KROT. BERNARD avoient été confultées, il ne ceffa MALLIN- de crier contre l'élection, & de prétendre qu'elle étoit nulle: il refufa tous les accommodemens qui lui furent propofés, & travailla à mettre le peuple dans fes interêts & à exciter une fédition contre l'Evêque. Il crut en avoir trouvé l'occafion en 1654. dans une Capitation que l'Evêque avoit propofée aux Etats de fon Diocèfe. La veille de S. Jacques, Fête célébre de l'Eglife de Munfter, il parut au Chœur en fa place de Doyen. L'Evêque & le Chapitre prétendirent qu'ayant violé la fufpenfe, il étoit irregulier;& l'excommunication fut lancée contre lui. MallinKrot fema alors dans le Public des Ecrits, où il prétendoit montrer l'injuftice & la nullité des procedures faites contre lui; & excita parlà la compaffion du Peuple, & même des Ecclefiaftiques & des Religieux. Pour augmenter le trouble il alloit toujours au Chœur, ce qui obligeoit les. Chanoines de ceffer l'office divin dès qu'il paroiffoit, & leur attiroit les maledictions du Peuple. L'unique moyen de faire ceffer le BERnard defordre, étoit d'arrêter celui qui MALLINle caufoit. Au refus du Magiftrat KROT.. qui protefta que c'étoit une affaire Ecclefiaftique, & hors de fa competence, & qu'il y avoit à craindre une fédition ouverte, l'Evêque envoya fes Gardes, qui furent repouffés par le Peuple & on mena le Doyen en triomphe par la Ville : mais fur le foir il en fortit, difant qu'il ne vouloit pas qu'elle foufrît de fon affection pour lui, & fe retira à Ham au Comté de la Mark. Cela fe paffa au mois de Fevrier 1655. Il fut enfuite cité juridiquement, mais n'ayant point comparu, ni par lui même ni par Procureur, il fut declaré déchu de fa dignité deDoyen qui fut donnée à un autre. Dans cette difgrace il prit la réfolution hardie de retourner à Munster, & fe prefenta à la porte de cette Ville pendant la nuit la veille de S. Jacques 1657.Nayant pû obtenir de fe la faire ouvrir, il alla chez un Chanoine hors des murs où il fut arrêté par les Gardes de l'Evêque, qui avoit été informé de fa venus, Mallinkrot but BERNARDalors à la fanté de l'Evêque, & dit MALLIN- à fon Hôte, que ce feroit un point marqué dans l'Hiftoire de Munster, KROT. que le Doyen de la Cathedrale avoit été arrêté chez lui. Il fut conduit au Château d'Ottenftein, où l'on en ufa fort bien avec lui, lui laiffant la liberté de recevoir fes amis, de les aller vifiter accompagné de fes Gardes, de manger & de fe divertir avec eux. Il paffa fept ans dans ce Château, & mourut fubitement le 7. Mars 1664. Catalogue de fes ouvrages. 1. De natura & ufu Litterarum. Monafterii 1638. in-8°. It. Ibid 1642. in-4°. 2. De Ortu & progreffu Artis Typographica. Colonia 1639. in-4°. It. Ibid. 1640. in-40. Il fait honneur à la ville de Mayence de l'invention de l'imprimerie. 3. De Archicancellariis facri Romani Imperii, ac Cancellariis Imperialis Aule. Accefferunt & alia capita de fanctis ac beatis Germania Cancellariis; de fummis Pontificibus & Cardinalibus Germanicis, de Officiis Secu fæcularium Electorum, ac origine Elec- BERNARD toralis Collegii de Primatu trium Me- MALLINtropoliticarum in Germania fedium; de KROT. Cancellariis S. Romana Ecclefia; de Epifcopis variorum Principum Cancellariis,& de Archicancellariatu Abbatis Fuldenfis. Monafterii. 1640. in4°. It. Jena. 1666. in-4°. It. Editio tertia cum Præfatione Burcardi Gotthelfi Struvii de fatis & fcriptis Mallinckrotianis. Jena. 1715. in 4°. Cet ouvrage eft rempli de recherches fingulieres, & d'une érudition profonde. 4. Paralipomenon de Hiftoricis Gra cis Centuria quinque plus minus, quibus præmittitur difcurfus de fummo hominis bono in hujus vita miferia. Co lonia 1656. in-4°. Les Paralipomena ont été reimprimés dans un Recueil publié par Jean Albert Fabricius, fous le titre de Supplementa & obfervationes ad Voffium de Hiftoricis Gracis & Latinis. Hamburgi 1709. in-80. V. Sa vie par Struve à la tête de l'Edition qu'il a donnée de fon Traité de Archicancellariis, &c. P. QUI NAULT. PHILIPPE QUINAULT P HILIPPE QUINAULT nâquit à Paris l'an 1635 Il fe donna de bonne heure à la Poëfie Françoife, & Tristan l'Hermite, qui avoit vielli dans la carriere du Theatre, tourna fon goût de ce côté-là, & prit foin de l'y conduire. Il n'avoit encore que dix-huit ans lorfqu'il compofa fa premiere Comedie, qui fut reprefentée avec fuccès, & fuivie d'un grand nombre d'autres. La Poëfie ne l'occupa pas neanmoins tout entier; il crut qu'il devoit fe donner un état, & fe mit chez un Avocat au Confeil, pour apprendre la Pratique. M. Perrault aflure qu'il fe rendit habile dans cette profeffion; mais fi c'est un peu trop dire, on ne peut nier que la fcience qu'il y acquit n'ait été heureufe pour lui, puifqu'il lui fut redevable de fon établiffement. Un riche Marchand de Paris, homme de bonne foi, mais que fes Af |