toutes leurs actions, & pour les arrêter après leur mort dans le tombeau, comme des témoins capables de déposer en leur faveur.

On trouve cette Figure dans toutes les proportions des petits

bronzes.

J'ai déja mis fous les yeux des Lecteurs, des Amulettes fort fingulières dans la Planche XVIII. du premier Volume. Je pourrois en produire encore un nombre beaucoup plus confidérable. Tout le monde fçait qu'elles ont eu pour premier objet un culte dont nous ignorons les détails, & une fuperftition dont il eft difficile de reconnoître les motifs. L'examen de leur Volume, de leurs variétés, de leurs différences, n'eft pas capable de répandre le moindre jour fur l'obfcurité fous laquelle ces fortes de Monumens font enveloppés. Cet examen peut cependant nous conduire à des conjectures que je ne crois pas devoir négliger. Sans m'arrêter à déplorer la foibleffe de l'efprit humain, dont ces morceaux font une preuve humiliante, je vais décrire dans cette Planche la forme de quelques Amulettes. Je parlerai du genre de travail préfentent celles que j'ai raffemblées, & je proposerai les idées que ces Antiquités ont fait naître.

No. I.

que

On voit ici une Amulette du travail le plus groffier, & d'une Antiquité fort reculée. Sur l'une des deux faces les plus larges, on apperçoit une figure d'homme informe, gravée en creux & dans la hauteur; & fur la face oppofée, une Chèvre un peu mieux exécutée, mais sur la largeur de la face parallele. J'ai marqué fous le même No. le développement des Figures, ainfi que le plan. Je dois obferver que les Amulettes parallélepipedes ne me paroiffent pas communes, par la raifon, la raifon, fans doute, que

cette forme les rendoit plus incommodes à porter. Celleci eft de pierre noire, taillée en prifie quadrangulaire dans fa longueur. La gravure eft conforme à fa grandeur.

No. II.

LES Scarabées volans, & les autres ornemens dont cette Amulette eft chargée, font développés dans un deffein féparé, & le plan eft indiqué fous le même No. Les deux Figures femblables à des Anges, dont les aîles font confondues avec les bras, & qui portent ces aîles en avant, me paroiffent une fingularité d'autant plus grande, que l'on y trouve quelque rapport avec les Chérubins du Temple de Salomon. Je crois ce morceau incontestablement Egyptien, d'autant plus que l'on voit dans la Table Ifiaque des Figures aîlées. Il est vrai que leurs aîles y font autrement difpofées; elles environnent les reins, & s'étendent en avant, inclinées vers la terre. * Le tra- * Tab. Ifia. de vail de cette Amulette eft un peu plus formé à quel- Pignorius. La Fiques égards, que celui du No. précédent. Enfin, la grande gure marquée T représentée des antiquité de ce petit Monument ajoûte encore au mérite deux côtés. de la fingularité qu'il préfente.

La forme en eft cylindrique, & fa matière eft de pierre de touche, il eft repréfenté de fa grandeur.

No. III.

CETTE Amulette eft remarquable par fa forme & par fes ornemens. Les caractères fymboliques font d'un beau travail, & me femblent être différens de ceux qu'on voit communément fur ces fortes de pierres, & en général dans les autres Monumens Egyptiens.

Celui-ci eft de forme pyramidale, & d'une agathe blanche gravée. Sa baze eft percée diagonalement à fon extrémité.

No. IV.

CE Scarabée porte une Table remplie de caractères

finguliers & très-profondément gravés. Je n'hésite point de les attribuer aux Egyptiens. On en voit peu de cette espèce dans les Recueils d'Antiquités. Au refte, on ne doit point être étonné de trouver une fi grande quantité Delfid. & Ofirid. de Scarabées gravés. Plutarque nous apprend qu'ils étoient à l'usage des gens de guerre. La matière de celui-ci eft un marbre verd fale.

i

No. V.

CES Lettres très-fouvent répétées dans les Monumens Egyptiens, font gravées fur la table d'un très-petit fcarabée de terre, recouverte d'un émail bleu, imitant parfaitement la Turquoise.

No. VI.

LE Lotus gravé fur la table d'un fcarabée de corna line, eft femblable à celui que l'on voit fur les Médailles des Rois de Syrie, Antiochus VII. & VIII. ce qui prou→ ve que ce petit Monument n'eft pas d'une haute Antiquité par rapport aux Egyptiens.

On ne finiroit point fi on vouloit rappeller toutes les différences fur les Amulettes, foit dans les figures mons→ trueuses & informes qui tenoient du corps humain, & que les Egyptiens fe plaifoient à représenter, foit dans la pofition & les attributs des Serpens connus fous le nom d'Agathodémon, ou bon Démon, dont on peut voir un grand nombre dans les Antiquités expliquées du P. Montfaucon. Ce travail feroit inutile par l'obscurité de la matière, & défagréable par la mauvaise exécution de ces fortes d'ouvrages; le plus grand avantage, le feul qu'on en puiffe retirer, c'eft de conftater des pratiques familieres aux Egyptiens, & de prouver leurs connoiffances dans les Arts, dans les temps même le plus reculés. En effet, malgré le mauvais goût qui règne dans les Amulettes, on yoit par leur moyen que le touret, la poudre de dia