M. IN CHOFER. و monde s'accorde à louer la sagesse de ce Jesuite, sa droiture, sa pieté fon attachement constant à sa Compagnie, & on lui rend en cela justice. Mais comment ne s'apperçoit-on pas qu'il y a de la contradiction à lui attribuer ces qualités, & à le faire en même temps Auteur d'une Satyre où le Fondateur de sa Compagnie est traité avec une irréverence fcandaleufe. Son enlevement nocturne est une petite avanture romanesque, où la vraisemblance n'est pas même gardée. On avoit conduit Inchofer à Tivoli, pour y être égorgé; car les expreffions de M. Bourgeois ne donnent pas une autre idée. On le ramene de nuit à toute bride. Il rentre froidement dans fon College, & il y reste fans crainte & fans défiance, toujours plus affectionné à la Societé. Saint Benoît dans une circonstance à peu près pareille, prit un autre parti; il quitta sagement les Moines, qui avoient voulu l'empoisonner. Il y a plus. Le Pape, dont il étoit ami, à ce que dit l'histoire, avoit eu de la peine à le tirer des mains des Jesuites, il avoit fallu employer M. INpour cela des termes terribles. Cepen- CHOFER. dant le Pape l'abandonne à leur difcretion. Il pouvoit le faire Evêque, du moins in partibus, lui donner quelque Prelature, ou quelque charge dans le Palais Apoftolique, le mettre dans un autre Ordre; en tout cas il devoit le conserver à Rome fous fes yeux. Mais permettre qu'on l'envoye à Macerata, & à Milan, c'est ce qu'un homme sage & un bon ami n'auroit pas fait dans l'occasion, où le Roman met Inchofer. Je sçai qu'il y a des choses vrayes, qui ne sont pas vraisemblables; mais lorfqu'on en rapporte historiquement quelqu'une de cette nature, il faue citer fes garans. L'Auteur du supplément de Morery de 1735. a fenti l'inconféquence de cette historiette, & pour la couvrir, il a écrit que le P. Inchofer a passé le reste de ses jours à Rome dans le College des Allemands; mais il s'est trompé. .. Dire, comme M. Arnauld Il est certain On sçait où est une Lettre qui le reconnoît ; ce n'est pas prouver; c'est avouer que l'on manque F f iiij M. IN- de preuves. C'est donc sans fondeCHOFER. ment que la Monarchie des Solipses est attribuée à Melchior Inchofer. M. Bourgeois lui attribue encore un Ouvrage. C'est un Memoire de 29. articles, qu'il vouloit faire reformer dans l'institut & le gouvernement de fon Ordre. La Relation porte que ce Memoire fut présenté au Pape, & renvoyé à la Congrégation Générale, que les Jesuires tinrent en 1645. & 1646. & que la Congrégation cut égard à un des plus importans articles de ce Memoire. (C'est celui de la perpetuité du Généralat) ayant ordonné que le Général Jeroit obligé à l'avenir d'indiquer une assemblée generale de l'Ordre de neuf ans en neuf ans, qu'il s'y déposeroit de Sa charge. Ce fait est notoirement faux. L'Auteur de la Relation attribue encore ici à Inchofer ce qui convient à Jules Scoti. Celui-ci fit imprimer en 1646. un livre, tendant à changer divers points dans l'institut & le gouverne ment de la Compagnie, qu'il avoit quittée. Le livre est intitulé : Fulit Clementis Placentini, ex illustrissima Scotorum familia, de potestate pontifi- M. INcia in focietatem Fefu, &c. qui in CHOFER. octo partes tribuitur liber. Ad Innocentium X. Summum Pontif. Parif. Apud Barthol. Maceum. 1646.in-4°. L'impression ne s'est point faite à Paris, mais à Venise. Le Pape Innocent. X. pour toute réponse fit condamner le livre, confirma de nouveau l'insticut de la Compagnie, & en particulier la perpetuité du Général, qui ne se dépose jamais, & fit prier la Seigneurie de ne pas donner plus long-temps retraite à l'Auteur. , , V. Les Ouvrages d'Inchofer & ''Allatius; Alegambe & Sotwel 'Bibliotheca scriptorum foc. Fefu. Pala. vicini Vindicationes Soc. Fefu. с. 22. Theophile Raynaud, dans ses deux Ouvrages, Clemens Scotus Virbius Syntagma de libris propriis. N°. 65. &c. Placcius de Pfeudonymis. No 731. 971. Jean Bapt. Riccioli, Chronicon Aftron. à la tête du I. tome de l'Almagestum novum. Bayle, Dictionnaire. Supplement de Morery 1735. Relation de M. Bourgeois. p. 93. Lettres d'Ant. Arnauld.tom 5. P. 253. Let. 377. Alph. Huylembroucq Vin M. IN-dicationes adversus Tubam alteram. CHOFER. Aprofio, Viziera Alzata. Cet article m'a été envoyé par une personne de merite, & je le donne tel que je l'ai reçu. S SAMUEL CLARK Ε. Amuel Clarke naquit le 11. Oc tobre 1675. à Norkich, Capitale du Comté de Nortfolk en Angle terre. Son pere, qui étoit Aldermand, ou Sénateur de cette Ville, prit un grand foin de fon éducation, & l'envoya dès qu'il eut atteint l'âge de seize ans à l'Université de Cambridge, où il se distingua bien-tôt d'une maniére furprenante. On n'enseignoit alors dans cette Université que la Philofophie de Descartes; mais le Livre de M. Newton, intitulé Principia Mathematica, étant tombé entre les mains du jeune Clarke, il n'y eut pas plûtôt jetté les yeux, qu'il y prit goût, & à force d'étude il fut en peu de temps en état de l'entendre. Il entra même si bien dans les idées de cet |