STANCES A Madame la Princeffe de Conty, (1) pour M. le Duc de Bellegarde. 1608. DURE contrainte de partir, A quoi je ne puis confentir, J'aurai donc nommé ces beaux yeux On leur impute cette honte Ils auront donc ce déplaifir, Mes fermens s'en aillent au vent? (1) Fille de Henry Duc de Guife, dit le Balafré. Vraiment Vraiment je puis bien avouer Que j'aurois tort de me louer Que celle du fiécle où nous fommes, Mais, à quoi tendent ces difcours, Votre esprit, de qui la beauté Mais pourrois-je n'obéïr pas Les Dieux, tout-puiffans de nature, I Pour le moins j'ai ce reconfort, Un lâche espoir de revenit Et mes vœux n'auront point de licu, Si par le trépas je n'évite La douleur de vous dire adieu. ・Papillon SONNET A l'occafion de la Goutte dont Henri le Grand fut attaqué, au mois de Janvier 1609. voi donc c'eft un arrêt qui n'épargne personne Que rien n'eft ici-bas heureux parfaitement ; Et qu'on ne peut au monde avoir contentement, Qu'un funefte malheur auffi-tôt n'empoisonne ? La fanté de mon Prince en la guerre étoit bonne, Il vivoit aux combats comme en fon élément; Depuis que dans la paix il regne absolument, Tous les jours la douleur quelque atteinte lui donne. DIEUX, à qui nous devons će miracle des Rois, Qui du bruit de fa gloire & de fes juftes loix Invite à l'adorer tous les yeux de la terre; Puifque feul, après vous, il eft notre foutien, Quelques malheureux fruits que produise la guerre, N'ayons jamais la paix, & qu'il se porte bien? STANCES De la Renommée au Roi Henri le Grand, dans le Ballet de la Reine, danfé au mois de Mars 1609. PLEINE de langues & de voix, O Roi, le miracle des Rois, Par ce bruit je vous ai donne. Ce font douze rares Beautés, Tirent un cœur à leur fervice, Ce que les cieux ne peuvent pas. |