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feroient admis dans fon corps, à figner l'opinion de l'immaculée conception. Quelques auteurs ont avancé que Jean Duns furnommé Scot, érant paffé en France au commencement du quatorziéme fiécle, y foutint l'immaculée conception de la fainte Vierge dans une conférence publique, & qu'il la défendit fi fortement, que l'univerfité de Paris en étant convaincue, fit un réglement par lequel elle ordonna que tous fes membres foutiendroient cette doctrine & s'y engageroient par ferment. Mais M. Dupin prétend que cette hiftoire eft fauffe, & que d'ailleurs Scot ne propofe pas l'opinion de l'immaculée conception comme un dogme certain de fon temps, mais avec doute: car après s'être propofé la queftion, fi la Vierge a été con- Scot. in lib. 3. fent. çue dans le péché originel, il répond par trois propofitions, premierement, disi. 3. que Dieu a pu faire qu'elle n'ait point été conçue dans le péché originel. Secondement, qu'elle ne foit demeurée dans le péché qu'un feul inftant. Sentiment de Scot Troifiémement, qu'il a pu faire qu'elle y foit demeurée quelque temps, & que fur la conception dans le dernier inftant de ce temps, elle ait été purifiée. Après avoir prouvé de la fainte Vierge. ces trois propofitions, il conclut qu'il n'y a que Dieu qui fçache laquelle de ces trois chofes poflibles a été faite, que cependant il lui paroit plus probable d'attribuer à la Vierge ce qui eft de plus parfait, pourvû que cela ne foit pas contraire à l'autorité de l'églife & de l'écriture C'eft ainfi que Scot propofe fon fentiment de l'immaculée conception. Quoique nous nous foyons un peu étendu fur cette queftion à caufe de la part qu'y a eu le pape Clement VII. nous aurons encore occafion d'en parler, en faifant l'hiftoire du concile de Bâle, à caufe du décret que ce concile en fit.

Le pape Urbain étoit allé de Genes à Peroufe, où il demeura un an entier. Les Allemans lui firent propofer un accommodement avec fon compétiteur; mais il ne voulut point y entendre; & toujours occupé du royaume de Naples, qu'il prétendoit n'appartenir qu'à lui feul, ne comptant pour rois ni Louis d'Anjou, ni Ladiflas, il partit de Peroufe avec une armée vers le milieu du mois d'Août, pour aller à Narni. Il n'étoit qu'à dix milles de Perouse quand le mulet qu'il montoit, fit un faux pas, & tomba rudement à terre. Le pape fut bleffé en plufieurs endroits; ce qui l'obligea de fe faire porter à Trivoli au delà de Rome, & enfuite jufqu'à Ferrentine vers la frontiere du royaume de Naples, ayant toujours en tête fon deffein de s'en emparer. Mais comme les troupes Angevines s'opposerent à son paffage, que l'argent lui manquoit pour payer fes foldats, & que l'hyver approchoit, il fut contraint de rebrouffer chemin, & de revenir à Rome, où il arriva au commencement d'Octobre, & où il paffa affez paifiblement le peu qui lui reftoit à vivre. On rapporte trois bulles qu'il fit alors; la premiere pour mettre le jubilé tous les trente-trois ans ; parce que Jefus-Chrift avoit vécu ce nombre d'années. La feconde pour établir la fête de la vifitation de la Vierge, qu'il fixa au deuxième Juillet, & la troifieme pour célébrer la fête du faint Sacrement nonobftant l'interdit, & accorder cent jours d'indulgence à ceux qui accompagneroient le faint Sacrement quand on le porteroit aux malades.

Il commença à fe porter affez mal dès le mois d'Août ; ce qui fit croire à plufieurs qu'on l'avoit empoisonné. L'expreffion, fumpto veneno, dont fe fert Thierri de Niem qui étoit près de ce pape, paroît à M. Lenfant vou

XXIII.

XXIV.

Le pape Urbain retourne à Rome. Niem, l. 1, c. 69,

XXV.

Mert de ce pape.

Hift. du concile

40. 1. p. 54.

de Pise par Lenfant loir fignifier qu'Urbain s'étoit empoisonné lui-mêwe. Quoi qu'il en foit, fa maladie fe déclara vers le milieu de Septembre, & après avoir duré vingt-huit jours de fuite, il mourut le quinziéme d'Octobre 1389. âgé de foixante-douze ans, après avoir tenu le fiége onze ans & huit jours. Son corps fut enterré à faint Pierre de Rome dans la chapelle de faint André. Les cardinaux qui étoient à Rome donnerent aufli tôt aux princes de fon obédience avis de cette mort, qui répandit une joie prefque univerfelle, & qui ne fut gueres pleurée que des parens & des créatures du pape, fur-tout de fon indigne neveu Pregnano, qui tomba quelque temps après entre les mains de fes ennemis dont il n'obtint la liberté que par la perte de tous fes biens, & qui périt enfin mal• heureusement dans les flots de la mer Adriatique, avec fa mere, fa femme & fes enfans, comme il alloit chercher un azile à Venife.

XXVI.

Election de Boniface IX. à la pla

ce d'Urbain VI.

dift. 7.

card.

Niem. 1. 2. Schifm. c. 39.

Par la mort de ce pape on conçut de grandes efpérances de voir finir lefchifme; & c'est ce qui n'auroit pas manqué d'arriver, fi les cardinaux des deux obédiences euffent voulu le réunir, ou pour confirmer Clement, ou pour faire une autre élection. Comme le roi de France Charles VI. étoit arrivé à Avignon le trentiéme d'Octobre pour rendre vifite au pape Clement, duquel il obtint le chapeau de cardinal pour Jean de Talaru archevêque de Lyon, avec la difpofition de quatre évêchés & de fept cens cinquante bénéfices à fon choix en faveur des pauvres clercs de fon royaume; les cardinaux d'Avignon engagerent le roi à écrire à l'empereur & aux autres princes du parti d'Urbain, pour empêcher que les cardinaux d'Italie ne fe hâtaffent d'élire un autre pape, & agir de concert avec eux. Mais toutes ces précautions furent abfolument inutiles.

Les quatorze cardinaux Italiens qui étoient à Rome, dont plufieurs afpiroient au pontificat, & qui craignoient d'en avoir un qui fût François, fe hâterent d'en élireun, avant qu'on pût négocier avec eux pour les en détourner. Et dès le deuxième jour de Novembre, ils élurent pape Pierre ou Perrin de Theod. Uric. 1. 3. Boniface IX. Il étoit Napolitain, de bonne maifon, mais fort pauvre, âgé Tomacelli, connu fous le nom de cardinal de Naples, & qui prit celui de Ciacon, in Thomac. d'environ quarante ans. Thierri de Niem qui lui fervit auffi de fecrétaire, n'en fait pas un portrait fort avantageux. On lui reproche d'ignorer entierement les de affaires & le ftyle de la cour de Rome, de figner fans choix tout ce qu'on lui préfentoit, & d'avoir fouffert & diffimulé le rétablissement de la fimonie dans fa cour par le commerce qu'on y faifoit des bénéfices & des chofes facrées, plus pour fatisfaire l'avarice infatiable de fa mere & de fes freres, que la fienne. Dès le commencement de fon pontificat il confirma les trois bulles d'Ur bain VI. touchant le jubilé, la fête de la vifitation, & la fête-Dieu. Et le dixhuitiéme Décembre il créa quatre cardinaux, Henri Minutoli archevêque Il crée quatre car- de Naples; Barthelemi Oleario évêque de Florence frere mineur; Cofmat Meliorati évêque de Boulogne, qui fut depuis pape fous le nom d'Innocent VII. & Chriftophle Maroni évêque d'Iffernia, de la province de Capouë. Il rétablit auffi trois cardinaux dépofés par Urbain VI. Adam Efton évéque de Londres, Barthelemi de Mezzavacca évêque de Rieti, & Landolphe Matamori nommé archevêque de Bari, outre le cardinal Pile de Prate, qui quitta Clement pour revenir à Boniface, dont il fut reçu comme cardinal.

XXVII.

dinaux.

Clement

Clement de fon côté outre les fix cardinaux qu'il avoit créés au commencement de fon pontificat, fçavoir Jacques de Iftro archevêque d'Otrante & enfuite patriarche titulaire de Conftantinople; Pierre Ameil Auvergnat moine bénédictin & archevêque d'Embrun; Nicolas de Brancas Napolitain auditeur des causes du palais apoftolique; Pierre de la Barriere du diocèfe de Rhodes évêque d'Autun; Nicolas de faint Saturnin frere prêcheur; Leonard de Giffon Italien de l'ordre des freres mineurs; fit encore cardinal dans cette année 1390. Martin de Saloa évêque de Pampelune & chancelier du roi de Navarre Charles III. Alors les deux concurrens, felon le stile ordinaire, fe foudroyerent réciproquement de malédictions & d'anathêmes, & le fchifme recommença avec autant de fureur que jamais. La concurrence de Louis d'Anjou nommé par Clement pour fuccéder à fon pere au royaume de Naples, & de Ladiflas de Hongrie fils de Charles de Duras choifi par Boniface IX. mit en feu toute l'Italie & une bonne partie de l'Europe.

XXVIII.

royaume de Na

Louis II. d'Anjou avoit été couronné à Avignon roi de Naples durant le féjour que Charles VI. roi de France y avoit fait, & c'étoit Clement qui en Guerre entre avoit fait la cérémonie. Boniface voulant auffi faire de fon côté un roi de Louis d'Anjou & Ladiflas pour le Naples, caffa tout ce qu'Urbain avoit fait contre Charles de Duras & fon fils Ladiflas, & fit couronner ce jeune prince à Gaïette au mois de Mai 1390. ples. par Ange Reciaïoli évêque de Florence & cardinal, qu'il envoya légat pour cet effet. Boniface déclara fes intentions à tous les Siciliens de deça le Phare, c'est-à-dire du royaume de Naples; leur ordonnant d'obéir à Ladiflas qui n'avoit que dix-fept ans, & jufqu'à fa majorité au cardinal légat fon tuteur & à la reine fa mere & fa tutrice. C'eft ce qui obligea Louis d'Anjou à fe mettre en chemin pour paffer à Naples avec une armée confidérable & bien pourvue de vivres, amenant avec lui le cardinal Pierre de Turi que Clement fit fon légat pour la réduction des rebelles & des fchifmatiques.

XXIX. Ladiflas fe rend

Il partit du port de Marseille le vingtiéme de Juillet avec quatorze galeres, huit brigantins, & huit grands vaiffeaux, accompagné de beaucoup de Nobleffe, & arriva le quatorziéme d'Août à Naples, où il fit fon entrée par la porte de Capouë au bruit du peuple qui crioit: Vive le roi Louis II. Il fe rendit maître des deux châteaux qui tenoient encore pour Ladiflas; & il prit la ville de Pouzzole. De fi heureux commencemens ne purent l'arrêter dans ce pays, il fe contenta de laiffer garnifon dans les places qu'il avoit prifes, & s'en retourna en Provence dès le mois de Septembre. Ladiflas ne manqua pas de profiter de cette abfence: il avoit une bonne armée conduite par le comte Alberic de Balbieno fon connétable, & par les fa- maître du royaume meux capitaines Sforce & Nicolas Piscinin, avec un fecours de fix cens che- de Naples. vaux que Boniface lui avoit envoyés. Avec ces troupes il fit fi heureusement la guerre, qu'il fe rendit maître de la ville de Naples, & enfuite de tout le royaume. Si Clement perdit beaucoup par la victoire de Ladiflas, Boniface y trouva un avantage confidérable, parce que Louis d'Anjou n'eût pas manqué de l'inquiéter beaucoup, & de lui faire de la peine s'il eût été roi de Naples.

XXX. Exactions de Ba

Boniface pour foutenir le roi Ladiflas fit de grandes exactions qui le rendirent odieux. Il profita des offrandes confidérables que les étrangers firent niface.

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aux églifes de Rome dans le jubilé qu'on y ouvrit alors. Il envoya en divers pays des quêteurs qui vendoient l'indulgence à ceux qui vouloient bien payer, & qui, pour de l'argent, donnoient l'abfolution des crimes les plus énormes, fans avoir aucun égard aux régles de la pénitence. It manda au cardinal de Florence de contraindre les eccléfiaftiques du royaume de Naples, comme les laïques, à payer un florin d'or par feu durant la guerre, fuivant l'ordonnance de Ladiflas. Il donna commiffion à deux autres cardinaux d'aliéner plufieurs terres de l'églife & des monafteres; & de plus d'engager à des nobles plufieurs villes & plufieurs châteaux appartenans à l'églife Romaine; ce qui caufa beaucoup de maux dans l'églife.

Clement ne ménageoit pas mieux ceux de fon obédience. Comme il n'avoit prefque que la France d'où il pût tirer de quoi fournir aux exceffives dépenfes que lui & fes trente-fix cardinaux, aufquels il n'ofoit rien refufer, faifoient à fa cour; il avoit envoyé dans ce royaume l'abbé de faint Nicaife pour y lever la moitié des revenus de tous les bénéfices, avec ordre d'en priver ceux qui entreprendroient de s'y oppofer. Cet abbé commençoit déjà à exécuter fa commiffion avec beaucoup de rigueur dans la province de Normandie, lorfque l'univerfité de Paris incommodée de ces exactions n'oublia rien pour porter le roi à y mettre ordre. Elle lui envoya dans cette vue députés fur députés, mais les conjonctures ne lui étoient pas favorables. Clement tenoit dans fon parti le roi & les grands par les préfens dont il les combloit tous les jours. D'ailleurs, la guerre que fe faifoient les François & les Anglois, étoit un prétexte spécieux pour ne point entendre parler d'autres affaires. Les deux concurrens faifoient même de leur mieux pour entretenir cette guerre, de peur que la réunion de ces deux puiffances ne leur devînt fatale. Mais après la paix faite, le roi écouta les remontrances de l'univerfi té; l'abbé de faint Nicaise fut chaffé; on fit un édit qui portoit défenfes de tranfporter ni or ni argent hors du royaume. Le premier préfident de Paris Arnaut de Corbie alla de la part du roi remontrer au pape la juftice des plaintes de l'univerfité, le fuppliant au refte de ne plus fonger à faire de pareilles exactions; ce que Clement promit.

La même univerfité touchée des défordres que caufoit le fchifme, & voyant que Boniface & Clement ne fongeoient qu'à fe maintenir dans le pontificat par l'appui des puiffances temporelles, & à s'entre-détruire par leurs bulles, & par les ennemis qu'ils tâchoient de fe fufciter l'un à l'autre; résolut d'ufer de tout ce qu'elle avoit de crédit pour rétablir la paix dans l'égli fe. Ses députés firent de fréquentes remontrances au roi, en l'une defquelles le docteur qui portoit la parole parla avec tant de majefté & de vigueur fur la néceffité de l'union, fur les malheurs que caufoit le fchifme, & fur l'obligation que les rois & les princes avoient d'y apporter le remede, que: la plupart des affiftans fe jetterent aux pieds du roi, le conjurant de vouloir bien employer fon autorité pour réunir l'églife. Mais comme ce prince: étoit fort attaché à Clement depuis l'entrevue d'Avignon, & que le pape avoit gagné ceux qui le gouvernoient alors, tous les efforts de l'univerfité furent inutiles. On vit pourtant dans la fuite quelques difpofitions à la réunion de l'églife, par l'entremise de deux chartreux que leur piété fit aller à

Le moine anonyme

de S. Denis, l. 124

c.7.p.232. Spicileg, to, 6.

Rome pour exhorter Boniface IX. à donner la paix à la chrétienté. Ces deux chartreux étoient dom Pierre prieur de la chartreufe d'Afte, & XXXIII. dom Barthelemi de Ravenne prieur de l'Ifle de Gorgonne fur la mer de GeDeux chartreux nes. Ces faints religieux voyant que la divifion s'étoit introduite jufques dans vont folliciter Boniface à la paix. leur ordre; qu'Urbain VI. avoit dépofé dom Guillanme Raynaldi du generalat pour mettre en fa place dom Jean de Bar prieur de la chartreufe de faint Bar helemi dans la Campagne de Rome; & qu'enfin le fchifme s'étoit introduit parmi ces religieux qui avoient en même temps deux généraux, l'un en France & l'autre à Rome: ces deux chartreux, dis-je, allerent trouver le pape Boniface, auquel ils firent de fi fortes remontrances, qu'ils lui perfuaderent d'écrite au roi très-chrétien pour l'exhorter à rétablir la paix dans l'églife, offrant d'y contribuer de fon côté. On trouve cette let re du pape au roi dans le fixiéme tome du fpicilege de dom Luc Dachery. M. Fleury femble infinuer que ces deux religieux étoient allés à Rome folliciter l'exemption tom. 6. de leur ordre, & qu'ils l'obtinrent en effet, comme il paroît par la bulle de Boniface du feiziéme de Mars 1391. & la lettre qu'il écrivit au roi est du deuxième d'Avril de l'année fuivante. Il voulut affocier aux deux chartreux quelque habile jurifconfulte pour foutenir ou pour repréfenter fes droits; mais ils l'en détournerent adroitement, dans la crainte que fi Clement en faifoit autant, la négociation ne dégénérât en difputes.

Dachery Spicileg

XXXIV. Clement les fait

leur retour.

Les deux religieux vinrent donc premierement à Avignon, où étoit le duc de Berri grand partifan du pape Clement VII. La députation des chartreux mit l'un & l'autre dans de grandes inquiétudes : pour en empêcher l'effet, mettre en prifon à on les enferma dans la chartreufe de Villeneuve proche d'Avignon, où on leur fit inutilement mille violences pour tirer d'eux la lettre de Boniface au roi de France. L'univerfité de Paris informée de ce mauvais traitement, en porta fes plaintes à Charles VI. & agit fi fortement par fes remontrances auprès de lui, que ce monarque écrivit au pape Clement en termes très-forts, qu'il ne pouvoit fouffrir qu'on violât le droit des gens, en retenant prifonniers ceux qu'on lui envoyoit, & demandoit la liberté des deux chartreux. Clement qui n'ofoit défobliger le roi, les relâcha, proteftant, quoique trèsfauffement, qu'il avoit ignoré leur commiffion. Il fit même femblant de vou. loir concourir à l'union avec Boniface ; & en renvoyant ces religieux, il leur ordonna de dire au toi qu'il contribueroit auffi de fon côté pour une fi bonne action, de tout ce qu'on pouvoit attendre de lui, & qu'il étoit prêt de facri fier pour cela & fa dignité & fa vie. Ces chartreux partirent donc & n'arriverent à Paris que vers la fin de Décembre.

Ils trouverent le roi Charles VI. attaqué de cette étrange maladie qui jufqu'à fa mort ne lui laiffa que quelques bons intervalles, & qui attira par les déplorables fuites qu'elle cut, des maux infinis fur la France. Il y avoit déjà quelque temps que ceux qui l'approchoient s'étoient apperçus de quelque altération dans fon efprit & dans fes paroles. Mais fon mal éclata d'une maniere fort tragique le cinquiéme d'Août, lorfqu'il marchoit en bataille contre le duc de Bretagne. A la vue d'un gueux de fort mauvaife mine qui le fuivit pendant près de demi heure criant après lui, quelque effort qu'on fit pour le faire taire, & pour le repouffer: Roi, où vas-tu? ne paffe pas outre,

XXXV.

Il les renvoie à

Paris à la priere du

roi.

XXXVI.

Le roi de France

tombe en phréné

fie.

Le moine anonyme de S. Denis, l. 12, c. 3. p. 219.

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