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& derrière la Figure à la hauteur de fa tête. Il y en a un très-mal confervé, & dont on ne peut pas même deviner la forme. L'autre a quelque reffemblance avec une espèce de lanterne qu'on trouve fréquemment fur les Monumens Etrufques. Ces deux corps pourroient faire soupçonner qu'en effet ce Vafe a été conftruit en Etrurie. Mais la compofition paroît indiquer des différences confidérables, quoique le travail foit effentiellement le même. La forme me paroît d'ailleurs plus reffemblante aux formes Egyptiennes. Enfin fi le Vase a été fabriqué en Italie, l'Artiste accoutumé aux divinations & aux augures, aura allié dans cet Ouvrage les idées de fon Pays aux idées Egyptiennes. Ce ne font ici que des doutes peu intéres fans, de quelque côté que l'on veuille envisager l'objet dont il eft question.

La hauteur de ce Vafe eft de quatre pouces ; fon plus grand diamètre de trois pouces, huit lignes.

No. II.

CETTE Cornaline, belle par elle-même, eft encore plus recommandable par la beauté de fon travail. Le fujet en eft Egyptien; mais il a été exécuté par un Grec. On y voit des Ibis fur une espèce de Bateau. On fçait que ces Animaux délivroient l'Egypte des Serpens qui l'infeftoient, en se nourriffant de leurs œufs. Les Egyptiens, par reconnoiffance, prirent foin de leur confervation, & décernèrent des peines contre ceux qui détruiroient ces Oifeaux. Ce fentiment de reconnoiffance fe changea bien-tôt en fentiment de vénération; & peu de temps après ils adorèrent ce qu'ils étoient accoutumés de refpecter comme une chofe facrée. Les Ibis eurent donc un culte particulier; elles entrèrent dans les Hieroglyphes, c'est-à-dire, dans les Emblêmes de la Religion & du Gouvernement. Les Peuples Etrangers qui commercèrent dans l'Egypte, adoptèrent une partie des fuper

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ftitions reçues, & les tranfportèrent dans leurs Pays. Ainfi les Artistes de différentes Nations préfentèrent fouvent l'affemblage des cultes & des manières. Leur caprice, & fouvent la fantaisie de ceux pour lesquels ils travailloient, jettèrent dans ces Monumens la variété & les bifarreries que nous y remarquons fréquemment. Les deux Ibis de ce morceau ne rappellent pas un temps fort reculé. Elles ont été travaillées par un Grec initié dans les mystères des Egyptiens. Les Lettres Grecques qu'on voit dans le champ de la pierre, confirment ces idées. Je n'entreprendrai pas de les expliquer.

No. III.

Je ne puis dire quel eft l'objet gravé en creux fur la bafe de ce Scarabée, ni la signification qu'on attribuoit à cette allégorie. Peut-être a-t-on eu deffein de représenter la proue d'un Vaiffeau, ou une machine de Guerre. Quoi qu'il en foit, le travail en eft beau, & la corniche blanche en eft admirable. Le Soleil & la Lune qu'on voit au-deffus du corps inconnu, font traités d'une manière fort éloignée de celle que les anciens Egyptiens employoient pour défigner ces Aftres. Cette raifon me porteroit à croire qu'on a voulu faire un Talisman; car rien ne me paroît indiquer un Abraxas. L'examen du travail me perfuaderoit auffi que cette gravûre a été exécutée dans les temps poftérieurs, lorfque les Egyptiens avoient des liaisons plus intimes avec les Grecs.

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J'ai fait deffiner les quatre côtés de ce Monument rare J'AI & curieux, pour mettre les Lecteurs en état de juger plus facilement de fa forme & de fon travail, & de fuivre. avec moins de peine l'explication que je vais en donner.

III

II.

IV.

Pl. XI.

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