POESIES DE MALHERBE, Rangées par ordre chronologique: AVEC LA VIE DE L'AUTEUR, Par A. G. M. Q. FOLT A PARIS, Chez J. BARBOU, rue & vis-à-vis la grille M. DCC. LXXVI, ON a tout dit, il y a long-temps, de MALHERBE: depuis Balzac, tous les bons Critiques, ou les meilleurs Juges en Poéfie, n'ont rien laiffé à dire fur cet Ecrivain le vrai Reftaurateur de la Langue & de la Poéfie françoife. » FRANÇOIS MALHERBE a vû » le premeir la route qui pouvoit conduire » à la bonne verfification. Parmi tous les » égaremens & les ténébres de l'ignoran» ce, il apperçut, il démêla le premier les » vrais moyens d'éclairer cet Art; il fa» tisfit en même tems l'oreille, ce juge des » Vers le plus abfolu, le plus difficile de » tous... C'eft lui qui nous apprit ce que » c'eft que d'écrire purement & fuivant les » loix d'une correction rigoureuse, cum » religione fcribere. Il nous apprit que la » véritable Eloquence a fa fource dans le » choix & des Penfées & des Mots.... » Enfin c'eft lui qui, par un coup doeil » juste & pénétrant, qui, par un goût fûr, » épuré, a fi bien réuffi à former & à » rectifier les efprits des Ecrivains de fa a A » Nation, qu'on ne doit qu'aux Leçons » ( qu'il a moins données par fes précep»tes que par fes exemples) tous ceux qui » rendent aujourd'hui la France fi flo» riffante & fi célebre. » (1) Tel eft le jugement que Balzac a porté de fon Precurfeur car on peut dire que Malherbe a fait, pour perfectionner le ftile des Vers, ou la Poéfie en général, ce que l'éloquent Académicien a fait depuis pour la perfection du ftile Oratoire. C'eft à peu près ce même jugement que Defpréaux nous préfente en d'autres termes, ou traduit en Vers. ENFIN Malherbe vint, & le premier en France (1) Lettre latine de Balzac à Silhon. |