fût point impossible; il me fuffit qu'il foit bien confervé, que fon antiquité foit conftante. & No. II. PLINE dit que les anneaux devinrent fi communs à Rome qu'on en donnoit à toutes les Divinités, même à celles des Peuples, qui n'en avoient jamais porté. Ce paffage nous indique l'ufage auquel pouvoit être destiné cet anneau de fer, qui paroît ridicule par fa petiteffe. Il eft travaillé avec foin, & l'on a ferti une petite émeraude dans le chaton, réfervé dans la plus grande épaiffeur. Il ne peut avoir fervi à aucun enfant, & fans doute il or noit les doigts de quelque Divinité domeftique, ou Dieu Lare. Perfonne n'ignore que les anneaux de fer ont été en grande considération à Rome pendant long-temps, à cause apparemment de la rareté de ce métal: & même quand tous les métaux furent devenus plus communs, dans le temps où le luxe étoit pouffé au plus grand excès. Par une fuite de l'usage établi, les fiancés ne donnoient que des anneaux de fer à leurs fiancées. Quoi qu'il en foit, il eft conftant que les Romains en ont orné leurs Statues. Pline ajoûte dans l'endroit cité plus haut, que ces anneaux étoient mobiles; c'est-à-dire, qu'on pouvoit les ôter & les remettre felon les Fêtes & les circonftances. Ainfi tout autorife ma conjecture fur celui que je préfente. No. III. CET anneau d'un or très-pur, péfe deux gros vingthuit grains. Sa forme eft fingulière & ingénieusement imaginée, mais extrèmement incommode. Il peut convenir à toutes fortes de doigts, grands ou petits; parce qu'il eft aifé de l'agrandir ou de le rétrécir. Les deux Buftes qui font placés à l'extrémité du Serpent, qui forme le corps de l'anneau, font en fens contraire; de manière que quelque fituation qu'on donne à la Bague, une des deux têtes fe présente toujours dans le fens naturel. Il a été trouvé en Egypte, & cependant le travail eft Romain. Tout concourt à prouver que cette Province étoit fous la domination des Romains lorsqu'il a été fabriqué. Le goût du travail que j'ai fait exprimer, autant qu'il a été poffible dans le Deffein, la tête de Jupiter Sérapis, qui peut être un Portrait joint à celle d'une Impératrice Romaine, représentée en Ifis, & dont la coeffure eft ornée de feuilles de Lotos, ne laiffent aucun doute. J'ai fait développer ces deux Têtes en grand, pour rendre ces caractères plus fenfibles. La petiteffe de ce Monument ne permet pas de diftinguer les Princes qu'on a eu deffein de repréfenter. Je ne hasarderai aucune conjecture fur le nom qu'on peut leur donner. Je me contenterai de dire que l'Ouvrage eft d'un bon temps, & fort éloigné du bas Empire: & j'ajoûterai que la quantité d'anneaux que l'on fabriquoit pour les Romains de tous les états, peut fervir à expliquer la bifarrerie des formes que quelques-uns nous préfentent. On a toujours vû des hommes s'attacher aux diftinctions les plus médiocres. PLANCHE LXXXIX. N°. I. CET anneau de bronze, formé par un Serpent replié fur lui-même, n'est point arrêté : les deux extrémités en fe joignant fe recouvrent: on peut le refferrer ou l'élargir à volonté. Il pourroit avoir précédé celui du No. 111. dont j'ai parlé dans l'article précédent; car en général les ornemens font toujours fimples dans les commencemens, & deviennent plus compofés par l'usage. No. II. LE Serpent à deux têtes qui compofe cet anneau, eft d'argent, & fa grandeur étoit fixe. Cette forme eft plus compofée & plus incommode que la précédente. Les idées de fymmétrie ont fait donner deux têtes à ce Serpent. No. III. CET anneau de bronze eft d'un très-beau travail. Les parties qui approchent le plus du chaton font à pan, & reffemblent à un triangle dont on auroit coupé le fommet. Sa plus grande fingularité confifte en ce que cette Bague porte une gravûre en creux prise dans la matière même. Cette gravûre repréfente la tête d'une jeune perfonne, autour de laquelle on lit VIVAS. Les deux portions triangulaires, qui partent de la table pour aller joindre l'anneau, font remplies par des ornemens également gravés en creux. Ce morceau me paroît devoir fon exiftence à un fentiment d'amour, d'amitié ou de reconnoiffance, & peut être mis au rang des Monumens votifs. No. IV. CET anneau de bronze eft auffi décoré d'une tête, que je crois être celle de Diane: elle eft également prise dans la matière même; mais elle eft de relief. N°. V. CET anneau n'a aucun mérite, ni par fa forme groffière, ni par le mafque de relief dont fa table eft décorée. Cet ornement eft fort commun en lui-même dans l'antiquité; mais en cette occafion il a une forte de mérite. L'anneau & la tête font de la même pièce. La couLib. xxxv. leur en eft bleue. Pline obferve en parlant de la couleur annulaire, qu'elle a pris fon nom des verres, dont les anneaux du Peuple étoient ornés. La quantité des pâtes que nous rencontrons tous les jours, eft une preuve de cet ufage: mais aucun Auteur ancien ni moderne, na parlé, |