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dans les mots, ΙΕΡΩΜΝΑΜΩΝ, ΠΡΟΦΗΤΑΣ, ΑΓΕ ΜΟΝΑ, ΒΟΥΛΑΣ, ΔΑΜΟΥ, &c.

BAZIAETE, le Roi. Dans les plus anciens temps les Rois étoient Miniftres ou Pontifes de la Religion. Lorfque la Royauté fut abolie à Athènes, on donna le titre de Roi, BAZIAEYE, à un des Archontes qui devoit représenter les anciens Rois dans certaines fonctions religieufes. A Rome, après l'expulfion des Rois, on inftitua le Rex Sacrificulus pour le même miniftère. Lorsque les Empereurs Romains eurent élevé la puiffance Monarchique fur les ruines de la République, ils réunirent en leur perfonne le Sacerdoce & l'Empire. Nous voyons que fous les premiers Empereurs, quelques Princes de Mém. Académ. l'Orient, tels que les Pontifes Princes d'Olba en Cili- Tom. XXI. pag. cie, avoient confervé l'autorité & l'exercice des deux Puiffances. Dans les Villes Grecques, dont le Gouverment étoit Démocratique, les fonctions du Roi, BAΣIAETE, avoient rapport à la Religion. Outre cet exemple conftaté par le Marbre de Calcédoine, nous en trou- Pl. LXV1. jusqu'à verons plusieurs autres fur les Marbres de Cyzique.

421.

LXXI.

Scholiaft. Ariftoph.inμpop. Mém. Académ.

Tom. III.

&

fuiv.

P. 208.

ΙΕΡΩΜΝΑΜΩΝ. L'Hieromnemon étoit un Miniftre facré. Il étoit obligé d'apprendre & de rédiger par écrit tout ce qui regardoit les cérémonies & le culte de la Religion; il avoit infpection fur les dépenfes qui fe faifoient pour les Sacrifices; il étoit nommé Greffier facré, Les Villes de la Grèce députoient les Hieromnèmons aux Affemblées des Amphictyons; on les tiroit au fort; ils convoquoient l'Affemblée, y préfidoient, & leur nom étoit écrit à la tête des Decrets: ils jugeoient les contef- Murat. Infcript. tations qui s'élevoient au fujet des limites des Terres fa- Pag. DXcVIII. crées. Quelques Colonies Grecques confervèrent le nom & la dignité d'Hieromnèmon. Dans un Décret de Byzance, rapporté par Demoftthène, on lit E' ieguvduovos Demofth, pro Ε'πὶ ἱερομνάμονος BooToexw, fous Hieromnèmon Bofporichus. Un fecond De- Corona. cret de cette Ville, qu'on trouve dans Polybe, com

Polyb. L. IV.

Chishull. Ant. Aliat. pag. 90.

Pag. 92.

nence par ces mots: Επὶ Κώθωνος ἱερομνημονῶντος ἐν Βυζαντίῳ, Cothon étant Hieromnèmon à Byzance. Ces Decrets prouvent que l'Hieromnèmon étoit alors Eponyme à Byzance, & que l'on y comptoit les années par la fuite de ces Officiers. Notre Marbre nous apprend que la même dignité étoit établie à Calcédoine; il paroît que fes fonctions regardoient la Religion, puifque l'Hieromnèmon y eft placé entre le Roi & le Prophète.

ПРО нТАΣ, le Prophète, étoit un Miniftre chargé d'interpréter, & principalement de rédiger par écrit les Mém. Académ. Oracles des Dieux. Les Prophètes les plus célèbres Tom. III. p. 184. étoient ceux de Delphes; on les élifoit au fort, & cette dignité étoit affectée aux principaux habitans de la Ville. On leur adrefsoit les demandes que l'on vouloit faire au Dieu; ils conduifoient la Pythie au Trépied, recevoient la réponse, l'arrangoient pour la faire mettre en vers par les Poëtes. Des Marbres de Milet prouvent qu'un Prophète étoit attaché au Temple d'Apollon Didyméen. ΠΡΟΦΗΤΕΥΟΝΤΟΣ ΑΝΤΙΠΑΤΡΟΥ; ΠΡΟΦΗΤΕΥΟΝΤΟΣ ΒΑΒΩΝΟΣ. Nous voyons par une Gruter. p. ccc. Infcription, qu'il y avoit à Rome un Prophète du Temple de Sérapis. Calcédoine, fuivant notre Marbre avoit auffi un Prophète attaché à un Temple de la Lucian in Pfeu- Ville. Apollon avoit à Calcédoine un Temple très-ancien; ce Dieu eft fouvent représenté fur les Médailles de la Ville: on le voit fur quelques-unes, enlevé dans les airs fur un Cygne; fur d'autres, font repréfentés un Autel & un Trépied, avec le Serpent, la Lyre, qui font différens Symboles ou attributs d'Apollon. Le Prophète, dont le nom fe lit fur le Marbre, devoit être attaché au Temple d'Apollon, & recevoir les Oracles du Dieu, qui font défignés par le Trépied, gravé fur les Médailles.

XIV. N°. 2.

dom.

Cic. Liv. III. de Legib.

NOMOØYAAKEΣ, les Nomophylaces. Cicéron louoit la fage Police des Grecs, qui avoit établi pour la garde

des Loix, LEGUM CUSTODIAM, des Officiers qu'ils appelloient ΝΟΜΟΦΥΛΑΚΕΣ, & qui étoient chargés de veiller à l'éxécution des Loix. Les Hellanodices, les Paufanias, Eliac. Juges des Jeux Olympiques, étoient obligés d'apprendre lib. i. de ces Officiers, avant la célébration des Jeux, tout ce qui devoit y être obfervé. Les Nomophylaces confervoient les Loix dans des Dépôts, qui étoient ordinairement renfermés dans l'enceinte des Temples. Les Colonies Grecques ne manquèrent pas d'observer un établissement auffi fage. A Corcyre, les Nomophylaces, outre la garde des Loix, avoient infpection fur l'emploi des deniers tant facrés que publics: TA IEPA KAI AHMOZIA XPHMATA. Calcédoine, qui étoit auffi une Colonie Dorienne, avoit établi les mêmes Officiers, & probablement pour des fonctions femblables.

Murator. Infcript.

Ariftot. Polit.

Pag. DCCXXXVII.

Hefychius.

Iliad. L. xxiv. V. 347.

Ariftot. Polit. L.

III. cap. 14.

ΑΙΣΙΜΝΩΝΤΕΣ, le verbe Αισυμνάω, fignifioit dans les anciens temps régner, gouverner. Lorsqu'on élifoit Hefychius. un Prince pour gouverner une Ville, on l'appelloit, Aefymnète, ou Tyran, εκάλουν Αισυμνήτην ἢ τύραννον, parce que le Prince rendoit la Juftice, & la faifoit obferver, τὰ αίσια, ὁ ἔτι, τὰ δικαῖα νέμξ ου τηρεῖ; d'ou il étoit 8 appellé Αισυμνήτης ου Αισυμνητήρ. Homère fait mention de l'Aefymnète. Ce Souverain Magistrat, créé par élection, étoit à vie, ou feulement pour un temps. Un Marbre de Téos en Ionie, d'une grande Antiquité, prouve que cette Ville étoit gouvernée par un Aefymnète, & qu'il commandoit dans la Ville & dans fon territoire : ΑΙΣΥΜΝΩΙ ΕΝ ΤΕΩΙ Η ΓΗΙ ΤΗΙ ΤHIHI. Dans la fuite des temps on donna le nom d'Aefymnètes aux Préfidens des Jeux publics ou à leurs Miniftres, A'ouμviloy οἱ τοῦ Αἰγῶνος προετῶτες ἢ ὑπηρέται. La ville de Calcedoine, fuivant le Marbre, étoit gouvernée par un Sénat, mais elle avoit fix Magiftrats Souverains appellés Aefymnètes, qui changeoient tous les mois. Les Aefymnètes du mois Dionyfius, dans une Affemblée publique,

Aatic. pag. 98.

Chishull. Ant.

Planch. LIX. LXV.

LXXI.

19. Edit. an. 1696.

Hift. Acad. Tom.
XVIII. p. 147.

fuiv.

& après un Sacrifice folemnel, défigné par l'Autel qui eft gravé au-deffus de l'Infcription, couronnèrent Chef du Sénat Dionyfius, fils de Dionyfius.

MHNA AIONYΣION, le mois Dionyfius. Les Monumens qui donnent les noms de quelques mois des années civiles des anciens Peuples, font fingulièrement précieux. On trouvera dans ce Recueil fur les Marbres LXVII.LXIX.LXX. de Cyzique, les noms & la fuite de huit ou neuf mois de l'année, qui étoient d'usage en cette Ville. Il eft conftant, felon les plus Sçavans Chronologiftes, que l'année BiNoris de anno Ma- thynienne, comme l'année des Grecs de la Province cedon. Diff. 1. p. d'Afie, commençoit à l'équinoxe d'Automne, & qu'elle étoit anciennement compofée de mois Lunaires. Le pre& mier mois de cette année s'appelloit HPAIOZ, Hèraus; le fecond, EPMAIOZ, Hermaus; le troisième, MHTPQ02, Mètrous; le quatrième, AIONYEIOZ, Dionyfius, &c. Les Bithyniens, par le Teftament du dernier Nicomède, paffèrent fous la domination Romaine, l'an 680. de Rome, 74. avant J. C. Ces Peuples admirent dans la fuite l'année Solaire fixe, équivalente à l'année Julienne, en confervant les anciens noms des Hemerol. MS. è mois Lunaires. On trouve que dans cette nouvelle ford'année le mois Hèraus de 31 jours commençoit le 23 de Septembre ; le mois Hermaus de 30 jours commençoit le 24 Octobre; le mois Mètrois de 31 jours, le 23 Novembre; le mois Dionyfius de 31 jours, le 24 Décembre; le mois Hèraclius de 28, & dans les années Prolem. Alma- Biffextiles de 29 jours, le 24 de Janvier, &c. Ptolémée geft. lib. VII. c. 3. rapporte une obfervation Aftronomique, faite en Bithynie le 7 du mois Mètrous de la douzième année de Domitien, qui répondoit au 29 de Novembre de l'an 92 de J. C. Cette obfervation prouve que l'année Solaire étoit établie en Bithynie fous le règne de Domitien, puifque le 7 de Mètrous de l'année Bithynienne fixe, étoit le 29 de Novembre Julien. On ne doit pas croire que

Biblioth. Laurent.

Medic.

me

le

le mois Bithynien Dionyfius concourût avec le mois Lenaon des Grecs Afiatiques, quoique l'un & l'autre

fuffent relatifs aux Fêtes de Bacchus ; le mois Dionyfius Hemerol. Laucommençoit le 24 Décembre; le mois Lenaon le 24 rent. Medic. de Janvier. Comme le Marbre de Calcédoine ne préfente ni noms, ni ufages des Romains, & qu'il donne le nom & le titre de la très-ancienne Magiftrature de PAefymnète; je pense que l'Inscription doit être antérieure à la domination Romaine en Bithynie.

I. P. 394.

ATEMONA BOYAAZ, Chef du Sénat. On choififfoit dans les Villes Grecques un Citoyen distingué pour le mettre à la tête du Sénat, & nous voyons que cette dignité étoit quelquefois à vie. Un Marcus Aurelius Dia- Spon. Voy. Tom. dochus fut Boularque, ou Chef du Sénat à Thyatires pendant fa vie, ΔΙΑ ΒΙΟΥ ΒΟΥΛΑΡΧΟΝ. Jignore fi le Chef du Sénat à Calcédoine étoit à vie, s'il changeoit tous les ans, ou tous les mois. Comme le Chef & les principaux Sénateurs, nommés fur le Marbre, étoient choifis de différentes Tribus, je croirois qu'ils changeoient tous les ans, comme les Archontes à Athènes ; & peut-être tous les mois, comme les Prytanes à Athènes & à Cyzique.

que

ΠΟΛΗΤΗΑΣ, ΚΑΛΛΙΧΟΡΕΑΤ ; ΙΠΟΠΩΝΗΑΣ ; ΤΡΙΑΣΠΙΛΟΣ, ΣΕΠΡΟ... ΑΤΘΙΔΟΣ, ce font les noms de fix Tribus du Peuple de Calcédoine. On sçait le Peuple Athénien fut partagé d'abord en quatre, enfuite en dix Tribus, & que le nombre des Tribus fut porté à douze, & même à treize, & que tous les ans chaque Tribu avoit la Prytanie, ou le gouvernement pendant un certain nombre de jours. Nous verrons dans la fuite de ce Recueil, que le Peuple de Cyzique fut partagé en plufieurs Tribus. Hérodote fait mention de la Tribu Afiade de Sardes. On trouve fur les Marbres la onzième Tribu QYAH IA d'Ancyre en Galatie, Le Peuple de la ville de Nicomédie en Bithynie étoit aussi

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par

Herodot. L. iv.

Murator. Page

DLXIX, No. 3.

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