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femble que dans les chofes les plus barbares & les moins étudiées qui nous font restées des Etrufques, on voit toujours une difpofition dans les maffes, qui indique néceffairement le grand, & qui n'a rien du Copifte. En confidérant ces Monumens, on ne peut refufer à cette Nation un goût & un caractère particulier. Plus on répéte l'examen, plus on est forcé de lui rendre justice. Il faut convenir, cependant, que ces indications font plus frappantes & plus variées dans les pierres gravées que dans les autres ouvrages. La caufe de cette différence vient, fans doute, de l'attention particuliere, qui demande un genre de travail, dont l'exécution eft toujours plus difficile. Je rapporterai plufieurs de ces pierres que j'ai recueillies avec foin. Elles annoncent des temps différens dans les Arts de l'Etrurie, on y diftingue leurs progrès fucceffifs, on y remarque des degrés de fineffe, d'élégance, de groffiereté, ou d'ignorance dans le travail; il faut convenir que ces obfervations ne font point particulières aux Etrufques, elles font générales pour toutes les Nations; car les Arts font & feront toujours foumis à ces inégalités, dans les pays même où ils ont été, & où ils feront cultivés avec plus de foin & de fuccès.

PLANCHE XVI.

Nos. I. & II.

CET Hercule marque une forte de progrès dans la pratique des Arts chez les Etrufques. En effet, fi on le compare avec d'autres figures de la même Divinité, rapportées dans la Planche précédente, on y trouvera des différences confidérables, & toutes à l'avantage de ce bronze. La peau de Lion eft non-feulement renouée fur le devant des épaules, mais elle indique, No. II. les plis qu'elle doit faire fur le bras qui la foutient, & duquel elle pend. Il faut cependant convenir que le Gra

veur, & fur-tout le Deffinateur, ont embelli cette Figure, & lui ont donné un mouvement & une correction de deffein dont elle eft bien éloignée. Mais je n'ai pû me réfoudre à faire encore effacer cette Figure; car, dans le fonds, l'original inspire cette action.

La hauteur de ce bronze eft de trois pouces, deux lignes.

Nos. III. & IV.

CE Héros, ou plutôt ce Soldat représenté fous deux afpects, eft nud, & dans une attitude de combat, il est cafqué, & très-peu vêtu, felon l'ufage de ces premiers temps; ufage qui paroît avoir été général. Son épée eft large, & différente de celles que l'on trouve ordinaire

ment fur les anciens Monumens des autres Nations. Le bouclier très-bien porté par la Figure, eft rond, & paroît être celui que les Romains nommèrent dans la fuite Parma. La crête du cafque eft terrible & fort élevée. Plufieurs Monumens nous apprennent que les Etrufques cherchoient à fe rendre formidables à leurs ennemis par la hauteur exceffive de leurs cafques. On peut en voir plufieurs exemples dans le Museum Etrufcum. Celui-ci renferme une autre particularité que ces Peuples ajoûtèrent pour infpirer apparemment plus de terreur. Il est chargé de deux oreilles pointues & fort élevées. Le goût de cet ouvrage laiffe beaucoup à defirer.

Il eft de bronze, & haut de quatre pouces.

Nos. V. & VI.

CE bel ouvrage repréfentant un Héros eft traité abfolument à la Grecque; il eft du meilleur temps de la Nation Etrufque. Malgré tout fon mérite, on y trouve une sorte de féchereffe, principalement dans les jambes, & quoique le goût en foit grand, ce défaut fuffit pour reconnoître le Peuple qui l'a produit. Les bras de cette Figure paroiffent perdus depuis long-temps & on n'y diftingue aucun

attribut qui puisse la caractériser. L'efpèce de cafque ou de coëffure dont la tête eft couverte, & que j'ai développée, No. vi. ne peut fournir le moindre éclairciffement; ainfi je ne me permettrai aucune conjecture fur ce morceau dont j'ignore abfolument l'objet. Les deux pieds font percés au col du pied. On fçait que les Etrufques prenoient cette précaution pour fixer leurs petites Divinités. Cette circonftance a cependant moins fervi à former ma décision, que le goût de l'ouvrage. En effet, rien ne feroit plus facile que de percer des pieds de cette épaiffeur. Ce bronze qui pourroit tenir une place diftinguée dans les cabinets les mieux compofés, eft fondu maffif, & cet exemple eft commun, l'examen répété de ces fortes de Monumens, me perfuade que les Etrufques ont négligé les moyens d'alléger les ouvrages de ce genre. Peut-être que, pour fixer ces idoles, ils vouloient encore joindre la pefanteur à la précaution qu'ils avoient de les percer par les pieds.

La hauteur eft de neuf pouces, cinq lignes,

PLANCHE XVII.

No. 1.

RIEN n'eft fi commun dans l'Antiquité que les Figures d'Hercule. Celles que j'ai raffemblées dans cette claffe prouvent que les Etrufques ont eu beaucoup de vénération pour cette Divinité. Ce bronze eft très-bien conservé. Sa hauteur eft de quatre pouces.

No. II.

JE n'ai fait graver que le Bufte de cet autre Hercule, à cause de la fingularité que présente fa coëffure, formée par la peau de Lion. Le refte eft très-bien confervé. Mais je n'ai pas voulu trop multiplier la même Figure. Ce bronze, dans fa totalité a fix pouces, moins deux lignes.

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