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C. Du confentement de Charles du MouMOULIN. Lin, pour laquelle hypotheque les biens donnés demeureront chargés fubfidiairement, au cas que ceux dudit Ferry ne fe trouvaffent fuffifans pour ledit douaire, fauf à Charles fon recours contre lui, pour l'acquit du doüaire envers les enfans.

Son Commentaire fur l'Edit des petites Dates, qu'il publia en 1551. lui caufa bien des chagrins. Les Gens du Roi en ayant fait des plaintes à la Cour le 2. Mai 1552. il fut arrêté qu'on le communiqueroit à la Sorbonne pour fçavoir fon fentiment. La Faculté affemblée le 9. du même mois le cenfura, & cette cenfure fut fuivie de plufieurs procedures, dont il eft inutile de donner ici le détail.

Ses ennemis cachés, voyant qu'ils ne reuffiroient point contre lui Far les voyes de la Justice, fouleverent contre lui la populace, qui alla piller fa maifon. Le danger où il fe vit alors l'obligea de fortir au plutôt du Royaume, & de faire fon premier voyage en Allemagne.

11 le retira en 1552. chez le Land

C. DU

grave de Heffe, d'où il paffa au mois

de Juillet de la même année à Bafle. MOULIN, On lui offrit de l'emploi dans cette ville, mais l'envie qu'il avoit de retourner en France pour fe juftifier en prefence du Roi même, l'empêcha de l'accepter. Ainfi il n'eut pas plûtôt appris que le Roi étoit revenu à Paris, qu'il s'y rendit au mois de Septembre. Mais la brigue de fes adverfaires fe trouva fi forte, qu’ayant féjourné feulement trois jours dans fa maifon qui fut alors pillée pour la feconde fois, il fe vit obligé de retourner en Allemagne.

Il alla d'abord à Geneve, & palla enfuite au mois de Septembre 1553. à Strasbourg, où il avoit été apellé en qualité de Confeiller & Profeffeur en Droit de laRépublique. Mais il demeura peu de temps dans cette ville, & cedant aux inftances de Chriftophe, Duc de Wirtemberg, qui l'avoit honoré de la charge de Confeiller & premier Profeffeur en Droit à Tubinge, il alla la même année prendre poffeffion de ce dernier pofte.

Il commença au mois de Décem bre à faire quelques leçons, & il fit

C. Dule 26. Février de l'année fuivante MOULIN. 1554. l'ouverture de fes leçons pu

bliques. Sa reputation lui attira bientôt un grand nombre de difciples, & le Duc de Wirtemberg content de fon travail, ne fut pas longtemps fans augmenter les appointemens. Cette diftinction excita la jaloufie des autres Profeffeurs, qui ne voyoient qu'avec chagrin, qu'un nouveau venu eût été d'abord honoré de la premiere place de Profesfeur, & fût plus eftimé & mieux recompenfé qu'eux. Ils confpirerent fa perte ou du moins fon expulfion; & pour cela lui firent un crime de mêler dans fes leçons avec la fcience du Droit des matiéres de Théologie,& l'accuferent de vouloir introduire dans l'Allemagne une nouvelle Religion. Ils allerent même jufqu'à dire qu'il étoit Schifmatique & Ubiquifte, c'est-à-dire, qu'il fuivoit le fentiment de ceux qui croient que le Corps & l'humanité de Jefus-Chrift font prefens par tout, auffi bien que fa Divinité, de dans l'Euchariftie.

même que

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Ces plaintes étant parvennës aux
Oreilles

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C. DU

oreilles des Electeurs & des Princes d'Allemagne, du Moulin leur écri- MOULIN vit pour leur témoigner que s'il avoit fait entrer de la Théologie dans fes leçons,il ne l'avoit fait que pour contribuer à la paix & à l'union & qu'il n'avoit jamais dogmatifé en la moindre chofe. Sa lettre fit fon effet, & le Duc de Wirtemberg, qui defiroit le conferver, lui fit écrire au mois de Mars 1555. qu'il continuât fes leçons & fes confultations, fans toucher aux Dogmes de la Religion.

Cela lui procura du repos pourquel que temps; mais enfin la conjuration de fes adverfaires devint fi puiflante, que par un decret public il fut enjoint à du Moulin de fe retirer.

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Les Princes d'Allemagne s'employoient alors, pour moyenner ion retour en France & ils l'obtinrent. Il en reçut avis par fa femme, qui étoit toujours demeurée à Paris, & cette nouvelle lui fit refuser une place de Confeiller, & de Profef feur dans l'Univerfité de Fribourg, qui lui fut offert par Ferdinand Roš

des Romains.

Tome XXXIII.

H

C. DU

Il partit donc de Tubinge au mois

MOULIN. de Mai 1555. Enpaffant à Strasbourg, il y fut retenu par les Docteurs de cette Univerfité & par les Ecoliers, qui l'engagerent à y faire quelques feçons; ce qui l'occupa pendant le mois de Septembre de cette an

née.

,

Il fe difpofa enfuite à fe rendre. en France, mais il fut arrêté à Montbeliard, par le Comte George qui avoit befoin de fes confeils pour quelques affaires domeftiques. Ce Seigneur le mena avec lui à Dole, où du Moulin à la priere de la ville fit cinq leçons publiques, les trois premieres au mois de Novembre 1555. la quatriéme le 9. Janvier, & la cinquième le 12. Juin de l'année fuivante 1556.

Le Comte l'ayant ramené à Montbeliard aprés fa quatrième leçon pour y paffer huit jours, l'y fit arrêter prifonnier, parce qu'il n'avoit pas voulu figner une confultation contraire à la verité, dans une mauvaife caufe que ce Comte vouloit foutenir.

Du Moulin ayant interjetté appel

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