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dans fa longueur ; fa hauteur eft de cinq pouces, deux lignes,

No. II.

LES têtes des Rois ou des Princes d'Arménie font rares à trouver, même fur les Médailles. Quelque médiocre autorité que puiffe fournir une pierre gravée, la Thiare me paroît faire ici une exception en faveur de. celle que je préfente fous ce N°. car on fçait non-feulement que cette coëffure étoit ordinaire à ces Princes mais qu'elle leur a toujours été particulière: je crois donc pouvoir regarder cette gravûre comme le portrait d'un jeune Prince d'Arménie. J'ajoûterai encore qu'il ne me. paroît pas que cette tête ait été rapportée dans aucun Recueil, même de Médailles. L'hiftoire de ce Pays eft très-peu connue. Ainfi, tout ce qui peut y avoir rapport me femble intéreffant; & j'ai inféré ce petit Monument. d'autant plus volontiers dans cet Ouvrage,qu'il appartient au Roi,que la gravûre Grecque en eft admirable,& Grenat Syrien taillé en cabochon ne peut être plus parfait. que le Je n'entre point dans le détail de la Thiare & de fes: ornemens. Les Rois d'Arménie réuniffoient le Pontificat. à la Couronne. Voyez ce qu'en ont dit Spanheim, Bayer, &c.

PLANCHE XLIII.

N. I.

CETTE Agathe eft ronde, & imite l'efpèce de pierres fine, connue fous le nom d'Eil-de-Chat. Une portion. mate & circulaire, de couleur blanche, occupe environ la moitié de fon efpace en rempliffant le milieu, & laisse. les bords d'une couleur grife. C'est une fingularité qui feroit recherchée par les Amateurs de l'Hiftoire Naturelle,: flattés de découvrir toutes les variétés de la Nature. Cette. pierre qui paroît à peine gravée, en la regardant même.

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d'affez près, offre une composition très-bien rendue par un des plus habiles Artiftes Grecs. Elle eft recommandable, non-feulement par la légèreté & la précision, mais encore par la rareté du sujet. En effet, je ne l'ai vû portée dans aucun Recueil de gravûres & de pâtes, ni fur aucune pierre Grecque ou Romaine, originale ou copie; ce qui eft d'autant plus furprenant,que les Anciens, comme je l'ai observé plusieurs fois, ne faifoient aucune difficulté de répéter les mêmes fujets, & fur-tout leurs belles compofitions. Il eft vrai que le revers d'un grand nombre de Médailles préfente ce fujer. On voit fur cette pierre un Héros dans une attitude fière, & conduifant le char de Cérès, attelé de deux Serpens aîlés. Il eft traité à la Grecque, c'eft-à-dire, nud & cafqué. Mais la nobleffe & l'élégance qui l'accompagnent, caractérisent. encore plus cette fçavante Nation.

Paufanias parle en plufieurs endroits, de Triptolême. fils de Cérès, qui apprit aux hommes l'Art de cultiver la terre. Mais tout ce qu'il en dit ne peut convenir à l'explication de cette pierre. Il rapporte dans un autre article une hiftoire qui pourroit plutôt nous donner quelques éclairciffemens.

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Eumélus, dit-il, originaire d'Achaye, fut le premier

qui fe fit un établissement confidérable à Patras, autre- Acheye, p. 1of. fois Aroë. Il régna fur le peu d'habitans qui s'y trouvè- (1.7.c.18.p.568.)

» rent. Triptolême, qui arrivoit d'Afrique, lui enfeigna

la manière de femer le bled, & de bâtir des Villes. La première qu'il conftruifit, fut appellée Aroë, du nom même les Grecs donnent à la culture des terres. que Antheas, fils de ce Prince, s'avifa d'attacher des Dragons au Char de Triptolême tandis qu'il dormoit, & de courir le Pays en femant du bled. Mais ce jeune homme imprudent, tomba malheureusement & fe tua. Eumélus » & Triptolême, pour honorer fa mémoire, bâtirent à » frais communs une Ville qu'ils nommèrent Anthée. »

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On pourroit croire que cette gravûre a été composée pour rappeller ce trifte événement. Dans cette fuppofition, , je dirois que le Héros parcourt les plaines de Rharus (a); que la Figure affife au-bas de la pierre, défigne le fleuve Céphife, que Paufanias dit être plus rapide aux Attic. cap. 38. environs d'Eleufis que par-tout ailleurs. Quoi qu'il en foit, cette Figure de fleuve eft belle, mais elle est moins bien exécutée que les autres parties de la pierre, c'est-àdire, que le travail en eft un peu négligé,

pag. 92.

No. II.

Tous les Monumens qui nous rappellent l'élégance & la noble fimplicité des Grecs, doivent être rapportés avec foin pour les progrès des Arts, & l'inftruction des Artiftes. Dans cette vue, j'ai cru ne devoir point négliger ce morceau, qui par lui-même eft d'une grande beauté. On y voit une Femme fortant du bain; le Graveur n'a pas craint de la repréfenter abfolument droite, fans autre balancement que celui d'une attitude simple & tranquille. Sûr de plaire par la fupériorité de fon talent, & par la parfaite imitation de la Nature, ce grand homme n'a pas même cherché à éviter la pofition du rétable, qui fe trouve parallèle avec le trait de la Figure. Un petit Vase de la plus belle forme, pofé fans aucune affectation pour le befoin de la Figure, lui a fuffi pour former une compofition d'autant plus complette, qu'elle eft fondée fur la Nature dont elle exprime toute la fimplicité & la pureté. Je ne prétends point offenfer ceux qui s'écartent de cette noble élégance, mais je les exhorte à croire que tout leur mouvement & leur étalage, n'eft en général qu'un faux brillant qui fatisfait leur pareffe, & colore fouvent leur ignorance.

(a) To medior To P'ueior. Campi | ques-uns, père de Triptolème. Voyez Rharii. Ce Rharus étoit, felon quel- Paufan. ibid. pag. 93.

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