ils font affez bien exécutés. Il eft vrai, que les crins & les encolures laiffent beaucoup à defirer. Les Poiffons indiquent conftamment ici l'élément que le Soleil abandonne, & confirment, à n'en pouvoir douter, l'idée de la Mer, donnée par la composition précédente. Mais cette façon de repréfenter le Soleil n'a aucun rapport aux Egyptiens, & ne tire point fon origine de cette Nation; car Plutarque nous apprend qu'ils plaçoient le Soleil & la De Ifid, & Ofirid. Lune dans des bateaux. Ils avoient apparemment adopté cette opinion de l'habitude où ils étoient de voir les inondations du Nil.

On pourroit propofer encore une conjecture fur ce Monument. Les deux compofitions dont il eft orné femblent indiquer un vase funéraire. Dans cette fuppofition, la Figure que j'ai appellée Mercure, feroit une Divinité infernale, & l'eau qui coule dans la partie inférieure représenteroit le Fleuve qui fervoit de barrière aux Enfers. On tâcheroit d'expliquer tout le refte, felon la même idée.

Ce que l'on voit des Chevaux, a deux pouces, cinq lignes de hauteur. Le vase eft haut de fept pouces, quatre lignes ; & fon diamètre eft de cinq pouces, deux lignes.

CE Vafe de terre cuite eft de la plus belle confervation. On peut juger de l'élégance de fa forme, qui eft deffinée en petit au milieu des deux compofitions dont ce Vafe eft orné. Elles occupent chacune une moitié du diamètre de ce morceau, & je les ai développées plus en grand dans cette Planche. On pourroit croire qu'elles repréfentent la guerre & la paix. En effet, dans l'un des sujets, Minerve, ou plutôt Bellone, précède un Guerrier armé de fa pique, de fon cafque, & d'un affez grand bouclier échancré dans le milieu. Elle femble s'animer du geste & du regard; & l'on voit dans l'autre fujet un Mime * K

qui fuit une Muse, ou une Muficienne qui tient fa Lyre d'une main & relève fa draperie de l'autre. Rien ne me paroît contredire l'idée que je propose: elle feroit plus de mon goût, & peut-être plus approchante de la vérité, fi elle étoit plus fimple. Au refte, les Figures noires, réfervées fur un fonds de terre rouge, ne peuvent avoir ni plus de feu, ni plus d'esprit dans leur manière outrée.

La hauteur eft de dix pouces & demi; le diamètre de fept pouces, & les Figures font de cinq pouces, fept lignės.

Le grand nombre de Figures inconnues que préfentent les Monumens Etrufques, nous rendent plus recommandables celles auxquelles on peut attribuer un objet. Telles font les deux qu'on voit fur ce Vafe, (N°. 1.) de forme élégante, & qui me paroît n'avoir fervi qu'à l'ornement. Elles occupent chacune l'une de fes faces: je les ai dévelopées & réunies dans la Planche.

La première, No. 11. rappelle d'abord Cérès cherchant fa fille, le flambeau à la main. Il eft vrai que le petit coffre quarré, & que l'on trouve fréquemment fur les Monumens Etrufques, s'oppofe à cette idée, d'autant que fi l'on joint cette Figure à celle de Bacchus, N°. 111. dont les attributs ne laiffent aucun doute, on pourroit, avec plus d'apparence, la regarder comme une Bacchante, & le coffre qu'elle tient dans la main, feroit celui qui étoit confacré aux Orgies. Cette dernière Explication me paroît plus vraisemblable. Au refte ces Divinités font traitées fur ce Vafe felon la manière & les idées des Grecs. Ainfi je croirois ce Monument un des moins anciens parmi ceux de la même efpèce, que le temps nous a confervés.