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auffi le figne & le nom, il se marque avec le chiffre 1, & toute fon octave fuit par les chif fres 2 3 4, &c. Le ré de la marge lui fert de clef. C'eft la touche ré ou D du clavier naturel. Mais ce même ré, devenu tonique fous le nom d'ut, devient auffi la fondamentale du mode.

Le moyen que l'Auteur donne enfuite pour indiquer les tons mineurs, eft de souligner la note qui eft la médiante ou tierce mineure du ton que l'on veut indiquer. Par ce moyen, un ré fouligné indiquera le ton de fi mineur, & cela, parce que tous les tons mineurs ont à la clef le même nombre de diezes ou bémols que la note qui fait leur tierce mineure. Ainfi ut mineur a trois bémols, parce que mi bémol majeur a trois bémols. Au reste, il me paraît bien plus fimple d'écrire fi mineur à la marge que d'y mettre un ré fouligné qui ne fert qu'à troubler la mémoire.

Ce qu'il y a de bien extraordinaire, c'est que M. Rouffeau ajoute que cette diftinction, qui ne sert qu'à déterminer nettement le ton par la clef, n'eft pas plus néceffaire dans le nouveau fyftême que dans la note ordinaire où elle n'a pas lieu. Sans cette diftinction, tous les airs, furtout pour l'exécution inftrumentale, feraient en

ut, & la Mufique perdrait cette belle variété de modes qui fait toute son essence, & qui fe diftin gue fi bien fur les inftrumens ?

L'Auteur, après avoir déterminé chaque note de l'octave, paffe aux moyens de diftin guer les octaves du clavier, pour connaître a jufte & du premier coup d'œil le ton qu'on doit donner à la note qui fe préfente, & que l'on fache ainfi, lorfqu'un air eft fait pour une baffe taille, ou pour un deffus, &c. Ces octaves ont donc chacune une lettre qui les diftingue au commencement de l'air. Ce font les cinq premieres de l'Alphabet, comparées aux cinq oc ves, en commençant du grave à l'aigu.

Les altérations accidentelles des diezes & bémols, amenées par la modulation, fe font bien aifément. Il ne s'agit que de mettre une étoile au - deffus de la note diezće, & à la note bémolifée une femblable étoile mais en deffous. Ainfi nous marquerons de cette fa çon fa dieze 4, ut dieze 1, mi bémo! 3, fi bé. mol 4, le béquarre est inutile.

L'indication de la mesure eft encore plus facile & plus fimple. Il n'y a que deux mesures dans la Mufique, celle en deux temps & celle en trois temps. Elles fe marquent par un 2 ou

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par un 3 au commencement de la ligne. Ainfi l'exemple fuivant contient, en peu de fignes, toutes les régles que nous venons de détailler *.

Soll

3|C1351765452432|123455 | 1

Cet exemple est une récapitulation des régles que nous avons vues jufqu'ici. Le mot fol écrit à la tête de la ligne, annonce que ce trait de chant eft en fol. Le 3, mis au-dessous, indique la mesure à trois temps, & le C qui commence la ligne, après la premiere barre, fignifie que le fol, devenu ut, qui commence l'air, eft celui de la troifiéme octave du grave à l'aigu, comme le C eft la troifiéme lettre de l'alphabet. Il faut pour fuivre ce fyftême, connaître un peu le clavier du Clavecin, ou favoir feulement que la premiere octave est la plus grave des basses tailles; la feconde, celle des

* Nous abandonnons ici en partie les fignes que nous donne M. Rouleau, pour leur en fubftituer d'autres, faciles à rendre par les caractères ordinaires de l'impres fion. Car, pour la Mufique écrite à la main, je préférerais, comme la maniere la plus claire, les chiffres traverfés d'une ligne. Nous avons ceffé auffi d'employer fes propres paroles, voulant ramener ce fyftême à l'usage que nous en pourrons faire déformais.

Janvier 1771

B

tailles; la troifiéme, celle des hautes-contres} la quatrième, celle des deffus, & que la cin quiéme dont le clavier ne porte qu'une note appartient aux feuls inftrumens, comme le violon, &c. Nous avons encore dans cet exemple deux notes marquées d'une étoile. La premiere est un ut dieze, devenu fa dieze par la transpo fition. La feconde eft un fi bémol, devenu mi bémol par la tranfpofition. L'étoile en deffus indique le dieze & en deffous le bémol.

Paffons aux divifions des temps, & conti nuons les propres phrafes de l'Auteur du Dic tionnaire. Les temps de chacune des mesures peuvent être divifés en deux parties égales ou en trois. De ces deux régles combinées, l'Auteur du Livre déja cité tire des expreffions exactes pour tous les mouvemens poffibles.

On rapporte, dans la Mufique ordinaire, les diverfes valeurs des notes à celle d'une note particuliere, qui eft la ronde; ce qui fait que la valeur de cette ronde variant continuellement, les notes qu'on lui compare n'ont point de valeur fixe. L'Auteur s'y prend autrement. I ne détermine les valeurs des notes que fur la forte de mesure dans laquelle elles font employées & fur le temps qu'elles y occupent. Ce

qui le difpenfe d'avoir pour ces valeurs aucun figne particulier, autre que la place qu'elles tiennent. Une note feule entre deux barres remplit toute une mefurre. Dans la mesure à deux temps, deux notes, rempliffant la mesure, forment chacune un temps. Trois notes font la même chofe dans la mesure à trois temps. S'il y a quatre notes dans une mefure à deux temps, ou fix dans une mesure à trois, c'est que chaque temps eft divifé en deux parties égales. On paffe donc deux notes pour un temps; on en paffe trois, quand il y a fix notes dans l'une & neuf dans l'autre. En un mot, quand il n'y a nul figne d'inégalité, les notes font égales. Leur nombre fe diftribue dans une mefure, felon le nombre des temps & l'efpèce de la mesure. Pour rendre cette diftribution plus aifée, on fépare les temps par des virgules; de forte qu'en lifant la Mufique, on voit clairement la valeur des notes, fans qu'il faille pour cela leur don ner aucune figure particuliere.

Les divifions inégales fe marquent avec la même facilité. Ces inégalités ne font jamais que des fubdivifions que l'on ramene à l'égalité par un trait dont on couvre deux ou plufieurs no tes. Par exemple, fi un temps contient une cro

Bij

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