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Ć. Du

Il revint à Paris au mois de Jan MOULIN. vier 1564. mais fon Confeil fur le fait du Concile de Trente, qui fut depuis imprimé à Lyon, lui fit de nouvelles affaires. Après avoir été interrogé fur cet ouvrage dans la Grand Chambre du Parlement le 6. & le . Juin de cette même année, il fut envoyé prifonnier à la Conciergerie.

Simon Bobé, Bailly de Coulomiers; qui avoit époufé Anne du Moulin fa fille, fe rendit auffi-tôt à Lyon, où étoit le Roy, pour folliciter fa liberté; & il obtint pour cet effet des Lettres- Patentes, datées du 21. Juin 1564. par le crédit de Jeanne d'Albret Reine de Navarre, & de Renée de France Ducheffe de Chartres & de Ferrare, dont il étoit Officier. Conformément à ces Lettres, le Parlement le fit élargir le 5. Juillet fuivant, & on lui donna pour prifonfa maifon de Paris, & enfuite fa maifon des champs, & enfin il fut élargi à pur & à plein.

Etant tombé malade en 1566. il sut le bonheur de reconnoître fes

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erreurs, & après avoir conferé avec

C. DU

Claude d'Efpence, fon allié, fur les MOULIN. differens points de la Religion, il abjura le Lutheranifme, pour rentrer dans le fein de l'Eglife Catholique, reçut les Sacremens de l'Eglife, & mourut le 27. Decembre de cette année 1566. âgé de 66.

ans.

Son corps fut enterré dans le Cimetiere de S. André, fa Paroiffe, fans aucune Pompe funebre..

Il laiffa deux enfans de fa premiere femme; Charles du Moulin, Seigneur d'Allone, qui mourut d'hydropifie à Paris, au mois de Fevrier de l'an 1570. & Anne du Moulin femme de Simon Bobé.

L'accident funefte arrivé à cette Dame merite d'être rapporté. La nuit du Samedi 19. Fevrier 1572. fon mari étant abfent, des Voleurs introduits dans fa maifon près des Augustins par un Valet, l'affommerent, groffe qu'elle étoit, deux jeunes enfans qu'elle avoit, la nourrice du plus petit, & la Servante; prirent tout ce qu'ils purent emporter aifément, & étant fortis de grand

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C. Du matin, fe firent conduire pour une MOULIN. piece d'argent hors de la Ville, par Cocher d'unConfeiller,qu'ils rencontrerent avec fon charriot, & qu'ils poignarderent enfuite, de peur qu'il ne les découvrît, & emmenerent avec eux le Valet; fans qu'on ait jamais pû découvrir qui étoient les affaffins, ni où ils s'étoient retirés.

Il eft certain que du Moulin a été, non-feulement un des plus grands Jurifconfultes, mais auffi » un des hommes, de fon temps, qui avoit le plus de lecture & d'é» rudition. Il écrivoit facilement & correctement en Latin & en François : il n'a pas néanmoins parlé » Latin avec autant d'élegance & de politeffe que Cujas. Ses livres font pleins de traits fatyriques, & d'in»jures contre ceux qui n'étoient pas » de fon avis: il ne ménageoit » perfonne, & reprenoit avec ai"greur les perfonnes les plus con» fiderables. Il avoit une fi grande opinion de fon fçavoir, qu'il avoit coûtume de mettre à la tête » de fes Confultations; Moi qui ne »cede à perfonne,& à qui perfonne

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ne peut rien apprendre. Ces défauts C. Dv » étoient contrebalancés par beau- MOULIN. coup de fincerité, de probité, de définteffement, de zéle pour fa Patrie & pour fon Prince & 9 » d'amour pour le bien public, & pour la verité. A force de vouloir . apporter des preuves de fes fenti» mens, il en donne fouvent de peu concluantes, il ne raifonne pas toujours jufte, & cite quelquefois des Autorités qui ne prouvent pas ce qu'il prétend. On ne » doit pas exiger de lui une critique » tout-à-fait exacte fur les Auteurs & P fur l'Hiftoire Ecclefiaftique : cepen» dant il en avoit affez. Il avoit bien » lû les Peres, les Hiftoriens Ecclefiaftiques,les Canons des Conciles, » les Canoniftes, & même les Theo»logiens Scholaftiques. Enfin il eft » étonnant qu'un feul homme air pû tant lire & tant écrire d'ouvrages, étant occupé de quantité d'autres affaires, & ayant eu tant de traverfes en fa vie. » C'eft le jugement que M du Pin porte de ce fameux Jurifconfulte.

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Catalogue de fes ouvrages.

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C. DUI. Commentariorum in ConfuetudiMOULIN. nes Parifienfes. Pars prima. Parif. 1539. in fol. L'Auteur s'eft plaint de cette premiere édition, comme d'une édition précipitée; c'eft ce qui fait que dans les fuivantes il a beaucoup changé à fon ouvrage. On ne voit ici des Commentaires que 'fur le premier titre, qui eft des Fiefs. L'Epître dédicatoire eft adreffée au Roi François I.

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2. Confiliorum, feu refponforum Alexandri Tartagni, Imolenfis Jurifconful ti, libri feptem, cum notis Caroli Molinai. Lugduni 1543. in fol. Trois volumes. Dans les éditions de ces Confeils, pofterieures à celle-ci & fur tout dans celle de Francfort de l'année 1610. en deux vol. in fol. on a retranché des Notes de du Moulin, qui y parle librement contre les erreurs desCanoniftes,celles qui font trop hardies & trop libres, & l'on ya ôté le nom de cet Auteur, afin que le livre pût fe vendre dans les Pays d'Inquifition. Les Notes de du Moulin fe trouvent raffemblées dans l'édition de fes œuvres de l'an 1681. tom. III. p. 879.

3. Tractatus contractuum & ufurarum

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