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C. A- quinze cens écus de gages; ce qui CHILLINI. n'avoit encore été fait pour perfonne. Il la remplit jufqu'à ce que la guerre l'obligea d'interrompre fes exercices & d'aller ailleurs chercher dequoi vivre.

Il retourna alors à Boulogne, où il recommença à enfeigner avec des appointemens raifonnables. Ce fut alors qu'on l'aggregea au College des Docteurs en Droit Civil & Canonique de cette ville, qui l'envoya même dans la fuite pour fes affaires particulieres au Pape Urbain VIII. Ce Pontife qui connoiffoit fon merite, lui donna de grandes marques de fon eftime, & lui accorda tout ce qu'il fouhaitoit.

Lorfque les affaires de fon College eurent été expediées, il retourna à Boulogne, où il fongea à fe donner du repos, paffant la plus grande partie de fon temps à une maifon de campagne appellée il Saffo.

Ce fut là qu'il mourut le premier Octobre 1640. âgé de 66. ans. Son corps fut porté à Boulogne, & enterré dans l'Eglife de S. Matin des Carmes, où étoit la fepulture de fos Ancêtres.

C. A

Il auroit excellé dans la Poëfie

Italienne, s'il n'avoit donné mal- CHILLINI. heureufement dans un ftile ampoullé, & s'il n'avoit rempli fes vers de penfeés trop hardies & peu naturelIes. Il n'a pas laiffé, eu égard au mauvais goût de fon temps, de fe faire un nom, & de voir fes Ouvrages applaudis.

Un fonnet qu'il fit fur la prise de Suze & fur la délivrance de Cafal en 1629. plut tellement au Cardinal de Richelieu, qu'il lui envoya une chaîne d'or du prix de mille écus. Mais ce fameux Sonnet, qu'on admira en Italie & en France, ayant été fort ingenieufement mis en vers burlefques par un Poëte Milanois, qui étoit attaché aux interêts des Efpapagnols, en devint ridicule; & on ne le regarda plus dans la fuite qu'avec mépris.

Il étoit de l'Academie Della Notte de Boulogne, où il portoit le nom d'll Selvaggio, & de celle des Incogniti de Venife.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Mercurio e Marte, Torneo Re gale, fatto nel fuperbiffimo Teatro di

C. A- Parma, nell' arrivo della fer. PrinCHILLINI.cipeffa Margherita di Toscana, Moglie del fer. Odoardo Farnefe. In Parma. 1628. in-4°.

2. Teti, e Flora, Prologo della gran Paftorale recitata in Parma per honorar l'arrivo della fer. Princip. Margherita di Tofcana. In Parma 1628.in-4°.

3. Dum Lauream in Collegio Bononienfi conferret Ill. Comiti Alberto Bofchetto hac dicebat Claudius Achillini. Bononia. 1632. in-4°. pp. 11. ce difcours en profe n'a rien qui merite de l'attention.

4. Poëfie di Claudio Achillini. In Bologna. 1632. in-4°. Il n'y a dans cette édition que des Poëfies. Ir. Rime & Profe. In Venetia. 1651. in12. On trouve dans celle-ci un difcours Academique & des Lettres. Chaque édition qui a fuivi, a été augumentée de quelques piéces. It. In Venetia. 1656. in-12. It. Ibid. 1662.

in-12.

5. Letteraal Cavalier Fr. Ottavio Piccolomini d'Arragona,efpugnatore del Re' di Suecia, in Modona 1633. in-4°.

6. Vindicia fecundùm fidem Hippolyti Marfilii circa mortem Andrea

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C. A

Cafalii quas poftulat Cl. Achillinus.
Lauda. 1635. in-fol.

7. Epiftola ad Jacobum Gaufridum. Parma. 1645. in-4°.

8. Cartelli di Claudio Achillini. In Bologna 1660. in-4°. Ce font des Cartels de défi, faits fuivant les Regles de la Chevalerie. On voit à la tête fa vie par Jofeph-Marie Pannini.

V. Vita di Cl. Achillini defcritta dal Dottore Giofeffo Maria Pannini à la tête des Cartelli. Elle eft fort circonftanciée & renferme bien des faits. Jani Nicii Erythrai Pinacotheca prima. Crefcimbeni, Iftoria della volgar Poëfia, Ghilini, Teatro d' Huomini Letterati tom. 1. p. 38. Lorenzo Craffo Elogii degli Huomini Letterati. Part. 2. p. 161. Glorie degli Incogniti. p. 109. Pellegrino Antonio Orlandi, Notizie degli fcrittori Bolognefi.

CHARLES DU MOULIN.

HARLES du Moulin, comCHA me on on l'appelle communé

ment, ou plutôt du Molin, comme on devroit l'appeller, puifque

CHILLINI.

ISTURS

C. DU

MOULIN.

C. DU

c'eft de cette derniere façon qu'il fiMOULIN. gnoit fon nom, naquit à Paris, fur la fin de l'an 1500. de Jean du Moulin, Avocat au Parlement, & de Perrete Chauffiden. Sa famille étoir noble, & l'on prétend même qu'if étoit parent d'Elizabeth Reine d'Angleterre par, Anne de Boulen, fa Mere, & que cette Princeffe l'avoua pour tel, en parlant à François de Montmorenci, Maréchal de France, lorfqu'il fut en Angleterre en 1572.

Lorfqu'il eut fait fes études d'Humanités & fa Philofophie dans l'Uniniverfité de Paris, il alla à Orleans & enfuite à Poitiers étudier en Droit, jufqu'à l'an 1521. qu'il fit des leçons publiques à Orleans, principalement fur l'explication de l'Arbre de confanguinité.

Après s'être appliqué pendant fept années à la Jurifprudence, il fe fit recevoir Avocat au Parlement en 1522. Il fuivit enfuite pendant trois ans le Barreau du Châtelet comme le plus utile pour former un jeune Avocat, & où il pût apprendre le mieux l'ufage, l'efprit & l'expli

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