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fort éloigné de la forme fphérique. Moins je fuis en état de donner des éclairciffemens fur cette Amulette plus je fuis empreffé de la publier. Des perfonnes plus fçavantes nous apprendront peut-être l'intention des Ouvriers & l'objet de ces fortes de monumens Egyptiens.. J'en ai plufieurs entiérement femblables à celui-ci, & qui ne diffèrent entre-eux que par les proportions. J'ai choifi celui qui m'a paru le moins altéré il est percé pour être fufpendu au col.

La matière est la même que celle des deux autres Amulettes. Sa hauteur eft de quatorze lignes, & fa largeur de

dix.

N. IV.

CE Prêtre représenté ici de profil & de face, eft dans l'attitude de marcher. Ses mains fermées portoient autrefois quelques ornemens, dont il eft impoffible de conjecturer aujourd'hui la nature & l'efpèce. Il paroît semblable à ces Figures représentées dans les Proceffions par des gravures en creux, qui tenoient lieu de bas-reliefs aux Egyptiens. Ils employoient ces fortes de gravures pour donner à leurs monumens une plus grande durée; & ces procédés prouvent en même-temps la longue expérience que ces Peuples avoient dans la pratique des Arts. Le Prêtre dont il eft ici queftion, a les épaules ornées, & les cuiffes couvertes, depuis la ceinture jufqu'aux genoux d'une étoffe rayée; du refte il eft absolument nud. Il porte au menton la plante Perfea; on la voit diftinctement attachée au bonnet, ainfi que la parure, dont les épaules font chargées. Le bonnet prend exactement toute la tête, depuis les fourcils jufqu'au-deffous des oreilles qu'il laiffe découvertes. Cette coeffure eft très-fingulière par la forme. Son extrémité fur le haut de la tête eft coupée dans toute fa largeur par une rénure large d'environ deux lignes, & plus grande dans le

centre

centre que vers les extrémités. Elle fervoit fans doute à placer des ornemens qui fe font perdus, & que l'on changeoit apparemment felon l'objet des cérémonies Religieufes; car il ne paroît pas qu'il y ait jamais rien eu de foudé, ni de folidement attaché à cette rénure; cependant elle n'a point été faite sans deffein, & ma conjecture fur fon usage eft d'autant plus vraisemblable, que l'on voit des bonnets fort élevés, & des coeffures d'une affez grande variété dans les gravures qui représentent des Proceffions.

J'observe en finiffant, que la tête, le corps & les bras de cette Figure ont plus de fentiment de chair, plus de fçavoir & de juftesse pour l'expreffion des muscles, que

n'en ai vû dans aucune autre Figure Egyptienne de cette espèce. Cette remarque me porte à croire que dans le temps de fa fabrique, les Grecs qui devoient la connoiffance des Arts aux Egyptiens, commençoient à leur rendre les mêmes fecours qu'ils en avoient reçus quelques fiecles auparavant. Les Artiftes Grecs venoient en Egypte exercer leurs talens, ainsi que les Artistes Egyptiens pouvoient être venus autrefois travailler dans la Grèce.

Je n'ai garde de garantir ce dernier fait; car les hommes de cette Nation se transplantoient difficilement, & je croirois plutôt que les Grecs ont acheté dans ces pre

miers temps des Figures Egyptiennes pour les porter dans

leur Pays, ou qu'ils les ont copiées de mémoire, après les avoir adorées en Egypte.

Ce Simulacre de Bronze eft de la plus parfaite confervation. Il eft porté fur une Plinte du même jet de fonte. Cette Plinte a trois lignes de hauteur, quatre pouces de largeur. La hauteur totale de la Figure eft d'environ neuf pouces.

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PLANCHE IV.

N. I.

HARPOCRATE est une des Divinités Egyptiennes qu'on trouve le plus communément, & je n'aurois pas fait graver celui-ci fans la fingularité qu'il préfente. Il eft d'une pierre grife, tirant fur le noir, de l'efpèce dont on se fert pour repaffer les rafoirs. Le grain en eft donc fin, fans être d'une grande dureté. L'exacte nudité de la Figure & la manière dont elle eft coeffée m'ont engagé la faire deffiner fous trois afpects. Le bonnet fur-tout mérite une attention particulière, non-feulement parce qu'il n'eft pas ordinaire dans les Figures Egyptiennes, mais encore parce qu'il reffemble à quelques coeffures qu'on trouve fur les monumens Etrufques, ainfi qu'on pourra s'en convaincre par l'examen de ceux dont je ferai mention plus bas. Malgré ce rapport apparent, je ne crains pas d'affûrer que cette Figure eft Egyptienne. La pofition, le Flocon de cheveux fur l'oreille droite, & le goût du deffein, tout confirme ce fentiment. Du refte, ce monument n'eft orné d'aucun Hieroglyphe, & le travail en eft affez groffier.

Sa hauteur eft de quatre pouces. Sa bafe a deux pouces de longueur fur quatorze lignes de largeur.

No. II.

EN examinant les reftes d'une Mumie fort délabrée, je trouvai cette pièce d'or au milieu des bandelettes qui couvroient l'eftomach. Je la pris d'abord pour un de ces ornemens précieux qui excitent l'avidité des Arabes & caufent la ruine des Mumies. Je ne vis qu'une feuille légère de la grandeur dont elle eft gravée dans cette Planche. Les côtes ou les fibres marquées en creux d'un côté, font en relief de l'autre, & paroiffent formées par

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