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La difpofition de la Figure est très-belle ; l'ouvrage en eft très-bon. C'est un Monument du meilleur goût Etrufque, & du plus beau travail que le temps nous ait confervé.

Ces deux dernières Pierres ornent le Cabinet de Madame de Bois-Jourdain qui a bien voulu me les communiquer. Un fentiment de reconnoiffance m'oblige de donner au goût de cette Dame l'éloge qu'il mérite. En effet, il eft rare de rencontrer parmi les perfonnes de fon fèxe, cet amour des belles chofes, & cette attention à les raffembler, fans épargner ni foins, ni dépenfe. Cet exemple fait honneur à notre Nation, & mérite d'être propofé à l'admiration du Public.

PLANCHE XXIX.

LES deux compofitions que l'on voit fur cette Planche, font l'ornement de deux vafes de terre parfaitement égaux pour la forme & pour la grandeur. Il m'a paru fuffifant d'en faire deffiner un. Ils font remarquables par les proportions élégantes de l'oeuf, par les graces de l'anfe, & par les trois becs qui forment le gouleau. J'ai parlé de cette fingularité dans le premier Volume, & je foupçon- Pl. XCIX. N°. I. nois alors que les Romains avoient emprunté des Etruf- pag. 270. ques ces fortes de vafes. Cet exemple confirme mes conjectures. Ces vafes font ornés par des fujets dont le fonds eft d'une couleur plus blanche, que les terres Etrufques ne le font ordinairement ; & les Figures réservées de la couverte noire, font légères, & indiquent de l'efprit.

On voit dans l'un une chaffe de Sanglier. Il est inutile de répéter ce que j'ai dit à ce fujet dans le premier Vo- Pl. xxxv. N°. I. lume. On y trouve les raifons pour lefquelles cette chaffe pag. 102. eft représentée plus fréquemment que toute autre fur les Monumens Etrufques. L'autre me paroît repréfenter des Satyres ou des Sylvains qui raffemblent leurs Chèvres qui s'étoient échappées, & dont l'une eft grimpée sur un

rocher efcarpé. La compofition de ce fujet laiffe beaucoup à defirer. La montagne eft fingulièrement exprimée, mais les Figures font très-bien confervées & très-diftinctes.

Le Chaffer & les deux Satyres ont trois pouces & demi de hauteur, & les vafes neuf pouces, huit lignes. Leur diamètre eft de cinq pouces, deux lignes.

PLANCHE XXX.

CE beau vafe m'a été envoyé d'Italie, & on me l'a donné pour une urne cinéraire; mais je ne crois pas devoir lui attribuer cet ufage pour les raifons fuivantes. Son volume eft trop confidérable,pour avoir renfermé les cendres d'un particulier ; & l'ouvrage n'eft point assez folide, ni affez magnifique, pour avoir été destiné à contenir celles d'un homme diftingué. D'ailleurs, la Figure en pied, dont le couvercle eft orné, prouve que l'ouvrage eft Etrufque; car elle tient à la pièce, & n'a jamais pû. être ajoûtée après-coup; & perfonne n'ignore que les Etrufques n'étoient point dans l'ufage de brûler les corps. Les Tombeaux de marbre rapportés par Demfter, Gori, &c. ne permettent pas d'en douter. Ces faits font fuffifans pour détruire l'opinion de ceux qui voudroient regarder ce morceau comme une urne cinéraire. Je croirois donc que ce vafe a été un de ceux dont il paroît, par la quantité qui nous en refte, que l'Etrurie faifoit fes délices; & ce morceau nous apprend qu'elle ne s'en tenoit pas aux terres cuites. Je vais décrire & détailler ce Monument, pour donner une nouvelle preuve du bon goût, & des connoiffances de cette Nation.

La forme ne peut être plus belle, plus fimple, & la matière plus légèrement travaillée; car le morceau ne pèze dans fa totalité que fix livres, trois quarts de Paris. Auffi n'a-t-il pas été fondu, mais plané comme l'orphé

yrerie,

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