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582.

622.

Corn. Nep. in

Alcibiad. c. 7.

Tit. Liv. Lib. XXXVIII. c. 39. Tacit. Annal. L.

I. C. 47.

Afie, fous la conduite de Clévas & de Malaüs, & fonda Strab. ibid. pag. la ville de Cume, xтíσα Thν Kúμny; cette Ville devint Strab. ibid. pag. très-considérable, & comme la première, oxedov μntesis, de toutes les villes Eoliennes. Elle étoit fi importante, que l'on fit un crime à Alcibiade de ne l'avoir pas enlevée au Roi de Perfe. Les Romains, après la défaite d'Antiochus le Grand, Roi de Syrie, la traitèrent favorablement, & lui accordèrent l'exemption des Tributs, immunitatem. La Ville ayant été renverfée avec plufieurs Villes de l'Afie fous l'Empire de Tibère, elle fut rétablie comme les autres Villes, par la munificence du Prince ; la ville de Rome fit à cette occafion ériger un Monument à la gloire de l'Empereur, & frapper des Médailles avec cette Infcription: CIVITATIBUS ASIE Marmo di Poz- RESTITUTIS. La Statue de la ville de Cume, Cyme, zuoli da Ant. Bu- étoit placée fur le Monument avec les Statues des autres Villes. Cume, fous la domination Romaine, fut toujours confidérable après la divifion des Provinces faite du Notit. Hierocl. temps de Dioclétien, elle fut comprise dans la Province Edit. Weffeling. d'Afie, fous la Métropole d'Ephèfe, & a eu une fuite Le Quien Oriens d'Evêques qu'on peut voir dans l'Oriens Chriftinianus; cette Ville dans la fuite des temps a été ruinée. M. Peyffonnel croit l'ancienne Cume n'eft plus qu'un village que fitué au-deffus de Phocia, appellé Namourt; c'eft de ce village qu'a été enlevée cette belle Infcription, dont on effaye de donner l'explication. La ville de Cume a été la patrie du Poëte Héfiode, & de l'Hiftorien Ephore. Nous allons voir qu'elle parloit encore le dialecte Eolien fous le règne d'Auguste, plus de onze cens ans après sa fondation.

lifon.

P. 661.

Christian. T. 1.

Strabon, L. XIII. P. 622.

Les Eoliens occupoient dans les premiers temps la Theffalie, la Locride & la Bootie; une partie de ces Peuples paffa dans le Péloponnèse avec Pélops, & s'établit dans la Laconie. Les Héraclides, environ quatrevingts ans après la prife de Troye, rentrèrent dans le

Péloponnèfe, & chaffèrent les Pélopides; alors les Eoliens établis dans la Laconie, furent obligés de céder le pays aux Doriens qui avoient fuivi les Héraclides; & après quelques courfes, ils paffèrent dans l'Afie mineure, y fondèrent & occupèrent plufieurs Villes dans le continent & dans l'Ifle de Lesbos, donnèrent le nom d'Eolie au Pays. Cet établissement précéda de quatre gé- Strab. ibid. pag. nérations le paffage de la Colonie Ionienne en Afie, qui 582. arriva, fuivant la Chronique de Paros, environ l'an 1100 avant l'Ere Chrétienne. Les Eoliens établirent dans leurs Part. II. pag. 39. Colonies de l'Afie l'ufage de leur Dialecte; peu différent du Dialecte des Doriens, qui après les Eoliens occupèrent la Laconie & l'Argolide, & envoyerent des Colonies en Afie, en Libye, en Sicile & en d'autres contrées de l'Europe.

La Colonie de Cume fuivit de quelque temps l'établissement des autres Colonies Eoliennes, qui paffèrent en Afie fous la conduite de Penthile fils d'Orefte; dans une longue fuite de fiècles cette Ville conferva fa Langue primitive.

Je paffe aux Notes Grammaticales. On lit fur le Marbre les mots : ΚΤΙΣΤΑΝ, ΕΥΕΡΓΕΤΑΝ, lig. 7; AAMON, lig. 9; TAN, lig. 10; TYXAN, lig. 14; KTIETA, lig. 16; EXHN, lig. 28; KAAHN, lig. 29; ΠΑΝΤΕΣΣΙ ΑΓΩΝΕΣΣΙ, lig. 30; ΚΑΤΕΥΧΑΝ, lig. 31; KATTAAE, pour KATATĀ▲E, lig. 31 & 46 ; BAAANHON, lig. 40; & autres qui étoient communs aux Eoliens & aux Doriens.

L'Infcription contient des expreffions propres aux Eoliens : ΚΑΤΕΙΡΩΝ, lig. 6, pour ΚΑΘΙΕΡΟΥΝ; ΠΡΟΑΓΡΗΜΜΕΝΩ pour ΠΡΟΗΓΕΡΜΕΝΩ, & par métathère, ΠΡΟΗΓΡΗΜΕΝΩ; ΠΡΟΣΟΝΥΜΑΣΔΕΣΘΑΙ, lig. 8, pour ΠΡΟΣΟΝΟΜΑΖΕΣΘΑΙ ; ΕΙΚΟΝΑΣΤΕ ΧΡΥΣΙΑΙΣ, lig. 8, pour ΧΡΥΣΙΑΣ; ΚΑΤΕΙΡΩΣΙΟΣ, lig. 16, pour ΚΑΘΙΕΡΩΣΙΟΣ; ΑΠΥΔΕΔΟΣΘΑΙ, lig. 24,

Marm. Oxon.

Edit. 1676.

Strabon, L. XIII.

P. 582.

pour ΑΠΟΔΙΔΟΣΘΑΙ; ΒΟΛΛΑ, lig. 25, pour ΒΟΥΛΗ; ΑΠΟΔΥΧΑ, lig. 29, pour ΑΠΟΔΟΧΗ; ΥΠΑΡΚΟΙΣΑΙΣ, lig. 41, pour ΥΠΑΡΧΟΥΣΑΣ; ΕΥΝΟΑΣ, lig. 43, pour EYNOIAZ, & d'autres expreffions semblables. Le Marbre donne des expreffions fingulières, lig. 4, ΠΑΣΣΥΔΙΑΣΑΝΤΟΣ, tout le Peuple afemble avec grand emprèffement; on trouve dans les Auteurs des exemples femblables, πανσυδίη & πασυδίη, cum omni multitudine, cum toto exercitu, ou omni impetu. ONTEOHN, lig. 8 & 34, pour ANATIO ENAI; TENHO HN, lig. 11, pour TENHO HNAI; ONOENTA, lig. 39, pour ANAOENTA; ONOEMENAI, lig. 53, pour AΝΑΘΕΙΝΑΙ; ΣΤΕΦΑΝΩΘΗΝ, lig. 46, pour ΣΤΕΦΑΝΩΘΗΝΑΙ; ΕΙΣΕΝΕΧΘΗΝ, lig. 49, pour ΕΙΣΕΝΕΧΘΗΝΑΙ; ΕΠΙΤΕΘΕΩΡΗΚΗΝ, lig. 18, pour ΕΠΙΤΕΘΕΩΡΗΚΕΝΑΙ; lig. 20, ΜΕΝΙΖΟΙΣ, ou ΜΕNEZOIZ, viventibus, permanentibus in vita; exemples femblables, Μενεδήιος, Μενεχάρμης, Μενεπόλεμος.

Ce Decret, ou Pféphifme du Sénat & du Peuple de Cume n'est pas entier ; le commencement du Préambule manque; on voit par ce qui en refte, que le Peuple de la Ville avoit décerné à Lucius-Vaccius Labéon, Citoyen Romain, les honneurs divins qu'on rendoit aux Héros Fondateurs des Villes, en lui confacrant un Temple, & lui donnant le titre de Fondateur, KTIETHE ΚΤΙΣΤΗΣ, en reconnoiffance des grands biens qu'il avoit faits à la Ville; Labéon, par modeftie, refufa tous ces honneurs, & fe contenta de ceux qui étoient accordés ordinairement aux Bienfaiteurs des Villes. Il fut donc ordonné par le Decret du Sénat & du Peuple, 1°. Que LuciusVaccius Labéon occuperoit une des premières places, & feroit honoré d'une Couronne d'or aux Jeux publics, & que dans cette Affemblée on feroit publiquement l'éloge de fa vertu & de fes bienfaits: 2°. Qu'on lui érigeroit différentes Statues, & que la Statue d'or qui feroit placée

dans

dans le Gymnafe, feroit accompagnée d'une Infcription qui contiendroit les dons & les libéralités de Labéon en faveur du Gymnafe: 3°. Que Labéon, après fa mort feroit porté par les jeunes Athlètes dans la place publique, où le Héraut de la Ville, en le couronnant d'une Couronne d'or, le proclameroit Ami & Bienfaiteur de la Ville; & que fon corps feroit enfuite dépofé dans un Tombeau, qui feroit conftruit dans une place honorable du Gymnafe: 4°. Que ce Decret feroit gravé fur une Table de Marbre blanc, & placé dans le Gymnafe. La date du Decret donne le nom du mois Phratrius, jusqu'à présent inconnu; les noms d'un Prêtre de Rome & d'Augufte à Cume, d'un Prytane & d'un Stéphanèphore.

Telle eft l'Analyfe de cette précieuse Inscription, qui mérite d'être expliquée par quelques Notes.

560.

Lig. 6, ΝΑΥΩ.... ΚΑΤΕΙΡΩΝ; lig. 7. ΚΤΙΣΤΑΝ. . . . .. ΠΡΟΣΟΝΥΜΑΣ ΔΕΣΘΑΙ, de confacrer un Temple à Labéon, & de lui donner le titre de Fondateur. Les Villes Grecques déféroient des honneurs divins à leurs Fondateurs. Ils les adoroient comme des Dieux & des Héros, & leur confacroient des Temples, des Statues, des Jeux & des Fêtes. On peut voir la 1x ̊. Differtation du Baron de Spanheim, qui rapporte plu- De Præst. & usu fieurs preuves de cet ufage. Je m'arrête aux exemples numifm. To. 1. p. qui tendent plus directement à l'explication de notre Marbre. Ces mêmes Villes décernoient par reconnoiffance à d'illuftres Bienfaiteurs, les honneurs & le titre de Fondateur de la Ville, QE KTIΣTH. Hieron Premier, Diodor. Sic. L. Roi de Syracufe, ayant établi une nouvelle Colonie à Catane, la ville lui décerna les honneurs héroïques dûs au Fondateur d'une ville. Démétrius, fils d'Antigone, après avoir fait conftruire de nouveaux édifices à Sicyone, donna la liberté au Peuple; on lui décerna les honneurs Diodor. Sic. L. divins, des Sacrifices, des Fêtes, des Jeux; en un mot, toutes les Cérémonies inftituées pour les Fondateurs.

* A a

XI.

XX.

Spon. Voyag. To. III. Part. II. pag.43.

Brafidas, Général des Lacédémoniens, ayant été tué dans la bataille qu'il gagna près d'Amphipolis, & qui délivra la ville de la domination des Athéniens, les AmThucyd. L. v. phipolitains lui décernèrent les honneurs dûs à un Héros, NE HPNI, & lui confacrèrent, comme au Fondateur de la Colonie, NE OIKIETH, des Jeux & des Sacrifices anniversaires. Sous la domination Romaine, les villes Grecques par reconnoiffance ou par flatterie, déférèrent aux Empereurs les honneurs héroïques comme à leurs Fondateurs ; les villes de Clazomène & de Téos, firent graver fur leurs monnoyes la tête d'Augufte avec le titre de Fondateur, ΣΕΒΑΣΤΟΣ ΚΤΙΣΤΗΣ. La ville d'Abydos honora l'Empereur Hadrien comme fon Sauveur & fon Fondateur, ZOTHPA KAI KTIETHN; Smyrne lui décerna les mêmes honneurs, ENΤΗ 1 ΚΑΙ ΚΤΙΣΤΗ; la ville de Thyatires proclama Empereur Caracalla fon Fondateur, ΤΗΣ ΠΟΛΕΩΣ ΚΤΙΣΤΗΝ. La fatterie des Grecs fut portée à un tel excès qu'ils accordoient les honneurs divins, non-feulement aux Empereurs, mais encore aux personnes d'une condition privée. Marcus Agrippa, gendre & favori d'Augufte, avoit mérité par fes excellentes qualités l'amour & l'eftime de tout l'Empire; Mitylène, la feconde Métropole des Villes Eoliennes, lui décerna les honneurs divins & le titre de Fondateur: on lit encore l'Infcription que cette ville fit graver fur le pié-d'eftal de la Statue qu'elle lui érigea.

Ibid. pag. 44. 1bid. Part. I. p.

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Chishull. Antig. Afiat. p. 186.

Ο ΔΑΜΟΣ

ΘΕΟΝ ΣΩΤΗΡΑ ΤΑΣ ΠΟΛΙΟΣ ΜΑΡΚΟΝ
ΑΓΡΙΠΠΑΝ ΤΟΝ ΕΥΕΡΓΕΤΑΝ ΚΑΙ ΚΤΙΣΤΑΝ:

Le Peuple (honore) le Dieu Sauveur de la ville,
Marcus Agrippa Bienfaiteur & Fondateur.

La ville de Cume, la première des villes Eoliennes;

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