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XXII.

Nouvelles éditions.

gnemens, des mêmes explications du texte facré, des mêmes preuves; la continuité des mêmes témoignages & du même langage, depuis le commencement de l'églife jufqu'à l'origine des difputes: & pour rendre ce bien durable, on s'eft appliqué à donner de bonnes éditions des auteurs, tant eccléfiaftiques que profanes.

Ces éditions ont été meilleures à proportion que la critique a regné davantage dans la république des lettres, & que ceux qui les ont procurées ont été plus inftruits & plus judicieux. Erafme & l'abbé de Billy, qui avoient ces deux qualitez, ont travaillé utilement en ce genre. Pamelieus & Rhenanus n'ont pas fi bien réuffi: ils n'étoient pas fi bons critiques. Meffieurs Rigault & Gouffinville ont encheri fur les deux premiers; ce n'est pas qu'ils fuffent plus fçavans que ces deux grands hommes, mais ils avoient plus de fecours, & ils ont travaillé dans un fiécle encore plus éclairé. Il en coûte moins pour cultiver un champ déja fécond, que pour commencer à le défricher. Le travail de Fuarden fur faint Irenée, n'eft pas abfolument à méprifer; mais il a été furpaffé par Dom Maffuet & par M. Grabe. Voffius a donné les œuvres de faint Ephrem, de faint Gregoire Thaumaturge, & plufieurs autres: Heinfius, ceux de faint Clément d'Alexandrie: le pere Sirmond, Jefuite ceux de Théodoret, & de beaucoup d'autres: Fronton-le-Duc, auffi Jefuite, ceux de faint Chryfoftome: le pere Pouffines, de la même compagnie, ceux de faint Nil, &c. Ces éditeurs étoient habiles, & la plupart affez bons critiques. Nous ne les nommons pas tous: cette énumération est ici inutile: quel eft le Sçavant qui les ignore? L'église leur a obligation de leurs foins & de leurs travaux. Le pere Combefis, Dominiquain, a été animé du même zéle, & l'a employé avec utilité. Les éditions procurées par MM. Cotelier, Dupin, Baluze, les peres le Quien, Quefnel, & quelques autres font recherchées avec raison. La critique la plus exacte & la plus judicieufe orne ces éditions: des notes utiles, des differtations fçavantes, les enrichiffent. En lifant les écrits des peres dans ces éditions, fans recourir à d'autres fources, on apprend, non-feulement ce que ces faints dépofitaires de la doctrine de l'églife ont tranfmis jufqu'à nous, mais auffi ce qui les regarde perfonnellement, en quoi confiftoient les héréfies de leur tems, les conciles qui les ont confondues, tout ce qui s'eft paffé dans leur fiecle do plus confidérable dans l'églife, les difficultez qui fe rencontrent dans les écrits de tel ou de tel pere, & les réponses à ces difficultez. Tous ces avantages fe trouvent avec abondance dans les éditions procurées par les peres Bénédictins de la Congrégation de faint Maur, qui fe font appliquez à ce genre d'étude, depuis près d'un fiecle. C'eft de cette fçavante école que a vu fortir les ouvrages de Lanfranc, de faint Bernard de faint Anfelme, de faint Auguftin, de faint Ambroife, de faint Hilaire, de faint Gregoire de Tours, du pape faint Gregoire, de faint Irenée, de faint Cyrille de Jerufalem, de faint Bafile de Cefarée, de faint Jean Chryfoftome, de Caffiodore, de plufieurs autres auteurs eccléfiaftiques moins confidérables; mais dans les éditions defquels il regne une critique fage & judicieufe, & où il brille une lumiere éclaante, qui plaît en inftruifant, & des difcuffions exactes & fçavantes,

qui ne laiffent prefque plus de recherches à faire à un lecteur qui veut tout approfondir. C'eft de la même école que l'on a reçu les actes finceres des Martyrs, tant d'hiftoriens purgés de fables, tant de monumens utiles qui n'avoient point encore paru, & dont le texte confronté avec le meilleurs manufcrits, nous a été donné dans fa pureté. Les mêmes travaux s'y continuent, & nous ne connoiffons point de congrégation qui ait depuis fi long-tems fervi l'églife avec tant d'utilité. Plufieurs fçavans Proteftans piquez d'une loüable émulation, fe font auffi appliquez à donner de bonnes éditions de quelques peres de l'églife, qui reçoit leurs préfens avec plaifir, fans examiner la main qui les offre. Mais elle defire qu'ils ne mêlent point leurs opinions particulieres avec celles des auteurs dont ils publient les écrits, & qu'ils imitent en cela la fageffe de Savilius & d'Hafchelius, dont le travail fur faint Chryfoftome & fur plufieurs autres peres Grecs, ne fe fent point de l'héréfie dans laquelle ces éditeurs étoient malheureufement engagez.

Nous ne parlons point ici des excellentes éditions des historiens profanes, des poëtes, des orateurs, que l'on a données, foit en France, foit dans les pays étrangers, depuis près d'un fiecle; cette énumération n'est pas du but de ce difcours; nous ferons feulement remarquer que ces éditions ont beaucoup contribué à éclaircir l'antiquité, au progrès des lettres & du bon goût, & que l'église même y a trouvé les avan

tages.

XXIII.

Je crois qu'elle en a reçu encore de plus grands, furtout en France de la réformation des bréviaires, & autres livres d'églife, que plufieurs Bréviaites, Liturgies. évêques zélez & inftruits, ont fait faire depuis un certain nombre d'années. La plupart des anciennes éditions de ces livres étoient mal digérées, fans goût, fans difcernement, remplies d'inepties & de fauffes légendes, d'autant plus capables de perpétuer l'erreur, que ces livres font par état entre les mains de tous les eccléfiaftiques, & que beaucoup manquent de tems, ou de volonté, pour faire des études affez folides pour leur en faire appercevoir tous les défauts, & les en garantir. Les nouveaux bréviaires font exempts de ces défauts, au moins la plûpart. Outre la récitation des pfeaumes, qui y eft preferite aux eccléfiaftiques; en trouvant dans ces livres quantité d'endroits choifis des faints peres de l'églife, les plus beaux fentimens des Saints, les canons des conciles les plus propres à leur état & à leurs devoirs; ils apprennent à bien prier, à fe nourrir de bonnes lectures, à connoître le véritable efprit de l'églife, la conduite qu'ils devoient tenir pour l'édifier, & répondre à fa fainteté de leur état,& à l'étendue de leurs obligations. Ils peuvent auffi y apprendre ce qu'il y a de plus digne d'attention dans les ufages & les cérémonies de l'églife, connoiffance qu'un eccléfiaftique, qui aime fon état, ne doit nullement négliger. Aloyfius fe plaignoit dans le XVI. fiecle, en écrivant à un illuftre cardinal, de l'ignorance des cérémonies qui regnoit dans les eccléfiaftiques de fon tems. Si le culte de la religion, difoit-il, doit être fondé dans l'efprit, & venir de notre intention, fans doute que celui qui ne fçait point la raifon de ce qu'il fait, s'ingere mal à-propos dans le facré miniftere. Car enfin

xxxvj Difc. fur le Renouv. des Etudes, &c.

continuë-t'il, il agit fans fondement, puisqu'il n'a ni la connoiffance, ni l'indulgence de ce qu'il pratique. Obferver les cérémonies, & n'en point avoir l'indulgence, les pratiquer jufqu'à s'en faire un fcrupule & ne les point entendre, en ignorer l'inftitution, l'efprit, les raisons, eft-ce agir en perfonne raifonnable? Quel goût intérieur y trouve-t'on? Quelle fatisfaction? Cependant toute la connoiffance du plus grand nombre des eccléfiaftiques fur ce point, eft bornée à la fimple pratique, & il n'y en a que trop même qui par un orgueil infuportable, méprifent ces connoiffances, à proportion de ce qu'ils ont d'ailleurs d'efprit & de fcience des chofes profanes. C'eft pour remédier à ce défordre, que dans le fiecle dernier & dans celui-ci, on a fait tant d'ouvrages excellens fur les Liturgies où l'on en montre l'inftitution, la grandeur, les progrès, les différences, les changemens ; & prefque tous ces ouvrages qui font connus, font d'ailleurs remplis d'un grand nombre de traits choifis d'érudition eccléfiaftique, qui fuffiroient feuls pour engager à les lire. Il ne manque donc plus aujourd'hui aucun moyen de s'inftruire folidement; le champ de la fcience, quelque vafte qu'il foit, peut être parcouru avec beaucoup plus de facilité, de plaifir & d'utilité que nos peres ne pouvoient en avoir. C'est à nous d'en profiter, & c'eft un crime que de le négliger.

Fin du Difcours, trente-troifiéme.

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De la langue Latine,

IV.

du trente-troifiéme Difcours.

Enouvellement du XIX. canon du Concile de
Latran fur les études...

P. j

iij ibid.

Caracteres de quelques fçavans des XV. & XVI. fiécle, vj

V.

De la langue Grecque,

VI.

De la langue Hébraïque,

VII.

Etabliffement du college Royal à Paris,

ix

xj

xiij

VIII.

Etude des langues vulgaires,

IX.

Traductions,

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XVJ

XX

xxj

XXV

xxviij

xxxiv

XIII.

Droit canon,

XIV.

Etude de l'Hiftoire Ecclefiaftique,

xxxviij

XV.

Légendaires, on hiftoriens des vies des Saints,

xiv

XVI.

Recherche des anciens monumens,

xlvij

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AN. 1562.

I.

DES LIVRES.

LIVRE CENT SOIXANTE-UNIE'ME.

L

E pape veut travailler à réformer fa cour, 11. Le car-
dinal de Mantonë propose l'affaire de la réfidence 111.
Avis donné de la part du roi d'Espagne aux évêques Espagnols.
IV. L'empereur ordonne à fes ambassadeurs de s'unir aux Fran-
cois. v. Les François demandent qu'on proroge la feffion. VI.
Les légats accordent de la différer de quinze jours. VII. Le pape
&les légats envoyent au-devamı du cardinal de Lorraine. VIII.
Caractere de ce cardinal. IX. Les légats interrompent les con-
grégations jufqu'à fon arrivée. x. Ce cardinal écrit aux légats,
&demande qu'on differe la feffion. XI. Son arrivée. à Trente..

1. Vifite qu'il rend aux légats, & difcours qu'il leur fait.
XIII. Réponse des légats aux difcours. XIV. Ce cardinal exhorte
les legats à travailler à une bonne réformation. xv. Ordres don-
nez au cardinal de Lorraine en partant de France. XVI. Le fieur
de Lanfac écrit à la reine mere la maladie du pape. XV11. Mort de
Jean Colofmarin un des ambassadeurs de Hongrie. XVIII. Inquié-
tude du pape, qui envoye autant qu'il peut d'évêques Italiens au
concile XIX. Il envoye l'évêque de Viterbe.xx.Cet évêque arrive.
à Trente, & rend vifite au cardinal de Lorraine. XXI. Son entre-
rien avec le cardinal. XXII. Propofitions que le cardinal lui fait.
XXIII. Dispute entre le abbez de Clairvaux & du Mont-Caffin
far la prefféance. XXIV. Le légat Séripande rend vifite au cardi-
nal de Lorraine. XXV. Le cardinal veut qu'on communique fes
demandes au pape. XXVI. Congrégation generale où ce cardinal eft
reçu. XXVII. Lettre du roi au concile renduë
>
par Lanfac.
XXVIII, Difcours du cardinal de Lorraine en plein concile. XXIX.
Réponse du cardinal de Mantouë. xxx. L'archevêque de Zaar
continue la réponse du cardinal de Mantoue. XXXI. On permet à
Lambaffadeur du Ferrier de parler dans la congrégation, XXXII.
Difcours de cet ambassadeur au concile. XXXIII. Entretien de
l'évêque de Viterbe avec le cardinal de Lorraine. XXXIV. Cela
n'empêche pas fes bonnes intentions envers le faint fiége. xxxv.
Avis de l'évêque de Liria, qui occupe toute la congrégation.

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