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bre a été enlevé; on ne peut déterminer par l'Hiftoire le temps de ce tremblement de terre. Seroit-ce celui qui renverfa la ville de Smyrne, l'an 177, fous le règne de Marc Aurele, & fur lequel le Rhéteur Ariftide écrivit une Lettre touchante aux Empereurs Marc Aurele & Commode, pour exciter leur compaffion & leur munificence? Je ne veux rien affûrer.

L'Infcription qui eft mêlée de l'Eolifme, & du Dialecte commun, peut donner lieu à quelques Notes Grammaticales.

ΣTYAAEIAAN, mot fingulier, pour défigner une espèce de Colomne, un Cippe.

ΕΡΜΗΘΡΕΨΑΝΤΟΣ, ne femble être fur le Marbre qu'un feul mot; un Nourricier pris ou choifi au hafard, le régime AYTON, paroît le fuppofer. Je croirois plutôt que le nom EPMH eft ici pour EPMOY, & qu'il faut le féparer du participe OPEYANTOΣ. Des Grammairiens ont obfervé, d'après Gaza, que quelques noms propres d'hommes, terminés en HΣ, retranchoient le Σ à leur Génitif; ΔΡΗΣ. g. ΔΡΗ, ΠΟΔΗΣ. g. ΠΟΔΗ: EPMHZ, , g. EPMH fur le Marbre, en donneroit un nouvel exemple.

ΟΥΤΩΣ ΑΥΤΑ ΠΕΡΙΕΙΛΗΦΕΙΣ, ces mots prefentent des difficultés pour le fens & pour la Grammaire. Comment Thrafon, enveloppé dans le funefte accident du tremblement de terre, a-t-il élevé un Monument à fes deux Enfans? Le mot AYTA doit être expliqué; le Participe ПEPIEIAнOEIZ, eft irrégulier.

On conçoit que Thrafon ayant été enveloppé dans les ruines, caufées par le tremblement, eut le bonheur de s'en retirer, comme il arrive fouvent en pareils accidens, & qu'il fit enfuite élever le Monument en mémoire de fes Enfans, qui avoient eu le malheur d'y périr.

ΑΥΤΑ, paroit devoir être rapporté à ΤΗ ΣΥΝΠΤΩZEI, pour AYTH, le même accident, le même malheur. AYTA au Datif, feroit un Dorifme, ou plutôt

un Eolifme, & indiqueroit que le Marbre a été trouvé dans une des anciennes villes Eoliennes d'Afie.

ΠΕΡΙΕΙΛΗΦΕΙΣ, pour ΠΕΡΙΕΙΛΗΘΕΙΣ, enveloppé, le changement du en a pû se faire par l'inattention du Graveur. Au refte, on ne doit pas affûrer que ce foit une faute fur le Marbre. Le Participe ПЕΡΙΕΙΛΗΦΕΙΣ pouvoit être en ufage dans le lieu ou le Monument a été érigé. Il est certain que nous ne connoiffons pas tous les Dialectes particuliers des lieux qui étoient habités par les Grecs, foit en Europe, foit en Afie; je pense qu'on ne doit pas négliger ces fingularités Grammaticales, qui peuvent fe trouver fur les Marbres.

Le Bas-relief repréfente Hermès en habit d'Efclave, ayant la main droite appuyée fur l'aîné des deux Enfans, la gauche fur le cadet, qui portent l'un & l'autre la robe longue des perfonnes de condition libre.

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RECUEIL D'ANTIQUITÉS

ÉGYPTIENNES, E'TRUSQUES, GRECQUES, ET ROMAINES.

QUATRIEME PARTIE.

DES

ROMAINS.

OUS les Monumens qu'on trouve fou vent même en des lieux où l'on n'étoit ni dans l'habitude d'en chercher, ni dans l'efpérance d'en rencontrer, peuvent fervir également à perfectionner l'étude de l'Antiquité, & celle de la Géographie. En effet, on ne les découvre avec abondance, que dans les endroits qui ont été habités pendant une longue fucceffion d'années. Ils font en quelque forte des traces qui

marquent la route que les Peuples ont tenue fur la Terre. L'agrément, la commodité des lieux, les avantages du Commerce, fixoient leur féjour dans une contrée particulière; les mêmes raifons attiroient les Étrangers, les Voyageurs, les Troupes, & contribuoient à l'aggrandiffement d'une Ville naiffante.

Le temps, les circonftances ont détruit ces anciennes habitations, & les Monumens Antiques en conftatent la Place, que nous ignorerions fouvent fans leurs fecours. Ainfi on ne fçauroit être trop attentif à rechercher ces différens morceaux, & à marquer les lieux où on les découvre. Ces foins peuvent en particulier faire connoître plus exactement la Géographie de l'ancienne Gaule, & les Itinéraires des Romains. C'est donc dans cette vûe que j'ai deffein de ramaffer, avec encore plus d'exactitude, toutes les Antiquités que la France peut produire. On en trouve même un affez grand nombre dans cette Claffe confacrée aux Romains. Au refte, tous ces Uftenfiles, tous ces Inftrumens qui fervoient à l'usage domeftique, ne font pas indifférens pour notre curiofité. Ils indiquent les ufages généraux de ces fiècles paffés, & peuvent même fournir des éclaiciffemens, pour l'intelligence des Auteurs.

Je remarque à cette occafion que des Villes aujour d'hui plus riches, & plus peuplées qu'elles ne l'ont été du temps des Romains, ne laifferont point à la poftérité autant de Monumens que les anciennes habitations nous en fourniffent.

En effet, le fer que nous employons à tout, eft d'une bien courte durée. La négligence feule le détruit; il ne résiste point à l'humidité; il fe diffipe dans la Terre; sa propre rouille l'exfolie, & fait évanouir fes forces & fon volume. Les propriétés du cuivre, dont les Anciens, & fur-tout les Romains, compofoient toutes les chofes d'usage, foit pour leur parure, foit pour les befoins, font

bien

bien différentes. Il fe conferve parfaitement dans la Terre; il eft prefque inaltérable quand il a pris fon verd de gris; il réfifte aux intempéries de l'air; fa force eft toujours la même, & ne diminue point lorsqu'il eft employé dans les Édifices: enfin, il eft après l'or & l'argent le métal le plus durable.

C'est donc à fes propriétés que nous devons les Ouvrages les plus folides, & même les plus légers, qui font parvenus jufqu'à nous. Ces derniers faciles à tranfporter, paffoient de la Capitale, par la voye du Commerce, dans les différentes Provinces, & même aux extrémités de l'Empire: ainfi on peut les trouver indifféremment par tout auffi beaux, & d'un travail aussi soigné qu'à Rome même: mais les Edifices particuliers que les Romains élevoient, les marbres que l'on étoit obligé de travailler fur les lieux, fe reffentent toujours du peu de talent de l'Artifte, qu'on faifoit fouvent venir de fort loin. On conçoit que les hommes, d'un certain mérite, ne pouvoient être attirés, ni par un motif de gloire, ni par des vûes d'intérêt chez les Gaulois; & ceux qui parmi ces Peuples cultivoient les Arts, méritoient feuls par leur mauvais goût le titre de Barbares, que les Romains donnoient injuftement à toute la Nation.

Au refte, il ne faut point espérer de voir rétablir l'ufage du cuivre dans les Bâtimens, malgré fon utilité & tous les avantages que la Société peut en retirer. Le fer plus commun, fuffit pour des hommes qui ne portent point leurs vûes fur l'avenir; d'ailleurs il eft moins cher, parce qu'on eft plus accoutumé à le travailler. Ce n'est pas tout, le cuivre nous est étranger, & le fer eft une production du Pays: je ne prétens donc point le fupprimer; mais il feroit à defirer qu'on employât le cuivre, au moins pour la bâtiffe des Temples, des Palais des Rois, & des Edifices publics; car le fer eft plus fouvent un fujet de deftruction, qu'un moyen de folidité. Toutes ces réfle

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