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genres, & principalement ceux qui peuvent fervir à la connoiffance de l'Hiftoire Naturelle.

PLANCHE XLV.

N. I.

LE tour & la position de ce Faune ne peuvent être plus agréables. Il eft dans l'attitude de marcher, & fon action n'eft pas douteufe. Il tient dans fon bras droit un Enfant qui s'appuye fur fes épaules, & fa main gauche fermée, laiffe une ouverture dans laquelle étoit placé fon Pedum, ou peut-être quelque autre chofe capable d'amufer l'Enfant, qu'on peut prendre, avec affez de vraisemblance, pour le jeune Bacchus. Il faut cependant convenir que les Grecs, plus fages dans la repréfentation de leurs Divinités, n'ont pas ordinairement traité ces demi-Dieux, avec la gayeté & la liberté qui paroiffent avoir été plus du goût des Romains.

Cette Figure eft d'argent, & haute d'un peu moins d'un

pouce.

N. II.

CETTE Diane a peut-être encore plus d'attraits, de tour & de fineffe, que le Faune dont elle eft exactement le Pendant. Elle préfente une très-grande fingularité que je n'ai remarquée fur aucun Monument antique, & qui me femble n'avoir point été indiquée par aucun Auteur ancien; c'eft le Croiffant de la Lune, très-diftin&t, & d'une proportion affez forte par rapport à la Figure. Elle porte ce Croiffant de la main droite, tandis qu'elle relève fon habillement de la gauche. Je ne balance point à mettre cette Figure & la précédente, au nombre des Antiquités Grecques; quoique, felon la règle générale, on donne communément aux Grecs les Figures nues ; &

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celles qui font habillées, aux Romains. Paufanias nous décrit plufieurs Figures des plus grands Maîtres de la Grèce, & il en parle comme étant vêtues. D'ailleurs, on fçait que les Artiftes Grecs, dont l'Italie étoit remplie, fur-tout depuis le règne d'Augufte, fe conformoient dans leurs Ouvrages au goût des Romains pour lesquels ils travailloient. Ainfi je regarde cette Diane & ce Faune comme Grecs, ou plutôt d'après des Ouvrages Grecs. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'on ne peut rien voir de plus agréable, ni de mieux compofé. Peut-être a-t-on eu deffein de conferver, par ces deux Simulacres, le fouvenir de deux Monumens plus confidérables, & dignes par leur beauté dans l'Art, d'être copiés. On aura voulu en rappeller la mémoire à ceux qui avoient admiré ces Originaux, ou en donner une idée aux autres qui n'avoient pû les voir dans les Temples, ou dans les autres lieux dont ils faifoient l'ornement.

Ce morceau d'argent n'a pas un pouce de hauteur.

No. III.

CE Dieu des Jardins plus modeste que fes Statues ne le font ordinairement, eft couvert d'un manteau. Le mauvais goût du travail, moins que le détail de la parure m'engage à le donner aux Romains. Ce que j'ai obfervé de plus fingulier dans cette Figure, c'eft la tête qui a tout le caractère de Jupiter. J'en ai une autre pareille, mais plus obfcêne, haute de deux pouces, huit lignes, qui eft dans la même position, & dont la tête a le même caractère. Les trois morceaux qui rempliffent cette Planche, ont été trouvés à Herculanum, & faifoient, fans doute, l'ornement d'un Laraire. Nous ne devons peut-être leur confervation qu'à la médiocrité de leur Volume.

Celui-ci eft de même matière, & de même hauteur que précédens,

les

PLANCHE XLVI.

No. I.

Illuftrium ima- FABER, qui nous a donné les portraits des Hommes gines, in 4°. 1606. Illuftres du Cabinet de Fulvius-Urfinus, rapporte une tête d'Anacréon. Tab. Ix. qui ne diffère point de celle que j'ai fait graver fous ce No. Fulvius-Urfinus convient que fon deffein a été pris d'après une Médaille d'argent, & cite une Cornaline; par conféquent il n'a point connu la pierre dont je parle. Elle eft gravée en creux fur une Sardoine Onice de deux couleurs. M. Baudelot, qui a traduit cet Ouvrage de Faber pour l'ufage de feue Madame; Traduction dont on a tiré fort peu d'Exemplaires, dit: La tête de ce Poëte (Anacréon) un des neuf Lyri» ques célèbres, eft prise d'une monnoye de moyen bron

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Portraits d'Hommes & de Femmes Illuftres du Recueil de Fulvius- » Urfinus.Paris, Cor. 1710. in 4°.

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ze. Ceux de l'Ifle de Teïos l'ont fait battre à l'hon» neur de leur Compatriote. D'un côté, est le Portrait d'Anacréon, couronné de Laurier, avec fon nom; & de l'autre côté, celui des Teïens, Peuple de l'Ifle, d'où il étoit, comme le dit Horace, avec le nom & le visage de Bathylle, fi célébré par ce Poëte. »

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Ces paroles conviennent à la tête deffinée dans cette Planche, & fervent à l'expliquer.

Au nom d'Anacréon, on eft tenté de fe répandre en éloges fur le mérite de ce Poëte aimable, dont les Poëfies feront dans tous les fiècles les délices des ames tendres, & l'admiration des hommes de goût, qui connoiffent le prix d'une noble & élégante fimplicité. Sans garantir l'autenticité du Portrait de ce grand homme, je vais l'examiner du côté de l'Art. Les quatre Lettres qui forment le commencement du nom, ne font, ni de la plus grande beauté, ni difpofées à la Grecque. Elles me font un peu fufpectes, & je ne les crois pas du temps de la grayûre. Si cette pierre a été autrefois copiée par les Ro

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