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de l'espace qui fépare ordinairement dans les Temples les hommes de la Divinité. On a déja vû un exemple de cette

fingularité dans le deffein d'une pierre gravée. Le Monu- Pl. II. No. II. de ment de ce numero représente un Dieu-Chien, affis fur le ce Vol. cul; il a les bras & les jambes d'un homme, la tête feule détermine son espèce. Aucun Recueil d'Antiquités n'a, je crois, rapporté ce Monument.

Il eft de bronze, de la hauteur de quinze lignes, & fa Plin te a vingt lignes fur douze,

No. V.

IL y a un fi grand nombre de Monumens qui nous rappellent le culte du Dieu-Chat, que je n'aurois pas fait graver celui-ci fans l'extrême fingularité qu'il m'a paru avoir. On ne peut regarder cet animal repréfenté avec fes deux petits, comme un ouvrage de fantaisie. La housse, ou l'étoffe travaillée, dont fon poitrail eft orné, & encore les Hieroglyphes qu'on diftingue, quoiqu'avec peine, fur le devant de la Plinte, indiquent un objet de fuperftition. Cette Chate accompagnée de fes deux petits, pourroit fignifier une plus grande puiffance, un culte plus étendu que cette Divinité auroit acquis; les deux petits Chats conduisent à cette idée. Mais la Chate étant, fuivant plu- Voyez Plutarque fieurs Auteurs, l'emblême de la Lune, & la Lune étant de Ifid. & Ofirid. Ifis, on pourroit avoir par cette idée l'explication de ce Monument: en fuppofant un des petits Chats blanc, & l'autre noir, il nous refteroit peu de doute. La forme de la Plinte eft fi peu commune, que j'ai cru devoir en donner le plan fous le même numero.

Ce morceau eft de bronze. La Plinte a deux pouces, huit lignes de longueur, & fix lignes d'épaiffeur. Le grand Chat eft de deux pouces, fept lignes de hauteur.

Pl. VI. No. II. & III.

PLANCHE VIII.

Nos. I. & II.

genoux,

J'AI rapporté dans le premier Volume deux Prêtres dans des attitudes différentes; l'un affis & lifant; l'autre marchant, & chargé d'une partie des ornemens dont ils étoient revêtus dans les proceffions. Celui que je préfente fous les deux premiers Nos. de cette Planche, eft à occupé de la prière. Ces trois fortes de Prêtres peuvent être du même Ordre, & ne diffèrent peut-être que par leurs actions. La tête raze, & l'étoffe rayée qui couvre une partie de leurs cuiffes, prouvent du moins une forte de rapport.

Cette Figure nous fait connoître la manière dont on invoquoit les Dieux dans ces temps reculés. Il paroît que les Peuples d'Orient ont été conftans dans leurs idées; car les Musulmans ont confervé dans la prière la même attitude accroupie fur les genoux.

Ce bronze a quatre pouces moins deux lignes de hauteur.

Nos. III. & IV.

CET autre Prêtre deffiné fous deux aspects, a les mains caffées; on ne peut décider fi elles étoient également élevées, ou fi les arrêtes du moule qu'on apperçoit fur chaque cuiffe, ne fervoient pas à les fixer dans une pofition différente, c'eft-à-dire, fur les cuiffes. Il eft d'ailleurs accroupi fur les genoux, & fait fa prière comme le précédent. Le bonnet, dont la tête eft couverte, autorife les foupçons que j'ai déja établis fur la fauffe dénomination d'Ofiris. On conçoit qu'une attitude, telle qu'on la voit ici, ne peut convenir à une Divinité. Cette coëffure ne lui étoit donc pas confacrée; mais je le répéte encore, elle marquoit, felon fes différentes formes &fes différens ornemens; les rangs, les différentes claffes,

les

III.

I.

VI.

IV.

II.

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les différens Ordres des Prêtres. Il eft vrai qu'on donne à Ifis des bonnets abfolument femblables; mais ce font là des mystères que je n'ai pû pénétrer jufqu'à présent. Ce bronze a quatre pouces, deux lignes de hauteur dans l'attitude où il eft.

No. V.

JE n'ai fait deffiner ce Prêtre debout, & affez malconfervé, qu'à caufe d'une coëffure coupée quarrément, & qui pour l'ordinaire n'eft pas dans cette forme. Une telle particularité pourroit fervir à confirmer mes idées. Ainfi je ne dois pas la passer fous filence.

N°. VI.

ON a pû remarquer que la plus grande partie des Prêtres, ou des Ofiris, comme on les appelle communément, présente un anneau rond & faillant à hauteur des pieds, & placés toujours à la droite. La Figure de ce No. très-commune d'ailleurs, en eft un exemple. Je ne puis dire les raisons de cette particularité. J'observe feulement que cet ornement fondu dans la pièce, se trouve dans les Figures de cette espèce de toutes proportions, & même dans celles qui fervoient d'Amulettes. Les Egyptiens environnoient le pied de leurs Mumies de plufieurs petites Divinités protectrices, ou de Prêtres prians autour de leurs corps. On pourroit donc croire que ces anneaux fervoient à les attacher pour les fixer auprès de la Figure; ufage établi chez les Etrufques, qui perçoient les pieds de leurs Dieux, pour les obliger de demeurer dans l'endroit où ils les plaçoient. Mais, outre qu'on seroit toujours embarraffé d'expliquer, pourquoi cet anneau fe trouve préférablement du côté droit, les Amulettes détruifent cette fuppofition, à moins qu'on ne voulût dire que les Egyptiens portoient ces Divinités, ou ces Interceffeurs à leur col pendant leur vie, pour éclairer

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