pofition, & qui peut nous fournir des conjectures heureufes fur l'objet de ce Monument. En effet, elle prouve au moins que la Divinité qui parcourt les airs fur fon char, n'eft point Pallas, ni Bellone; mais Minerve, &, felon les apparences, Minerve d'Athènes. En la voyant ainfi armée contre fon ordinaire, on pourroit croire qu'un très-vif intérêt l'anime, & qu'elle prend une très-grande part à l'action qu'on a voulu représenter. Cette idée conduiroit à une explication heureuse, & feroit imaginer que l'Artiste avoit en vûe dans cette composition, l'évenement le plus célèbre de la Grèce. Lorfque Xerxès vint avec une armée innombrable attaquer les Grecs parterre & par mer; Athènes & la Grèce entière furent redevables de leur falut à l'esprit & au courage de Thémistocle; mais ce grand homme fut obligé de recourir à la rufe, pour engager les Athéniens à s'embarquer en abondonnant leur Ville. Le Dragon de Minerve disparut, les Oblations demeurèrent entières, les Prêtres même dirent que la Déeffe avoit quitté la Ville, & qu'elle montroit au Peuple le chemin de la mer. ftocle. Ce récit de Plutarque ne paroît-il pas convenir au bas- Vie de Themirelief dont il eft queftion? Aucune compofition de l'Art ne pourroit mieux rendre ce fait important, dont la fuperftition avoit tourné toutes les circonftances en certitude. En effet, on voit Minerve qui part, & qui semble indiquer de la main la route que doivent tenir les Athéniens. La Chouette, elle-même, marque par la place qu'elle occupe, fon confentement au départ. Enfin, fi on ne veut point admettre cette conjecture, du moins on ne peut s'empêcher de regarder ce Monument comme purement Grec. Tout concourt à le prouver; la noblesse & l'élégance de la Figure principale, & toutes les autres parties de la compofition. D'ailleurs, aucune autre Nation n'auroit été capable d'une expreffion fi jufte & fi grande. La totalité de ce bas-relief eft de fept pouces, neuf lignes. |