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Les proportions de ce Camée font au bas de la Planche. Le Type qui fert de Cul-de-Lampe, page 270. Se voit au revers d'une Médaille de bronze d'Antonin Pie, & repréfente la façade d'un Temple à huit colomnes, d'ordre Corinthien, avec cette Infcription, en Grec : Des Cyzicéniens Néocores. Je foupçonne que c'est la façade d'un magnifique Temple, bâti à Cyzique, en l'honneur de l'Empereur Hadrien, & qui, après avoir été renversé par un tremblement de Terre, fut rétabli fous le règne d'Antonin Pie: Voyez Pexplication des Marbres, page 234. On y a raffemblé tout ce que les Auteurs ont dit de la grandeur & de la magnifi cence de cet Edifice.

J'ai rempli la Vignette, page 271. 1o. de la coeffure du grand Pontife, & 2°. de celle d'un Flamine, J'y ai ajoûté, 30. un Prefericulum; 4°. un Simpulum; 50. un Thuribulum; 6°. un Afpergillum, 7°. un Lituus, un bâton Augural.

Enfin, pour completter les Vafes deftinés pour les Sacrifices des Romains, on voit dans le Cul-de-Lampe, page 408. le Vafe qui fervoit à mettre l'Eau luftrale. Tous ces morceaux ont été deffinés à Rome avec exactitude, d'après différens Bas-reliefs de Marbre, & font d'ailleurs expliqués rapportés en mille endroits,

RECUEIL

RECUEIL D'ANTIQUITÉS

ÉGYPTIENNES, E'TRUSQUES, GRECQUES, ET ROMAINES.

PREMIERE PARTIE

L

DES EGYPTIENS.

A plus grande partie des explications fuivantes des monumens Egyptiens ne préfente que des conjectures: nous fommes aujourd'hui trop peu inftruits des mœurs & de la religion de cet ancien Peuple, pour espérer de pouvoir éclaircir fon culte & fes ufages. Rien n'eft plus capable de juftifier l'ignorance des Modernes, que le petit traité de Plutarque fur Ifis & Ofiris. Cet Auteur, homme d'efprit &

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Philofophe, vivoit dans un fiecle, où l'Egypte foumise aux Romains, confervoit prefque tous fes ufages, & furtout ceux qui avoient rapport à la Religion; car on sçait que Rome adoptoit tous les cultes étrangers, ou du moins n'en détruifoit aucun. Ce Philofophe avoit donc des facilités pour s'inftruire, & des motifs de curiofité trèspuiffans: il étoit pieux; & les coutumes, ainfi que la fuperftition de l'Egypte, ont fixé l'attention des Nations voifines, qui en ont emprunté la plupart des pratiques. Cependant Plutarque n'a pû diffiper l'obfcurité répandue fur la plus grande partie de fes Symboles, malgré le soin avec lequel il doit avoir étudié les fources où l'on avoit puifé les fondemens de la Religion qu'il pratiquoit. Je donnerai donc ici un léger extrait d'un ouvrage qu'il paroît n'avoir fait que pour éclaircir cette matière. Le Lecteur fe trouvera plus en état de juger du peu de connoissances que l'on a eu chez les Romains même, du culte & des hiéroglyphes des Egyptiens ces deux chofes paroiffent avoir la même fource, & le même esprit les a dirigées. Sans doute les premiers hommes, corrompus & peu éclairés n'avoient qu'une connoiffance obfcure de Dieu qui les avoit créés: éblouis par l'éclat du Ciel, par les différentes productions de la Nature, & par le méchanifme qu'ils admiroient dans les animaux & dans eux-mêmes, ils chercherent à démêler l'Etre Souverain qui avoit produit tant de merveilles. Ils reconnurent en lui différentes priétés; pour se les rendre fenfibles, ils les comparèrent à des chofes qui leur étoient familieres. On conçoit aifément que le feu fut choifi, ainfi que l'eau, pour repréfenter la Divinité. Le premier, parce qu'il eft pur, qu'il s'éleve, qu'il anime, qu'il vivifie, &c. & le fecond, , parce qu'il lave & purifie le corps. Tout ce qui pouvoit avoir quelque rapport avec les attributs de Dieu fut donc employé pour en marquer la perfection, & élever l'ame vers lui. Ce culte fimple, qui n'étoit que le

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Deïfine pur, fut bien-tôt perverti par les Prêtres des Payens, & principalement par ceux des Egyptiens. Intéreffés à réduire & à foumettre le Peuple, ils mêlérent des idées Métaphyfiques à tous les Symboles & à toutes les causes Phyfiques. Ils couvrirent leurs cérémonies fous le voile du myftère; ils firent une Science de la manière d'adorer; ils se la réservèrent à eux feuls. Les figures furent regardées comme la chofe figurée, & devinrent un objet de culte: ce culte fut varié felon les lieux, les circonftances, & l'orgueil ou l'avidité de ces Miniftres. Ils en altérèrent la forme; & pour en impofer au vulgaire, ils envelopèrent la Religion fous une fainte obfcurité, qu'il n'étoit pas permis de pénétrer. Tel eft le malheur de l'efprit humain porté naturellement au merveilleux; il adopte fans examen les fables abfurdes que la fraude ou la fuperftition lui préfente. Les hommes éclairés gémiffent en filence des erreurs établies, & ne peuvent les diffiper, parce que la politique en a fait le fou tien des Etats. Telle a été, ce me femble, l'origine de l'Idolâtrie, en général, & dans l'Egypte en particulier.

Ces Réflexions font fondées fur le fentiment de Plutarque, dans l'ouvrage dont il me refte à parler. Il dit: Ce n'eft pas le Chien, à proprement parler, que les Egyptiens appellent Mercure : quand ils identifient cet animal avec le plus habile des Dieux, ce n'eft qu'une figure pour exprimer l'attention, la vigilance, la pénétration du Chien, & le difcernement qu'il fait de l'ami & de l'ennemi. Raifons qui les engagent à comparer comparer le Chien au plus docte des Dieux. Ainfi cette fiction eft devenue un dogme; l'emblême a pris la place de la chofe même: d'autres animaux ont été adorés pour des Divinités différentes, qui n'étoient ellesmêmes que les propriétés d'un feul Etre.

Le même Auteur nous donne auffi la raifon politique qui fit adorer en Egypte des Dieux oppofés, & d'une nature différente.

Ce Pays partagé autrefois par un grand nombre de Dynafties, ou de petits Etats, fut réuni fous la domination: du même Prince: il craignoit que ces Provinces ne s'élevaffent un jour contre lui; & pour mettre un obftacle à une révolte générale, il inspira à ces différens Peuples, ou conferva parmi eux des fuperftitions pour des Animaux oppofés; c'est-à-dire, pour ceux que la Nature femble avoir créés ennemis. Il étoit de la prudence de ce Roi d'arrêter les fuites de la divifion qu'il femoit parmi fes Sujets; mais affûré de leurs haines réciproques, fondées fur la différence des cultes, il n'avoit pas à craindre qu'ils s'uniffent pour le détrôner.

La Cigogne, l'Epervier, le Chien, le Bauf, le Mouton & l'Ichneumon étoient généralement adorés dans toutes les parties de l'Egypte, à caufe de leur utilité. Plutarque dit à cette occafion, que les Theffaliens avoient fait une Loi, qui ordonnoit que quiconque tueroit une Cigogne fût banni du Pays. Il me femble que c'eft une façon indirecte d'apprendre que cet ufage étoit établi chez les Egyptiens. Je crois même que les Loix étoient plus févères en faveur des Animaux protégés; non-feulement ils étoient l'emblême de leurs Dieux, mais ils étoient adorés.

L'Afpic, la Belette & l'Escarbot recevoient auffi les hommages de toute l'Egypte, parce qu'on leur trouvoit des rapports avec la Divinité. Ces faits font clairement expliqués dans Plutarque. Mais lorsqu'il entreprend de parler d'Ifis & d'Ofiris, les caufes Phyfiques mêlées fans ceffe à des idées Métaphyfiques, forment pour le Lecteur un cahos d'autant plus difficile à pénétrer, que l'Auteur lui - même paroît s'y être perdu le premier.

Tantôt Ifis n'eft autre chofe que la Lune; & en conféquence, les Images de cette Déeffe auxquelles on donne des cornes, ne repréfentent que le Croiffant. Tantôt elle eft la partie féminine de la Nature. Ici, elle fignifie le moment de la naissance : là, elle eft regardée comme Venus, ou

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