le plus contre lui fut le prieur du monaftere, Robert un des fondateurs, frere de Hugues de Grentemaifnil. C'étoit un jeune homme d'ailleurs de bonnes

mœurs, mais fier de fa nobleffe & des biens qu'il avoit AN. 1056, donnés au monaftere, vif & prompt, facile à mettre en colere, plus difpofé à commander qu'à obeïr, toûjours prêt à recevoir & à donner... };

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L'abbé Thierri aprés avoir long-tems, fouffert fes murmures & fes reproches, voïant qu'il ne gagnoit rien par la patience, & que le fcandale augmentoit au préjudice de la communauté: alla trouver Guillaume duc de Normandie, & lui voulut remettre fa croffe, pour marque qu'il renonçoit à l'abbaie. Mais le duc ufant d'un fage confeil, renvoïa le jugement de cette affaire à l'archevêque Maurille : qui fe rendit à faint Evroul avec le favant Fulbert fon confeiller, Hugues évêque de lifieux, diocefain de l'abbaïe, Anffrid abbé de Preaux, Lanfranc prieur du Bec, & plufieurs autres hommes de grande capacité. Ils y celebrerent la fête de faint Pierre & faint Paul en 1056. puis aïant foigneufement examiné les caufes de la divifion, ils ordonnerent à l'abbé Thierri de conti❤ nuer à gouverner le monaftere, comme il avoit fait jufqu'àlors, & exhorterent le prieur Robert à lui être entierement foumis.

:

Le monaftere de faint Evroul demeura quelque tems en paix: mais comme Robert étoit d'un efprit inquiet, il recommença à le troubler en forte que l'abbé Thierri refolut abfolument de quitter. Il affembla donc en chapitre les moines de faint Evroul, leur declara qu'il alloit en pelerinage à Jerufalem & leur donna fa benediction. Puis il alla à Lifieux trouver Hugues fon évêque, à qui il remit le foin de leurs ames, & partit laiffant tous fes amis trésaffligez. Mais il n'alla que jufques en l'ifle de Chi

AN. 1056. Pre, où étant entré dans une église, & y aïant fait fa priere, il fe trouva mal étant accablé de vieilleffe & de fatigue, & mourut fubitement le premier jour d'Août 1058. Il fut enterré dans la même églife avec grand honneur, & eft honoré comme faint.

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par

Le pape

Victor II. fit tenir un concile à Toulousefes legats Raimbauld archevêque d'Arles & Ponce archevêque d'Aix. Guifroi archevêque de Narbone y affifta avec Arnaud évêque de Toulouse, & quatorze autres prélats, dix-huit en tout. Ce concile s'affembla le treiziéme de Septembre 1056. & fit treize canons, la plûpart contre la fimonie: pour être observez dans les provinces de Gaule & d'Efpagne, où s'étendoit le pouvoir de ces évêques. On y ordonne entre autres chofes, que fi un clerc fe fait moine dans un monaftere à l'intention d'en devenir abbé, il y demeurera moine fans pouvoir être abbé, fous peine d'excommunication. On renouvelle la loi de la continence des clercs, fous peine de dépo fition.

En ce concile Berenger vicomte de Narbone propofa une plainte contre l'archevêque Guifroi, où il difoit en fubftance: Du tems de l'archevêque Ermengaud mon oncle, l'archevêché de Narbone étoit le meilleur qu'il y eût de Rome jufques en Espagne. Il étoit riche en terres & en châteaux, l'églife pleine de livres & d'argenterie; les chanoines y faifoient l'office régulierement aux heures. Cet archevêque étant mort, Guifroi comte de Cerdaigne dont j'avois déja épousé la sœur, vint à Narbone, & proposa à mon pere, à ma mere & à moi de faire avoir cet ar

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