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traduction de fept Epîtres du même FRANÇOIS Poëte, & celle de la feptiéme Ode HABERT de fon premier livre. On voit après. Deux Epitres à deux vieilles de differentes mœurs, en vers. Ce font celles que l'on a fait entrer depuis à la fuite: du Pantagruel de Rabelais, à qui on les a attribuées mal à propos.

Epitre à M. Meflin de S. Gelais Aumônier du Roi, fur l'immortalité des Poëtes François, en vers. Habert y raconte un fonge, où il prétend avoir vû le Parnaffe & les Mufes, qui y raifonnoient fur les Poëtes de ce temps-là. Ce qu'il leur fait dire mérite d'être rapporté ici; on y verra un échantillon de fa Poësie, & ce qu'il penfoit d'un grand nombre de Poëtes. Voici donc comment il: s'exprime.

Calliopé, après propos divers;
a compofer une chanfon en vers,
Où elle met des Poëtes étranges
Nom & Jurnom, avecques
avecques leurs
louanges.
Puis s'avifa d'y coucher auffi ceux,
Qui en François n'ont été paresseux.
A Maître Alain adjugea quelque

gloire,

FRANÇOIS Pour de fes dits n'éteindre la Mé

HABERT.

moire

Compte faifant de fon antiquité;
Où quelques mots on voit de gravité.
De Molinet Sentences furent lûës
Qui pour fon temps font affe refo

Lues.

A Ennius Guillaume de Lorris
Fut comparé, de propos bien nourris
De mur confeil, bien que la phrafe
fienne

Tienne beaucoup de la rouille ane

cienne:

Du Poitevin Bouchet,qui vit encor, Quelque Sentence on prifa autant' qu'or.

Mais quand ce vint aux nouveaux mis par ordre,

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Calliopé n'y trouva rien que mordre,
Ains commença plutôt à les louer
Et leurs écrits louables advouer.
De Jean Marót affez fut tenu compte:
Mais de Clement, qui le pere fur-

monte,

Fut prononcé qu'Ovide il reffem

bloit ;

Et fi adonc mon fens ne fe troubloit, A Sainte Marthe, & Peletier infignes

On

On adjugea des louanges bien dignes FRANÇOIS De leur fçavoir. Par la parfaite HABERT.

Amie

Calliope ne fut pas endormie

A decorer Heroët d'un tel œuvre,
Qui de l'Ouvrier l'artifice defcueu-

vre.

Puis fut parlé du gentil des Mafures
Sur l'Eneide en fes graves mesures.
On decora Guillaume des Autels
De gran louange & honneurs immor-

tels,

Et autres maints, dont la gloire &

Le nom

Ne prétend moins qu'un éternel re

nom,

Dont à prefent ce beau François lan-
gage

En moindre los n'eft produit en usage,
Que le Latin, que le Grec, que
Hebrieu,

Et s'épandra ci-après en tout lieu,
Par leurs écrits nôtre langue Fran-
çoise
Paffant les bords de Saone Lyonnoife.
La Boderie en fes écrits perfaict
Fut fort loué, & dict-on en effet
Que fes écrits fentent la riche rime
Quin'a befoin d'aucun rabot on lime.
Tome XXXIII.

R

FRANÇOIS
HABERT.

Maurice Seve ayant en fa Delie Veine plaifante, illustre, & bien polie,

,

Fut eftimé donner luftre à Lyon
Plus que les Tours au fuperbe Ilion;
Et de Boin on fit fi bonne eftime
Qu'il faut qu'exprès pofterité l'eftime
Par fon riant & moqueur Democrite,
Semblablement par les pleurs d'He-
raclite

Michel d'Amboife eut louange &
honneur

Et lui en fut Mercure le donneur;
Qui lors furvint avecque fa Mufette,
Pour réjouir cette troupe doulcette.
Dedans Beziers Etienne Forcadel
Fut eftimé avoir los immortel
Bien que n'ayons qu'un bien petit
volume

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De fa nayfve & éloquente plume
Digne labeur, veu fes vers beaux &

meurs ,

D'être femé par divers Imprimeurs.
En jeu fut mis auffi Charles Fon-

taine,

Dont la veine eft fi coulante & hau

taine,

Que plus d'envie on lui pourchaffera,
Plus en avant fon los fe poulfera,

En dénigrant par Sentence divines FRANÇOIS
Ces écorcheurs de paroles Latines, HABERT.
Et en montrant que fa fontaine a pris
fon cours de l'eau d'Helicon de hant
prix.

Melpomene le los ne voulut faire
De Bouchetel, le Royal Secretaire;
Qui fait fi bien Euripide tonnerx
En vers François, qu'on doit s'en
eftonner,

Er lui daigna adjuger par exprès
Un verd chappeau de laurier on cy-
prés.
Hugues Salel en fa tranflation
D'Homere Grec, fans contradiction
Fut eftimé Poëte grand & grave,
Digne pour vrai, qu'en la mémoire
on grave

Ses vers polis, hardis & affures,
Au poids de l'or pur & fin mesurés.
Entre ce rang on mit par fon merite
Des Navarrois la Royne Margueri-

te,

Royne de qui le nom après la mort
Eft plus vivant, que le plus vil
corps n'eft mort;

Royne, de qui les faintes fantaisies
Peintes avons en doctes Poëfies
De fa façon, d'un vive énergie

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