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à cause de leur utilité; d'autres, parce qu'ils fervoient » de Symbole ; & plufieurs, parce qu'ils réuniffoient ces deux qualités. Quant au Boeuf, à la Brebis, & à l'Ich• neumon, il est évident que leur utilité a donné naiffan» ce au culte qu'on leur a rendu ; mais l'Afpic, la Belet» te, & le Scarabée n'ont été honorés, que parce qu'on voyoit dans ces Animaux de foibles images de la puif» fance des Dieux. Car il en eft qui prétendent, que la Belette, qui conçoit par l'oreille & enfante la bouche, eft l'image de la génération du Verbe, ( ou de la role: Toys). Selon eux l'efpèce des Scarabées eft » fans femelles, & n'a que des mâles. Ces infectes jet» tent leur femence fur de la matière à laquelle ils donnent une forme fphérique, & qu'ils roulent, en la pouffant à reculons: femblables au Soleil qui paroît » faire le tour du Ciel en fens contraire, par un mouve»ment qui le porte d'Occident en Orient. Si les Egyptiens, enfin, comparent l'Afpic à un Aftre, c'est qu'il ne vieillit point, & qu'il fe meut avec beaucoup de foupleffe & de fléxibilité, fans avoir les organes du mou»vement. » L'Ibis eft du nombre de ces Animaux adorés en Egypte à caufe de leur utilité, & parce qu'ils fervent de Symbole; fon utilité eft affez connue, elle tue les Reptiles capables de donner la mort ; c'eft d'elle la Médecine a pris Tufage des clyftères. Elle fert encore de Symbole, en ce que la diftance de fes jambes étendues à fon bec fait un triangle équilatéral, & que la variété & le mêlange de fes plumes noires & blanches repréfentent la Lune quand elle n'est pas encore à demi-pleine.

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que

Nous fçavons le grand nombre d'idées que les Anciens ont attachées au triangle, & nous ne pouvons douter que les Grecs n'ayent tiré des Egyptiens, au moins le principe de tous les mystères qu'ils ont trouvés dans cette figure.

11 résulte de tout ce que je viens de dire, que l'on

manque de fecours pour parler avec certitude des Monumens Egyptiens, & de l'objet auquel ils étoient deftinés; qu'on ne parviendra pas fans peine à démêler les différentes Divinités Egyptiennes, & à fixer leurs véritables attributs ; & qu'il fera toujours difficile d'expliquer, felon les principes de la Théologie Payenne, quels étoient ces Dieux, ou plutôt à quelles Divinités Grecques ils répondoient.

PLANCHE PREMIERE.

Nos. I. & II.

CETTE figure eft très-fingulière, du moins je n'en ai point vû de pareille. Elle eft du nombre de celles qu'on eft dans l'habitude de prendre pour Ifis. Cependant, le genre de fa coëffure, & le peu d'attributs dont elle est ornée, pourroient faire naître des doutes fur une dénomination auffi vague, qu'on donne fans trop d'examen à plusieurs Statues, dont on ignore l'objet, & dans lefquelles on croit trouver quelque rapport avec cette Divinité. Je crois qu'on pourroit regarder ce Bufte comme celui d'une Prêtreffe d'Ifis; car la bande qu'il a derrière le dos, & qu'on trouve fur le plus grand nombre des Figures Egyptiennes, ne porte aucune prière ni aucune invocation, ou, pour parler plus jufte, rien de ce qu'on y voit écrit pour l'ordinaire. Ces fortes de morceaux offrent prefque toujours des difficultés faciles à remarquer, & qu'il eft impoffible de réfoudre. L'on doit donc fe contenter de dire que la tête eft d'un bon goût de travail que les épaules & le commencement de la gaîne ne préfentent aucune idée de nature, & de connoiffance dans les Arts; que cette gaîne ne paroît pas avoir été plus allongée, ni jointe à aucune autre matière. Du moins dans les marbres travaillés en Egypte, & compofés de plufieurs morceaux de même nature, j'ai remarqué

que les pièces s'emboîtoient & s'enchevêtroient l'une dans l'autre, fans être coupées parallelement comme dans ce morceau; nous en avons un exemple frappant dans une très-belle Figure de pierre de Touche raccordée de toute antiquité, avec une gaîne de marbre verd. Ce Monument eft aujourd'hui dans le Cabinet du Roi, il a été donné par feu M. de Boze, qui le tenoit de fon ami M. Foucaud.

Le Buste de cette Planche eft d'un porphire gris, tirant fur le verd, & de la plus grande dureté. Il a trois pouces quatre lignes de hauteur, & vingt lignes de largeur fur la bafe.

Nos. III. & IV.

Ce petit Dieu Cynocéphale, c'eft-à-dire, à Tête de Chien, eft placé fur une efpèce d'ornement compofé de feuillages. Malgré l'ufage où l'on eft d'admettre le Lotus fur tous les Monumens Egyptiens, on ne peut reconnoître ici cette plante. Mais cette Statue présente encore plufieurs fingularités; fes attributs ne font qu'un amas d'énigmes. Le petit coffre quarré qu'elle porte fur fon dos, le panier qu'elle tient à la main, ne peuvent s'expliquer que par des conjectures. On diroit, fi on vouloit s'y livrer, qu'elle eft l'image d'une Divinité étrangère à l'Egypte, ou connue dans ce Royaume par fes voyages, & qu'elle étoit invoquée par les Egyptiens lorfqu'ils fe transportoient d'un pays en un autre. En admettant cette fuppofition, elle auroit dû être difpofée pour fervir d'Amulette, mais elle n'a jamais été destinée à cet ufage. Cependant, comme la draperie que l'on voit fur la Figure, eft relevée, & découvre les parties inférieures, à peu-près comme on les voit dans les Simulacres de Priape, ne pourroit-on pas la prendre pour Ofiris, quoiqu'elle diffère beaucoup de la Defcription que Plutarque en a donnée dans fon Traité d'Ifis & d'Osiris ?

III.

I.

II.

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